- Dim Mai 18, 2014 10:39 pm
#152541
Et puisqu'on est dans la grande cinéphilie, quelle ne fut pas ma surprise d'écouter une toute récente émission de Radio Courtoie où Jean Douchet était l'invité de Philippe d'Hugues pour une émission qui à mon avis restera dans les annales de l'histoire de la Critique française.
[url]http://www.radiocourtoisie.fr/19742/libre-journal-du-cinema-du-15-mai-2014-entretiens-avec-joel-magny-actualite-du-cinema/[/url]
Il faut savoir que les jeunes cinéphiles du début des années 50, et qui allaient pour certains être les réalisateurs de la Nouvelle Vague, étaient des passionnés. La passion du cinéma les réunissait, mais certains avaient une vision toute aussi passionnée de la politique, et tout aussi "extrême" : impossible d'être au centre, on était dans ce qu'on qualifierait aujourd'hui soit d'extrême-droite, soit d'extrême-gauche. Les Cahiers du cinéma ont ainsi vu des "nationalistes" (ceux du cinéma Mac-Mahon) côtoyer des "internationalistes" autour de la passion du cinéma. La ligne des Cahiers est devenu rapidement plutôt de gauche, mais Rohmer, très à droite mais toujours discret par contre en ce qui concernait la politique (et pourtant ami du très à gauche Claude Chabrol) en a bel et bien été rédacteur en chef : les gens de droite étaient des plumes sur lesquels une revue comme les Cahiers devait pouvoir compter.
Jean Douchet a été du clan de la gauche des Cahiers. Et son hôte du jour, et ancien rédacteur des cahiers lui-même - brièvement car la question algérienne a été assez clivante - est très à droite. Ceci étant, Douchet, qui a maintenant 85 ans (tandis que son hôte en a 81), et toujours bien actif, a été un passeur magnifique, en plus d'avoir été un des théoriciens (et un peu cinéaste) de la Nouvelle Vague, reconnu par tous ses pairs : successeur de Jean Langlois à la tête de la Cinémathèque française, il a été ce Professeur à l'Université Paris VII qui faisait des projections de films, dont des films muets, dont l'Aurore de Murnau, qui a été un de mes grands moments de cinéma (en muet intégral, sans musique). Très charismatique, il vous insuffle une véritable passion pour le cinéma, je la lui dois - même si j'ai été un peu calmé depuis.
Cette conversation entre personnes aux philosophies un peu différentes sur le cinéma et très différentes sur le monde en général offre l'occasion d'une très intéressante évocation de l'histoire de la cinéphilie et du cinéma, du muet à nos jours, sur le mode habituel de la radio d'une conversation de salon. De ci, de là, quelques petites piques viennent pimenter la conversation et offre une petite idée de ce que furent les grandes polémiques de l'époque.
L'émission est écoutable gratuitement encore pour une petite semaine.
[url]http://www.radiocourtoisie.fr/19742/libre-journal-du-cinema-du-15-mai-2014-entretiens-avec-joel-magny-actualite-du-cinema/[/url]
Il faut savoir que les jeunes cinéphiles du début des années 50, et qui allaient pour certains être les réalisateurs de la Nouvelle Vague, étaient des passionnés. La passion du cinéma les réunissait, mais certains avaient une vision toute aussi passionnée de la politique, et tout aussi "extrême" : impossible d'être au centre, on était dans ce qu'on qualifierait aujourd'hui soit d'extrême-droite, soit d'extrême-gauche. Les Cahiers du cinéma ont ainsi vu des "nationalistes" (ceux du cinéma Mac-Mahon) côtoyer des "internationalistes" autour de la passion du cinéma. La ligne des Cahiers est devenu rapidement plutôt de gauche, mais Rohmer, très à droite mais toujours discret par contre en ce qui concernait la politique (et pourtant ami du très à gauche Claude Chabrol) en a bel et bien été rédacteur en chef : les gens de droite étaient des plumes sur lesquels une revue comme les Cahiers devait pouvoir compter.
Jean Douchet a été du clan de la gauche des Cahiers. Et son hôte du jour, et ancien rédacteur des cahiers lui-même - brièvement car la question algérienne a été assez clivante - est très à droite. Ceci étant, Douchet, qui a maintenant 85 ans (tandis que son hôte en a 81), et toujours bien actif, a été un passeur magnifique, en plus d'avoir été un des théoriciens (et un peu cinéaste) de la Nouvelle Vague, reconnu par tous ses pairs : successeur de Jean Langlois à la tête de la Cinémathèque française, il a été ce Professeur à l'Université Paris VII qui faisait des projections de films, dont des films muets, dont l'Aurore de Murnau, qui a été un de mes grands moments de cinéma (en muet intégral, sans musique). Très charismatique, il vous insuffle une véritable passion pour le cinéma, je la lui dois - même si j'ai été un peu calmé depuis.
Cette conversation entre personnes aux philosophies un peu différentes sur le cinéma et très différentes sur le monde en général offre l'occasion d'une très intéressante évocation de l'histoire de la cinéphilie et du cinéma, du muet à nos jours, sur le mode habituel de la radio d'une conversation de salon. De ci, de là, quelques petites piques viennent pimenter la conversation et offre une petite idée de ce que furent les grandes polémiques de l'époque.
L'émission est écoutable gratuitement encore pour une petite semaine.