- Jeu Jan 12, 2012 11:46 am
#117693
Bon. On a donc passé le week end ensemble et fait lit commun vendredi - samedi - dimanche.
Lundi soir, je me dis que je vais essayer de calmer le jeu, histoire que ça ne tourne pas en eau de boudin en moins de deux. Je rentre chez moi à moto en me disant que je vais rester bien au chaud à écouter des disques. Je me fais couler un bain, allume un cigar, me calle comme il faut et me détend. 30 mn après, on sonne à ma porte.
C'est elle.
E : Je vous dérange?
M : J'étais dans le bain.
E : Je vous rejoins? (clin d'oeil).
M :
(notez qu'on continue de se vouvoyer et que je trouve ça archi bandant et classe).
Elle me rejoint, on fait l'amour d'une manière incroyable, et on se retrouve après l'acte allongé côté à côté. Je m'allume une clope, le silence est seulement troublé par le grésillement de ma gitane et son souffle qui lutte pour revenir à la normale.
Et d'un coup, d'un seul, bam. Au lieu de profiter de ce moment vraiment sympa, elle relance la discussion gallère.
E : C'était... Parfait. La meilleure de toute ma vie.
M : De rien.
E : Salaud.
M : ...
E : Ca m'énerve.
M : De quoi?
E : Que ce soit dans ces conditions, avec vous. J'ai connu 3 hommes. Le premier, c'était à l'adolescence. C'était mignon, on allait ensemble au lycée. Le second, c'était avec lui que j'étais censé me marier. Le troisième, un vague souvenir post rupture qui a du attendre des semaines de cours pour y parvenir. Et puis vous.
M : Et?
E : "Un homme, un vrai, un dur, un tatoué" comme on dit. Non mais c'est pas ça le problème. J'ai l'impression d'être à votre disposition sexuelle et rien de plus.
M : Ca n'a pas l'air de vous déranger.
E : ...
Long silence. Je cendre ma clope. Je me dis que j'ai peut être été un peu rude.
Alors je prends mes couilles à deux mains.
M : Mais bon sang c'est quoi cette obsession de vouloir tout formaliser? Vous voulez quoi? Que, comme au lycée, je vous demande "voulez-vous sortir avec moi"? C'est moche. On s'est rencontré, c'était beau, je trouve. Naturel. Comme si rien n'était calculé. Et là, avec votre manie de tout vouloir cadrer et recadrer, ça l'est beaucoup moins.
E : Mais désolée, je suis une femme, j'ai ma fierté.
M : Si votre fierté c'est que je vous caresse la joue avec une rose ma bite dans votre bouche...
Bon, évidemment, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, elle ne m'a pas laissé finir, elle s'est levée, elle a pris ses vêtements et est partie.
Me rappelant de tout ce que vous m'aviez dit sur le fait de s'expliquer, de se justifier etc. J'ai bcp réflechi. Mais là, j'en ai conclu que j'avais été beaucoup trop loin. Du coup, je laisse passer 1h, histoire qu'elle se calme, et je sonne à sa porte. Elle entrouve la porte et me demande de partir.
M : On s'est mal compris.
E : Non, c'est limpide.
M : Voilà ce qu'on va faire. Vous allez m'ouvrir la porte, on va s'assoir, parler un petit quart d'heure et après je me casse.
E : ...
Elle s'exécute.
M : Vous êtes pénible, à ne rien comprendre.
E : J'ai tout à fait compris.
M : Je n'ai pas l'habitude de parler.
E : J'ai remarqué, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.
M : Donc on ne va pas parler. Si vous ne comprenez pas, tant pis pour vous. Demain soir, je fais un diner chez moi pour l'anniversaire de ma soeur. En petit comité, une dizaine de personnes. J'aimerais que vous veniez.
E : Mais...
M : (je la coupe) Si c'est pas assez clair, je suppose qu'on ne se comprendra jamais et qu'il vaut mieux arrêter de se cotoyer.
E : ...
Je me lève, et là, elle me plaque contre la porte et se blottie contre moi.
E : Reste.
Conclusion : j'ai lutté, j'ai fait de la merde, le naturel revient toujours autant au galop, entre maladresse grossierté et difficulté à sortir de mon confortable mutisme, mais j'y suis arrivé. En m'épargnant une floppée de mots, et en évitant de me justifier et de m'expliquer, ce que j'aurais detesté. L'inviter à rencontrer ma soeur, qu'elle sait que j'aime énormement pour avoir vu des dizaines de photos de nous chez moi a balayé ses doutes principaux tout en maintenant cette tension du "non acquis" , entretenu par le fait de ne pas avoir eu de vraies discussions explicatives.
Mardi, elle vient chez moi. Ma soeur est là, 4 amies à elle aussi ainsi que 2 de leurs petits amis respectifs. Ma soeur, que j'avais briefé auparavant a hâte de la voir. Ses 3 amies aussi. Avant que la voisine arrive, elles n'ont pas arrêté de me charier à coup de :
"Je croyais que ta seule petite amie durable était ta moto", "Non, la même femme dans ton lit plus de 3 jours?", "Elle a quoi de plus que nous pour y être arrivé" et bla bla bla. J'adore ma soeur, mais ses amies beaucoup moins.
Bref elle arrive. Tout le monde la guette et l'épie, elle le sent. L'ambiance met une grosse demi heure à se détendre, grâce à ma soeur qui l'invite à venir avec elle en cuisine pour préparer à boire.
Elles restent enfermées 1 heure ensemble, ça me stresse. J'ai briefé ma soeur en lui disant de ne jamais, ô grand jamais, mentionner les H.A ou le mitard. Elles en ressortent toutes les deux avec un grand sourire. Plus tard dans la soirée, ma soeur, puis deux de ses amies viendront me voir pour me dire que ma voisine est "splendide" et "une femme bien".
Tout le monde commence à quitter les lieux aux heures du dernier metro. Je propose à ma soeur de la raccompagner à moto, mais elle me fait un clin d'oeil et me dit "'non non tu as mieux à faire".
On se retrouve donc seuls, elle et moi. Et là, elle me dit juste :
E : Merci.
M : ?
E : Agir, c'est toujours mieux que parler.
Je lui fais un clin d'oeil, je la plaque contre la table et puis...
Maintenant, honnêtement, je ne sais pas comment tout ça va évoluer. Mais on verra. Et je suis déjà content de commencer à sortir de ma coquille en arrivant à créer un vrai rapport avec une femme qui dépasse la baise et basé sur autre chose que ça.