- Mer Avr 23, 2014 9:26 am
#150737
[quote="nicol4s"]C'est exactement ce qui me bloquait. J'osais pas essayer d'évoluer car j'avais peur que ça fasse trop peu naturel et que ca se voit. J'ai pris conscience de ça (grâce au psy, enfin je résumé grossièrement) ET DONC je m'autorise maintenant a prendre des risques. J'ai juste du mal a nuancer mon affirmation, qui est pourtant réellement en train de germer intérieurement. Gageons que ça vienne avec le temps.
Salut Nicolas, je me permets d'écrire sur ton journal car j'y retrouve des sensations passées.
C'est normal d'avoir du mal à calibrer la bonne réaction en face d'une personne. C'est déjà pas facile pour ceux qui y sont habitués (toujours un risque d'erreur de dosage), et c'est très dur pour ceux qui essayent de briser la coquille dans laquelle ils se sont réfugiés si longtemps.
Chez moi il y a eu un peu de casse. J'y suis allé à fond (c'est ma personnalité) et quelques-uns/unes ont essuyé les plâtres. Je suis momentanément passé du mec introverti au mec arrogant... pour certains. Pas pour tout le monde.
Quand une personne nous perçoit comme "trop affirmé", ce n'est pas forcément la sensation que d'autres ont dans la même situation. Cela signifie qu'il y a eu un manque d'adaptation à l'interlocuteur. Mais ça fait partie du processus je dirais, et ça s'aplanit au fil du temps. Personnellement, mes rapports à autrui aujourd'hui sont sains. J'ai fait un peu n'importe quoi pendant 2-3 mois (pourtant avec des succès, mais beaucoup de rejets), puis l'année qui a suivi a été riche car j'avais trouvé l'équilibre recherché.
Tu te retrouves dans une impasse classique : si je change, ça ne fera pas naturel. Donc pour rester naturel (comme tout le monde le conseille avec plein de bonnes intentions, n'est-ce pas) je dois faire ce que je sais faire naturellement, à savoir rester dans mon coin. Du coup je ne change pas ou peu. La peur de ne "pas faire naturel" barre le chemin.
C'est comme si un musicien débutant avait peur de jouer parce que c'est trop pathétique de faire des fausses notes.
Lorsqu'un de mes élèves massacre un truc simple à la guitare, lorsque j'écoute le résultat ça me donne naturellement (et sans méchanceté) envie de rire car le produit de ses efforts est assez drôle ^^ ; mais je me garde bien de rire devant lui. Car déjà tout le monde y passe, et ça risquerait de le décourager et/ou le vexer.
La petite différence avec le travail sur la timidité, c'est que maltraiter un instrument a moins de conséquences que de mal parler aux gens, et
en plus, certains ne te pardonneront pas de changer (en mieux).
Mais pour moi, demander à un introverti de s'extravertir "de manière naturelle" est un joli contresens. Comment le pourrait-il ? Donc il faut "forcer" son naturel, tout en paraissant naturel aux yeux des autres alors qu'on sait soi-même qu'on ne l'est pas. Joli challenge hein. Ca ne se fait pas sans prise de risques, prise de marques, essaye de te souvenir ce qui a marché, la limite à ne pas franchir suivant les personnes, dans quelles occasions tu t'es trop renfoncé dans tes vieilles habitudes, dans quelles autres on t'a pris pour un connard, et pour avoir un maximum de rendement dans cet exercice au rapport à l'autre : il faut sortir. Teste. Les bars/boîtes sont très bien pour ça, car si tu "maltraites" légèrement les gens non intentionnellement, ça ne nuira pas à ton cercle social, et ça te donne de bons retours vis-à-vis de ton attitude.
Et sortir seul en bar/boîte, ça se fait sans problème, mais ça s'assume et ça se verbalise.
Voilà, tout ce que j'ai écrit je l'ai vécu, et je m'y suis retrouvé au final.
Nous nagerons jusqu'à ce récif qui médite dans la mer, nous plongerons à travers de noirs abîmes jusqu'à la cyclopéenne Y'ha-nthlei aux mille colonnes, dans ce repaire de Ceux des Profondeurs, et nous y vivrons à jamais dans l'émerveillement et la gloire.