- Mer Fév 08, 2012 2:52 am
#118854
Bon alors.
Tout se passait vraiment bien avec la voisine. Du sexe à profusion, des moments plus qu'agréables (où je me suis surpris à rire aux éclats comme un gamin comme quand, réalisant avoir oublié mon téléphone chez moi sur les coups des 2h, je suis sorti en slip de chez elle pour faire les 3m qui séparent nos deux portes et me suis retrouvé nez à nez avec un groupe de touristes nippons), des petites escapades à moto, ma soeur qui l'aime bien etc. Tout allait doucement mais surement.
Le genre de sentiment un peu con où, le soir au moment où tu t'endors, tu te dis "ouais ok j'ai quand même un sacré putain de lot dans mon pieu". Pas de l'amour hein. Mais l'esquisse d'une idée. L'idée que ça peut mener à quelque chose. Plus que des sacrées parties de jambes en l'air. Pas au mariage aux gosses et à la vieillesse forcément. Mais au moins à un bout de route agréable.
Bref, ça faisait une bonne quinzaine de jours vécus en accélérés, à se voir tous les jours et à chaque fois avec plus d'excitation que le précédent, quand elle m'a dit qu'elle devait retourner au Brésil. Son père l'avait appelé le matin pour lui dire qu'elle pouvait venir plus tôt pour le job, qu'ils avaient une urgence de mains, parce que l'entreprise familiale marche mieux que prévue et bla bla bla.
Moi : Bah écoutez, c'est comme vous le sentez (oui on se vouvoie toujours. J'adore. Même après avoir dormi dans le même lit plus de quinze jour de rang).
Elle : C'est tout ce que ça vous fait?
Moi : ...
Elle : Ok.
Gros froid d'une heure. Je vais chercher la bouteille de cognac (on est chez moi à ce moment). Je me grille une clope et je commence à vouloir m'en servir un.
Elle me retire la bouteille et me prend la clope du bec. Je lui jette un regard noir. Je vois à sa tête que je viens de vraiment l'effrayer.
Elle : Excusez-moi
Et elle commence à pleurer. Pas le gros sanglot hein, mais juste les 4/5 petites larmes qui me tirent les poils du cul.
Moi : Ecoute, (première fois que je la tutoie), tu veux que je te dise quoi? Que j'en ai rien à branler? Pour te donner bonne conscience et que tu puisses partir sans regret? Un peu trop facile. Ou alors que je me mette à chialer comme toi là? Tu m'as pris pour une fiotte? Pas de cul. (Oui je suis un peu vulgaire).
Elle : Mais non.
Moi : Mais non quoi? Je vais te dire, moi : ça me casse les couilles. J'ai pas envie que tu te tires comme ça. Mais je vais pas avoir le culot de t'imposer une demande de rester alors que ça fait même pas 1 mois qu'on se connait. Alors ouais, ça me casse les couilles, je ne veux pas que tu partes. J'ai envie que tu restes. Mais tu dois te décider sans me prendre en considération dans l'équation.
Elle : Pourquoi? Ca ne veut rien dire? Même pas 1 mois, oui. Mais en même pas 1 mois, les histoires anodines, c'est quasiment habiter l'un chez l'autre en si peu de temps? C'est ne pas pouvoir se passer l'un de l'autre comme ça?
Moi : Bien sur que non. Mais je n'aurai jamais la prétention de te demander de rester pour ma gueule.
Elle : "Ma gueule" (référence au fait qu'elle m'ait reproché, avec beaucoup de gentillesse et avec beaucoup d'humour, d'appeler mes proches "ma gueule".
Elle sourie.
Elle : Je veux tout savoir. De toi.
Moi : ?
Elle me rend la bouteille de cognac, l'ouvre et m'en verse un grand verre.
Elle : T'as pas le droit de me dire de ne pas te prendre en compte. Après tout ce qu'on vient de vivre ensemble. Je suis comme toi, moi. Et c'est pour ça que ça colle : je ne me livre pas facilement. Et avec toi, j'ai jamais résisté. Parce que je sens que tu n'es pas comme les autres. Mais pour quelles raisons? Je n'arrive pas à le savoir. Et c'est ça qui me fait hésiter, je pense, de rester sans me poser de questions.
Un peu groggy, je me dis qu'au point où on en est, pourquoi pas. Après tout.
S'en est suivi une longue nuit de discussion, une bouteille de cognac + 1 de vin, 2 paquets de clopes pour finir enlacés au petit matin.
Elle : Je devrais m'en aller en courant. Mais ce qui est fait a été fait. Et je pense que c'est pour ça que t'es devenu un mec bien.
Alors écoute, voilà : je vais aller voir mes parents. Je vais rester 2 semaines. 2 et demi maximum. Et je reviendrai, quoi qu'il arrive, pour qu'on s'explique. Ce que je sais, c'est que tu vas me manquer. Mais aussi que je dois me poser, sans toi, seule, pour réfléchir. Tout me tombe sur la tête d'un coup : le Brésil, toi... Je dois voir. Voir si je tire un trait sur un projet de longue date pour un homme, aussi bien soit-il, que je ne connais que depuis "même pas un mois" ou si je tire un trait sur quelqu'un dont je suis en train de tomber amoureux pour ce projet là.
Bon ça a fait le même effet que de se prendre un grand coup dans la gueule. Elle est partie 2 jours après. J'ai suggéré l'idée de ne pas se donner de nouvelles entre temps, histoire qu'elle puisse faire son point.
J'avais pensé passer les 15 jours à mener mes projets / dossiers pro du moment à bien, sans trop me démener, et à passer le reste du temps à m'enfiler des litrons de malte. Mais j'ai opté pour le plan B : reprendre le cours de ma vie sans elle comme pour mieux passer le temps. Comme elle me l'avait aussi suggéré.
Elle : Fais ce que tu veux pendant mon absence. Je ne veux pas que tu sois suspendu à ma décision. Vois qui tu veux. Je sens que je regrette déjà ce que je viens de dire. Mais ça me ferait mal au coeur que tu sois peiné pendant ce temps là.
Moi : Ouais mais moi, le truc, c'est que j'ai pas envie que toi aussi, tu fasses ce que tu veux. Va te faire foutre.
Elle : Mais non, ne le prends pas comme ça... T'es vraiment con.
Moi : ?
Elle : Je viens de te dire à 1/2 mot que je commençais à tomber amoureux de toi. Tu fais exprès de ne rien comprendre?
Moi : J'ai un peu bu hein.
Elle : Toi fais ce que tu veux. Moi je ne ferai rien. J'ai passé des mois et même plus d'un an sans personne, de près ou de loin, avant de te rencontrer. Et au moins, en faisant "ce que tu veux", tu seras toi aussi certain de savoir si oui ou non tu veux que je reste.
Moi : C'est débile. Mais là, j'ai plus envie de parler. Viens contre moi.
Alors le matin, lendemain de son départ, je me lève tôt, je prend mon ordinateur et je vais me poser au café en bas pour commencer la journée. Et je repense à la ricaine. L'actrice. Je me connecte en wifi et je fais une petite recherche sur elle. Bon c'est sur qu'avec la voisine, c'est spécial. Y'a un vrai truc. La ricaine, c'est plus des instantanés de fantasmes. Amplifiés à la vue de son minois sur youtube.
Je décide de répondre à son dernier mail, laissé sans réponse depuis qu'avec la voisine, c'était devenu un peu plus sérieux.
Je vais me coucher, j'écrirai la suite demain. Mais si j'avais su, je me serais contenté de lire les pages du france foot au lieu de ça.
Ha et au fait, la voisine rentre dans deux jours. C'est pour ça que j'ai plutôt garder le silence depuis.