- Ven Mai 16, 2014 3:15 pm
#152403
Moi, je vais jusqu'au muet
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Toute sensibilité se développe et ne vient pas tout seul. Regarde le nombre de gens qui ne supportent pas la vost, alors que moi, je ne comprends pas comment on peut regarder un doublage et se satisfaire donc d'un son de merde (justement) car inauthentique.
J'imagine qu'une personne bercée par le cinéma américain à tendance épileptique pour adulescents des dernières années, doit avoir du mal avec un cinéma plus exhaustif et qui prend son temps de montrer les signes qu'il développe (sans pourtant rentrer dans la catégorie inverse qui existe actuellement aussi, celle du film contemplatif d'art et essai, assez effrayant).
Ta question, c'est un peu comme dire : mais qu'est-ce que vous lui trouvez à ce vin, à ce whisky, à 100 euro alors que je me torche la gueule aussi bien avec mon JB arrosé de coca light ?
L'avantage du grand cinéma, c'est qu'il n'est pas plus cher - voire est gratuit.
Il faut déjà passer par une phase de culture où l'on regarde un peu les grandes références. On évite le plan pop corn, copine, téléphone, on se met dans le noir et on transforme la chose en rituel. On privilégie évidemment la VO, toujours, toujours, toujours (et si on n'a pas l'habitude des sous-titres, on se force, la chose vient au bout de 3 à 10 films).
Dans ces grandes références, il y a sans doute des films qui ont plus marqué que d'autres et donc, on peut prendre comme référence le metteur en scène pour découvrir ses autres films - parfois cela marche, parfois non. (Sinon, bien sûr que le produit film est bâtard et que l'auteur est plus que jamais une notion douteuse, mais souvent le metteur en scène cache en réalité une équipe qu'on retrouve de films en films).
La tentation ensuite c'est la boulimie (je l'ai eu... ce qui fait que je me suis retrouvé avec 600 DVD... dont j'en ai heureusement déjà revendu 300).
Plus pertinent est d'arriver à la fin à des critères esthétiques personnelles. Voici les miens, qu'on m'a rappelé dans un message fort sympathique dernièrement :
"Ce que je demande à un livre ? Tout d'abord, d'une manière ou d'une autre de renforcer mon plaisir d'être de ce monde, de m'apprendre quelque chose sur le monde si possible, et si en outre il est écrit d'une manière harmonieuse, il y a toutes les chances pour que j'adore"
Tu remplaces "livre" par "film" et voilà.
Ensuite, si tu n'aimes pas le cinéma, ce n'est pas grave : moi je n'aime pas le fromage et le monde ne s'en porte pas plus mal !