Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By kero
#107879 Non mais il n'est pas non plus totalement incohérent d'affirmer que dans une certaine mesure la femme elle-même (ou une partie des femmes) valide, accepte, voire recherche la domination masculine (sinon en général, du moins dans la relation de couple). Essentiellement inconsciemment.

Bon, faisons du Bourdieu.

Bishop a une conception essentialiste de la domination masculine. En clair, dès lors qu'elle existe, et que parfois/dans une certaine mesure elle est acceptée, on la considère comme naturelle, comme allant de soi, comme inscrite dans l'ordre des choses, alors qu'elle est essentiellement production culturelle. Ce qui va de soi résulte toujours d'un schème culturel intégré. Bourdieu dirait que la femme est complice de sa propre domination, parce qu'elle intègre (inconsciemment, par mille actes apparemment anodins mais symboliques) les mêmes schèmes, les mêmes habitus, en l'occurrence infériorisant.

Un exemple tout con: homme, femme, café au resto, homme qui paye. À un premier niveau de lecture, galanterie. À un second niveau de lecture, protection/entretien économique (tout le rapport de séduction n'étant qu'une projection de la relation à venir ou du moins, potentielle).

Acte anodin, donc, mais infériorisant car il exprime/symbolise la domination économique de l'homme et la position d'entretenu économique de la femme, position que la femme accepte, valide, et revendique, sous couvert de "politesse", de "galanterie", de "codes". La domination masculine n'est pas un mythe, et son acceptation par les femmes, non plus. Mais comme toute domination véritable, elle doit son succès au fait qu'elle repose sur un discours faisant apparaître comme allant de soi, comme étant naturelle cette domination. D'ailleurs, ce n'est même pas exactement de l'ordre du discours, c'est plutôt de l'ordre de l'acte répété qui précisément parce qu'il se passe de discours, semble faire relever du naturel ce qui relève du sociologique. Ce qui va de soi n'a pas besoin d'être énoncé, d'où sa force.

Alors, dans une certaine mesure, tout ceci se maintient aujourd'hui, et même revient en force, par rapport au mythe féministe/soixante-huitard. Les codes culturels ne se transforment pas d'un coup de baguette magique.

Maintenant, tout ceci n'a évidemment rien à voir avec le fait de "dresser" sa copine.
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By Winifred
#107880 Je suis tout à fait d'accord avec toi Kero lorsque tu dis que certaines femmes recherchent la domination de l'homme, c'est un fait. Parfois c'est inconscient parce que du à une certaine éducation et parfois c'est un choix purement et simplement parce qu'elles se sentent bien dans ce schéma. Ce qui fait le bonheur de notre voisin ne ferait pas forcément le nôtre. Le problème c'est qu'aujourd'hui beaucoup d'hommes tendent à vouloir rester dans un schéma de domination avec les femmes tout en ayant un discours inverse. Mais rassurons-nous ce n'est pas le cas de Bishop il sait clairement ce qu'il veut :wink:

Et effectivement, comme tu le dis, les codes culturels, sociaux ne changent pas d'un coup de baguette magique. Et la plupart des penseurs de notre siècle (de la gente féminine) expriment d'un commun accord que la liberté, l'égalité etc. des femmes est en net recul contrairement à ce que l'on pourrait croire.

Personnellement je ne rentre pas dans le schéma : je vais boire un verre avec un homme et c'est lui qui paye. Ce n'est pas mon mode de fonctionnement et ça ne l'a jamais été (peut être du à mon éducation ?).

Dans toute espèce animale il y a des dominés et des dominants et je crois que personne ne peut remettre ça en cause. Maintenant il y a me semble t'il quelques différences entre un groupe de rats, une meute de loups et une société humaine.
By Bishop
#107896 Contradiction apparente :

On me dit de ne pas citer Nietzsche car il ne connait ni les femmes ni l'amour :

[quote]Bishop, citer Nietzsche à propos des femmes c'est un peu comme demander son avis à un paraplégique sur le mental à adopter pendant un marathon.

Moi je veux bien, mais on me dit aussi qu'il ne faut pas citer les hommes lorsqu' ils sont juges et partie :

[quote]Je vais juste citer François Poullain de la Barre lorsqu'il dit : "tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie."

Alors pourquoi refuser de citer un homme qui n'a pas été partie, autrement dit, Nietzsche ne serait-il pas un bon juge ?

[size=75]Je m'excuse par ailleurs de l'orthographe de Nietzsche dans mon message précédent.[/size]


J'ai peur :

[quote]Seulement si tu le vis comme ça et que tu as peur des femmes.

[quote]J'ai en fait l'impression que tout ces mots et toutes ces pensées ne sont [...] soit le reflet de tes propres peurs face aux femmes.

Spike a dit que les hommes avaient peur de deux choses, de se battre, et des femmes qui leur plaisent. [size=75]a corriger si je me trompe[/size]

Wu-weï, Winifred, j'avoue avoir peur des femmes qui me plaisent.


J'essaie de trouver un équilibre :

Conscient des deux extrèmes que sont le dressage et le fait d'être un homme dominé, j'essaie de me situer sur la palette des équilibres. Mais il y a souvent des
articles sur le site pour décrire ce qu'est un homme dominé et moins pour décrire ce qu'est un dominateur. Or, pour trouver l'équilibre, ne faut-il faut passer par
les deux extrèmes ? Je m'excuse donc pour mon propos qui est sans doute aller un peu loin dans les termes de domination, mais ca me permet aussi graçe à vous
de me resituer.