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Modérateurs: animal, Léo

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By Maurice
#148947 Les beaux jours reviennent, les lectures en terrasse aussi. Et un nouveau salon flambant neuf voit le jour pour célébrer tout ça ! (Admirez la déco !)

Dans ce salon, on dit ce qu'on veut en rapport plus ou moins lointain avec l'univers du livre et on a le droit d'aller par des chemins de traverse, même si le fil conducteur reste nos lectures, et un rapport si possible personnel à celles-ci en ayant en tête aussi qu'on est sur un site de séduction (mais on peut vraiment s'en éloigner par ailleurs sans se faire taper sur les doigts).

Honneur d'abord aux nouveaux ouvrages recommandés par le site dans son dernier courrier électronique.

Basile Bernard : Je me suis fait larguer (disponible en pdf, bientôt édité en vrai livre)
[img]http://www.je-me-suis-fait-larguer.fr/couverture-je-me-suis-fait-larguer.jpg[/img]

Sylvain Rouanet : Dans la peau d'un athlète (déjà disponible)
[img]http://www.mobilesport.ch/wp-content/uploads/2014/03/peau_athlete.jpg[/img]

Et comme le Stéphane a lu ces deux ouvrages, vous lirez de vous même ce qu'il en dit si vous souhaitez en savoir plus :

[url]http://www.spikeseduction.com/internews/display.php?List=3&N=221[/url]
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By Maurice
#149026 Bon... je vois que personne n'a mis sa liste de lecture pour le printemps. Je ne souhaitais pas me mettre en avant, puisqu'on me l'a reproché, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai placé en avant des ouvrages de personnes dont il me semble qu'elles fréquentent ce forum. Honneur aux créateurs !

Ceci étant, allons-y pour ma liste. Je vais revenir à un rythme d'assez bon lecteur, essayer du moins. Soient une trentaine de livres en 3 mois.

[url=http://www.casimages.com/img.php?i=14032101393334161.jpg][img]http://nsa33.casimages.com/img/2014/03/21/14032101393334161.jpg[/img][/url]

[url=http://www.casimages.com/img.php?i=140321014714127020.jpg][img]http://nsa33.casimages.com/img/2014/03/21/140321014714127020.jpg[/img][/url]

[url=http://www.casimages.com/img.php?i=140321014840511098.jpg][img]http://nsa33.casimages.com/img/2014/03/21/140321014840511098.jpg[/img][/url]

Je vais lire dans l'ordre inverse du nombre de pages. Du premier qui a plus de 750 pages écrits serrés au dernier d'une centaine de pages... L'Italie sera à l'honneur alors que cet hiver a été très espagnol. Mais la littérature anglo-saxonne n'est pas en reste. Ca donnera sans doute à l'ensemble un petit air de Chambre avec vue, que confirme une prédominance pour une littérature souvent orientée fin XIXème, début XXème dans l'ensemble.

Comme toujours, je mêle des œuvres complexes de grands auteurs à des œuvres d'auteurs réputés secondaires (voire tertiaires sans doute).

Margaret Mitchell : Autant en emporte le vent. +700 pages
Fedor Dostoïevsky : Crime et châtiment. +600 pages
Cahier de l'Herne sur Heidegger (suite de la lecture de cet hiver).
Bram Stoker : Dracula.
Pierre Jakez Hélias : Le Cheval d'Orgueil.
Louis Pauwels & Jacques Bergier : Le Matin des Magiciens.
Thomas Hardy : Tess d'Urberville + 500 pages
Paul Bourget : Mensonges
Jean Aicard : L'Illustre Maurin
Friedriech Nietzsche : Fragments automne 1887-mars 1888
Dino Buzzati : Le K
Aristote : Ethique à Nicomaque
Mario Puzzo : Omerta
Régine Desforges : La Bicyclette bleue. +400 pages
Laurant Deutsch : Métronome
Daphné Du Maurier : La Maison sur le rivage
Honoré de Balzac : La Recherche de l'Absolu
Frantz-Funck-Brentano : Les Brigands
Louis-Ferdinand Céline : L'Ecole des cadavres
Frédéric Beigbeder : Au secours pardon. + 300 pages
Aldous Huxley : Le Meilleur des mondes
Henry de Montherlant : Le Songe
Alberto Moravia : Le Mépris
Ray Bradbury : Farenheit 451
Antonio Attini : Borghi e Paesi d'Italia (en italien).
Alain : Propos sur le bonheur.
John Le Carré : The spy who came in from the cold (en anglais) + 200 pages
Machiavel : Le Prince
René Boylesve : La leçon d'amour dans un parc.
Théodore de Bainville : Petite histoire de France
Jocho Yamamoto : Hagakure + 100 pages.
DVD théâtre : Georges Feydeau : Un fil à la patte

+ j'entame la lecture d'une jolie collection des prix Nobel, avec un livre par trimestre de cette série, par curiosité, même si je n'en attends pas grand chose sans doute (mais ce sont mes parents qui ont la collection et je n'ai pas l'ouvrage ici).

Pour le premier ce sera : Sully Prudhomme (Prix Nobel 1901) : Journal Intime
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By animal
#149027 J'en ai parlé dans un autre topic, ma prochaine lecture:
[img]http://www.jacques-h-paget.com/images/stories/JHP/Publications/jaqueshpaget_lepouvoirdelaforcementale.jpg[/img]
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By Ventel
#149060 Tu me donnes envie de lire Alain et Dracula, Maurice.
Hmmm. C'est pas bien. J'ai déjà tant à lire...

Bon, pour compléter ma bibliothèque des horreurs :

[img]http://books.google.com/books?id=osUtAAAAYAAJ&printsec=frontcover&img=1&zoom=1&imgtk=AFLRE721vdAWgUiIDFdr3AJgXZSoSnnQbX3kzsKJFdzKZf6pkGxL_wzGIUBfXmc4AfQ9yUaDljCLRi0IkZWtysKMUHdbs98foaA44WZ_3fPTlFOBBcdGsmM[/img]

700 pages de masturbation mentale ou de tirage de poireau (avec l'édition de 1976, messieurs, s'il vous plait ; je me lance dans le livre vintage).

Et pour terminer, un peu de romantisme anglais (miam) :

[img]http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/67/67371-gf.jpg[/img]
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By Maurice
#149063 Ca va, c'est pas trop ancien 1976. Mon Balzac, que j'ai restauré comme j'ai pu est une espèce de poche de 1872 (mais au papier blanc comme au premier jour). Mon Bourget, déjà avec du papier merdique, a été imprimé en 1887. Mon Funck-Brentano (qui pèse deux tonnes cinq) est une très jolie édition illustrée de 1904 en très bon état avec un papier parfait. En fait plus de la moitié des ouvrages que j'ai doivent avoir été imprimé avant 1976.

Et d'ailleurs, mon Autant en emporte le vent est la première édition de 1939 chez NRF, en triste état (à cause de la qualité du papier) que je n'aurais peut-être pas acheté d'ailleurs.
Mon Céline, doit dater de 1938, et part encore plus en ruine, et j'ai dû réparé nombre de pages qui sont en train de s'effriter, toujours à cause de la qualité du papier. C'était un ouvrage de bibliothèque qui plus est (il y a le tampon de la Bibliothèque Nationale dessus, s'il vous plaît !), mais il est relativement rare car Céline a toujours refusé qu'il soit réédité.
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By Ventel
#149065 J'ai trouvé ton prochain cadeau d'anniversaire, Maurice.
Bon, je dois encore m'arranger avec Stéphane, mais normalement, on pense faire une cagnotte pour te trouver cette jolie camionnette Citroën :

[img]http://idata.over-blog.com/1/67/80/74/octobre-2009/louis_la_brocante.jpg[/img]

"Maurice la brocante"
"Rachat de livres anciens, de statuettes grecques et de bricoles espagnoles"
"Déplacement gratuit dans toute l'Île-de-France"


:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
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By Stéphane
#149066 [quote="Maurice"]Ceci étant, allons-y pour ma liste. Je vais revenir à un rythme d'assez bon lecteur, essayer du moins. Soient une trentaine de livres en 3 mois.

C'est plus qu'[url=http://www.masculinsingulier.com/vous-sortez-avec-une-pouf.html]une pouf[/url] lit dans toute sa vie...
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By Maurice
#149067 @ Ventel

Mais je l'adore cette camionnette Citroën HY ! Tu rénoves un peu, et tu peux en faire un truc sympa et rigolo !

[img]http://faimg1.forum-auto.com/mesimages/73561/AUT35901.JPG[/img]

Quand j'étais gamin y en avait plein, je ne les aimais pas, mais c'est à cause du gris sinistre surtout ! (y a que trois vitesses, c'est presqu'une automatique !). Si t'es un jeune un peu bricoleur, tu pars faire le tour de l'Europe avec ta copine et tu installes un matelas dans la partie arrière !

Brocanteur... moi j'aimerais bien en théorie ! Sauf que comme je deviens ami avec mon brocanteur, pas trop en réalité. C'est un métier à avoir vraiment le dos en compote ! Ensuite, le problème, c'est qu'on arrive à un grand nombre de produits sur le marché de la brocante alors que les gens achètent du périssable et du "à la mode" : donc énorme quantité de stock avec peu de preneurs et effondrement du marché - effondrement aussi permis par deux choses : Emmaüs (qui casse complètement les prix de manière assez honteuse je dois dire) et internet. Enfin c'est un métier à problèmes (fisc, recels, peur du vol etc).

****
@ Stéphane
Quand j'avais 15-16 ans, c'était à peu près mon rythme de lecture. C'est la crise de la quarantaine. Objectif : devenir pouf dans 3 mois alors ! :mrgreen:
Par contre, j'ai peut-être eu les yeux un peu plus gros que le ventre... pour arriver à tout lire (il y a presque de 12000 pages), c'est plus de 130 pages par jour - c'est pas non plus énorme, mais ça signifie réduire internet encore un peu plus. Evidemment, si un livre me tombe des mains, je devrais éliminer.
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By Maurice
#149068 Scarlett O Hara sera-t-elle une fille à problèmes ? :mrgreen:

[img]http://pmcdn.priceminister.com/photo/292146082.jpg[/img]
(Mon livre ressemble à ça, sans les taches, heureusement !)

Incipit :

[quote]Scarlette O'Hara n'était pas d'une beauté classqiue, mais les hommes ne s'en apercevaient guère quand, à l'exemple des jumeaux Tarleton, ils étaient captifs de son charme. Sur son visage, se heurtaient avec trop de netteté les traits délicats de sa mère, une aristocrate du littoral, de descendance française, et les traits lourds de son père, un Irlandais au teint fleuri. Elle n'en avait pas moins une figure attirante, avec son menton pointu et ses mâchoires fortes. Ses yeux, légèrement bridés et frangés de cils drus, étaient de couleur vert pâle sans la moindre tache noisette. Ses sourcils épais et noirs traçaient une oblique inattendue sur sa peau d'un blanc de magnolia, cette peau à laquelle les femmes du Sud attachaient tant de prix et qu'elles défendaient avec tant de soins, à l'aide de capelines, de voiles et de mitaines, contre les ardeurs du soleil de Géorgie.

Deux pages plus loin...

[quote]Scarlett fit une moue dégoûtée.
"Si vous répétez encore une fois le mot de "guerre", je vais m'enfermer dans la maison. Aucun mot ne m'a plus crispée si ce n'est celui de "sécession". Papa parle de guerre matin et soir et tous les visiteurs qui viennent crient à m'en faire hurler quand ils abordent le chapitre du fort Sumter, des droits des Etats ou d'Abe Lincoln. Et les jeunes gens aussi s'en mêlent ! Ils ne parlent que de cela et de leur chère vieille troupe. On ne s'est amusé nulle part ce printemps-ci parce que les jeunes gens n'avaient pas d'autre mot à la bouche. Je suis joliment contente que la Géorgie ait attendu la Noël pour se séparer, sans quoi toutes les réunions auraient été ratées. Si vous prononcez encore le mot "guerre", je rentre."
Scarlett aurait fait comme elle avait dit, car elle ne pouvait pas suivre longtemps une conversation dont elle n'était pas le principal objet. Pourtant, elle sourit. Ses fossettes se creusèrent et ses cils noirs se mirent à battre aussi vite que des ailes de papillons. Ainsi qu'elle l'avait souhaité, les garçons furent ravis et se hâtèrent de lui demander pardon de l'avoir importunée. Ils ne lui en voulurent pas du tout de son manque d'intérêt. Au contraire. La guerre est affaire d'hommes et ils prirent son attitude pour une preuve de féminité.
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By Maurice
#149077 Où Scarlett la peste se précise...

Ce qui est intéressant, c'est que le roman est écrit par une femme en quelque sorte de l'intérieur ? J'aimerais donc avoir vos avis sur les pages qui suivent, si le coeur vous en dit, surtout le deuxième extrait. Et je vais arrêter mes citations là parce que sinon je n'aurais jamais fini avant Noël ! Ceci cependant, pour ceux qui auraient vu le film : le personnage d'Ashley n'est pas celui joué par Clark Gable (Rhett Butler) (voir photo en bas). Je suppose néanmoins que je citerai encore la rencontre entre Rhett Butler et Scarlett O Hara.

6 pages plus loin donc...

L'un des deux jumeaux Tarleton s'amourache d'une jeune femme.

[quote]Et puis l'été précédent, au cours d'une réunion politique dans un petit bois de chênes à Jonesboro, tous deux s'étaient soudain rappelé l'existence de Scarlett O'Hara. Ils la connaissaient depuis des années et, dans leur enfance, elle avait été l'une de leur compagnes de jeux préférées, car elle savait monter à cheval et grimper aux arbres presque aussi bien qu'eux. Mais maintenant, à leur grande surprise, elle s'était transformée en femme et était devenue la jeune fille la plus délicieuse du monde.
Pour la première fois, ils avaient remarqué la vivacité de ses yeux verts, ses fossettes, ses petites mains, ses petits pieds et sa taille fine. Leurs réflexions l'avaient fait rire aux éclats et, partant de l'idée qu'elle les considérait tous deux comme des êtres remarqaubles, ils s'étaient surpassés.
Ce fut une journée mémorable dans la vie des jumeaux. Par la suite, quand ils en reparlèrent, ils se demandèrent toujours pourquoi ils n'avaient pas découvert plus tôt le charme de Scarlett. Ils n'arrivèrent jamais à résoudre ce problème bien simple, cependant, car Scarlett avait décidé ce jour-là d'attirer l'attention des jumeaux. Elle était foncièrement incapable de supporter qu'un homme s'éprît d'une autre femme qu'elle, et la vue de Stuart et d'India Wilkes à cette réunion en avait été trop pour sa nature dominatrice. Stuart ne lui suffisait pas, elle avait également jeté son dévolu sur Brent et s'était acquittée de sa tâche avec une perfection qui les avait laissés pantelants.

Mais le cœur de Scarlett est pris... 7 pages plus loin :

[quote]Lorsqu'elle était enfant, elle l'avait vu aller et venir sans lui prêter la moindre attention. Mais depuis le jour où, deux ans plus tôt, Ashley, récemment rentré de son Grand Voyage de trois ans en europe, s'était rendu à Tara pour y présenter ses devoirs, elle l'avait aimé.
Elle se tenait sur la véranda et il avait remonté la longue allée à cheval et avait lancé les rênes à un négrillon. Il portait des habits de drap fin uni et gris. Sa large cravate noire faisait ressortir à la perfection sa chemise à ruche. Même maintenant Scarlett pouvait se rappeler tous les détails de sa toilette : ses bottes si brillantes, le camée à tête de méduse piqué dans sa cravate, le large panama qu'il avait immédiatement ôté dès qu'il l'avait vue. Il avait mis pied à terre (...) Il s'était arrêté pour la regarder. Ses yeux gris et rêveurs souriaient et le soleil se jouaient lumineux, dans sa chevelure blonde qu'on l'eût prise pour une couronne d'argent étincelant. Et il avait dit : "Mais vous êtes devenue grande, Scarlett!" Et il avait gravi le perron d'un pas léger, il lui avait baisé la main. Et sa voix! Elle ne pourrait jamais oublié le soubresaut de son cœur quand elle l'avait entendue, comme si elle découvrait cette voix un peu lente, bien timbrée, musicale.
Dès cet instant, elle avait eu besoin de lui (...)
Pendant deux ans, il l'avait accompagné à travers le comté, au bal, à de petites réunions (...) Il ne la voyait jamais aussi souvent que les frères Tarleton, ou Cade Calvert, il n'était jamais aussi pressant que les plus jeunes des Fontaine, mais il ne se passait pas de semaine qu'il ne vînt rendre visite à Tara [le nom du domaine].
C'était vrai, il ne lui avait jamais fait la cour, ses yeux gris clair n'avaient jamais eu ce reflet chaud que Scarlett connaissait si bien chez les autres hommes. Et pourtant... pourtant... Elle savait qu'il l'aimait. elle ne pouvait pas se tromper. Son instinct plus fort que sa raison, son expérience lui disaient qu'il l'aimait. Trop souvent elle avait vu s'animer son regard alors qu'il la fixait avec une profondeur et une tendresse qui la stupéfiaient. Oui, elle savait qu'il l'aimait. Pourquoi ne le lui avait-il pas dit ? Elle n'arrivait pas à comprendre. Mais il y avait tant de choses en lui qu'elle n'arrivait pas à comprendre.
Il était toujours déférent, mais il restait distant. Personne ne pouvait dire ce qu'il pensait. Scarlett encore moins qu'une autre. Dans un pays où chacun savait exactement ce que pensait son voisin presqu'en en même temps que lui, la réserve d'Ashley était exaspérante. Il ne le cédait en rien aux autres jeunes gens pour tout ce qui avait trait aux distractions ordinaires du comté. Il chassait, il jouait, dansait, discutait politique et était le meilleur cavalier d'entre eux ; mais il différait de tous les autres en ce que ce genre d'activité n'était pas pour lui la fin et le but de la vie. Et il demeurait le seul à s'intéresser aux livres, à la musique et à s'adonner avec passion à la poésie.
Oh ! Pourquoi était-il d'un si joli blond ? Pourquoi observait-il une réserve si courtoise ? Pourquoi était-il si ennuyeux avec ses discours sur l'Europe, les livres, la musque, la poésie et des choses qui n'intéressaient pas du tout Scarlett... et cependant pourquoi était-il si désirable ?

Ashley, joué par Leskie Howard, à gauche sur l'image, Scarlett, à droite, au début du film :
[img]http://ia.media-imdb.com/images/M/MV5BMTIxODQ2ODQ3NV5BMl5BanBnXkFtZTYwNzI2MjU2._V1__SX1160_SY701_.jpg[/img]
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By Ventel
#149078 Deux points de vue :
En tant que lecteur passionné de littérature : les personnages et l'environnement (guerre de Sécession) offrent une intrigue et un cadre intéressants. On a droit à de jolies descriptions et à des introspections savoureuses sur les échanges amoureux du XIXe. Bon, ça se lit avec légèreté après avoir digéré un Balzac.

En tant qu'auteur débutant : le style est vraiment ronron et n'est plus à la mesure de l'époque. On est clairement dans le roman de jeune fille de bonne famille (ce sous-genre a très très mal vieilli).

PS : J'ai énormément de mal avec cette littérature qui dissèque les rapports amoureux sans jamais arriver à la description du coït. Ça me parait kitsch et d'une naïveté presque assommante. Le seul encore qui arrive à me tenir en haleine, c'est Moravia avec l'Ennui ou le Mépris.
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By Maurice
#149079 Alors tu as déjà lu Autant en emporte le vent , Ventel ?

Pour le style, c'est difficile de juger : c'est du traduit quand même, et je perçois quelqu'anglicismes de ci, de là, et des maladresses de traductions aussi. Il faut dire que le livre donne un résultat non pas de 700 pages format Beigbeder, mais bien plutôt plus de 2000 pages, ce qui fait qu'en réalité, c'est un travail titanesque pour un traducteur. Et pour le lecteur, je ne vois pas trop comment terminer ça en moins de 20 jours pour le moment. Il y a cependant toute une symbolique des couleurs, une force des descriptions de paysages envoûtants. Et j'ai montré dans certaines de mes "mises en gras" que Margaret sait écrire aussi.

La description du coït... Quel intérêt ?

Auteur débutant qui a passé 3 ans à rédiger son ouvrage tout de même et qui a toujours écrit depuis son enfance, qui était journaliste et a deux ou trois romans avant celui-ci à son actif, tout dépendant si on compte son premier petit roman écrit à l'âge de 15 ans ou pas... Mais elle était surtout journaliste et voilà qu'elle se blesse sérieusement à la cheville... et se met à écrire chez elle sa grande œuvre, et sa dernière d'ailleurs.

Roman de jeune fille de bonne famille ? Pas vraiment : je crois qu'en réalité, c'est l'âme sudiste, ce mélange assez unique d'aristocratie, de populaire et de vie éminemment précaire, ce sentiment d'appartenir mentalement à l'Europe, mais à une Europe d'où les valeurs bourgeoises seraient absentes, le tout sur fond d'esclavagisme. C'est un monde opposé aux valeurs yankees d'individualisme et de valeur marchande de tout : ici, en réalité, on a la description d'un système où tous, blancs riches, blancs pauvres, esclaves noirs ne peuvent survivre que par une sorte de solidarité sans laquelle tout s'effondre et où il faut prendre soin de son voisin. Se dresse un tableau idyllique sans doute, mais pas forcément plus mensonger que ceux qui ont voulu dresser le portrait d'un système inhumain.
Le scandale de l'esclavage, c'est qu'un humain se trouve à la merci d'un autre humain. Une fois qu'on a dit ceci, on n'a pas tout dit cependant.
Car il y a deux systèmes d'esclavage. Le premier comprend que dans un intérêt économique bien compris et sans doute aussi par un souci d'humanité, il faut assurer à l'esclave une sécurité, un bien-être (relatif sans doute) en lui autorisant le mariage, la reproduction et la vie de famille et en établissant avec lui une relation basée sur la confiance (cas romain et américain). Le second n'accorde aucune confiance à l'esclave, castré avant achat, destiné aux travaux les plus pénibles, en n'ayant absolument aucune considération pour sa vie, c'est l'esclave jetable (cas arabe (et cas de la traite inter-africaine par ailleurs) - car enfin, les arabes ont été les plus grands esclavagistes de tous les temps et vous pouvez aisément noter que les descendants de noirs sont bien peu nombreux à réclamer des comptes dans la péninsule arabique... et pour cause !).
Dans le système yankee, chacun est libre, mais enfin, certains sont plus libres que d'autres et certes les noirs furent libérés, mais connurent surtout une misère absolument atroce après la déroute sudiste, tandis qu'il n'est pas besoin de vous faire un dessein du sort de la majorité d'entre eux dans le Nord.

Après rédaction de ce qui précède, je lis un peu la même chose sur Wikipedia :
[quote]L’esclavage avait été aboli dans les États du Nord qui organisaient cependant son commerce. Ces États disposaient d'une main-d’œuvre mobile, disponible et à bon marché. Le Nord était protectionniste, tourné vers un marché intérieur et animé par l’égalitarisme.
Le Sud était quant à lui libre-échangiste, orienté vers l’Europe pour ses exportations de matières premières (coton, textile), mû par un esprit de tradition européenne et de mentalités différentes. La plupart des propriétaires des plantations prenaient relativement soin de leurs esclaves, en tant que main-d'œuvre indispensable, qu'il fallait acheter (marché de Rhodes Island) ; d'autres les maltraitaient. La grande majorité des Sudistes (pour la plupart vivant en milieu rural) défendaient dans leur esprit simplement leur terre, leur État contre l'invasion nordiste.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_s%C3%A9cession

Ceci étant, ici, je parlerai surtout de ce livre en résonnance à des thèmes de ce site, à savoir la séduction. Autre exemple qui me rappelle un article qui avait pour titre quelque chose comme "charmez son odorat" :
[quote]Il [son père] soufflait au visage de sa fille son haleine fortement imprégnée d'une odeur de whisly à laquelle s'ajoutait un faible parfum de menthe. Il sentait aussi la chique, le cuir bien huilé et le cheval et Scarlett ne manquait jamais d'associer ces odeurs à son père et, d'instinct, aimait à les retrouver chez d'autres hommes.
Conclusion : pour charmer la fille, essayer 1 de voir comment sont les relations entre le père et la fille 2. renifler pour voir un peu ce que sent le père si les relations sont bonnes (car si elle ne peut pas le sentir....), ne sont peut-être pas aussi incongru que ça (même si on se doute bien que ce n'est pas suffisant) !

Pour le moment (30 pages sur 700), je tiens donc ce roman pour très grand, et je crois que c'est ce que d'aucuns peuvent qualifier de complaisance à l'égard de l'esclavagisme qui lui vaut quelque procès en "littérature de second plan". Je me suis suffisamment profondément ennuyé avec "des romans pour snobs" que je m'autorise à avoir mes propres critères de valeur d'un roman.

Ainsi, j'ai lu du Faulkner, notamment le Bruit et la Fureur, et je dois dire que je préfère de loin pour le moment Autant en emporte le vent que les expérimentations pénibles de William. Même si on sent la calamité qu'a constitué la défaite sudiste pour ces régions-là sous la plume de Faulkner, le Sud devenant une terre maudite - mais non, ça ne m'intéresse pas de découvrir le Sud sous la perspective d'un attardé mental.

Petites précisions de ce roman darwinien, de ce roman de survie, comme le qualifiait son auteur :

Scarlett a 16 ans, sa mère 32. Sa mère est une française de tenue aristocratique (en réalité "morte au monde" suite à la perte de son grand amour), son père est un parvenu irlandais parfaitement inculte (bien content de ramasser cette femme et sa jolie dote).

D'esprit, Scarlett est comme son père, elle est aussi inculte que sanguine, en dépit de la blancheur de sa peau. C'est une "pouf" née pour séduire et qui n'a pas dû encore finir le premier de ses trente livres que lui réserve la vie. C'est la femme-nature aussi, tout d'instinct, pure expression de ses gènes, la femme F en soi. Et elle est irrésistiblement attiré par un homme qui possède les qualités aristocratiques et culturelles de sa mère sous un vernis masculin - et qui va se marier avec une autre, comme on l'apprend dès le début du roman. ("Clark Gable" n'a pas encore fait son apparition :mrgreen: )
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By Orphée
#149098 Je ne suis pas d'accord avec Ventel, je suis surpris du style des extraits que tu poses. La description de Scarlett est excellente, c'est très bien (d)écrit.

Sinon, trente livres en 3 mois, c'est beaucoup, pas juste "assez bon" (juste pour que tu en aies conscience :D ).
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By Maurice
#149150 Dialogue par courriel entre moi et une jeune bachelière (hors tout contexte de séduction), fautes non corrigées :

Elle - Excuser moi de vous déranger mais vous connaisse un bon auteur de Madame Bovary c'est pour la lecteurs personnelle.

Moi - Un bon auteur de Madame Bovary ? Mais Madame Bovary a été écrit par Gustave Flaubert, il en est le seul auteur ! :)

Elle - Il on pas fait une réécriture une reprise quoi ?

Moi - Vous plaisantez ? :-))
Madame Bovary est le chef d'œuvre de Flaubert, dans le monde de la littérature, ça n'existe pas, un "remix".
Par contre, pour vous imprégner de cette œuvre que vous semblez trouver un peu difficile, je vous suggère de regarder le film de Claude Chabrol : Madame Bovary puis de lire le livre (que pour ma part j'ai lu 2 fois avec plaisir).
En littérature, il faut se forcer un petit peu, le plaisir vient en lisant, petit à petit. Mais vous devez accepter de vous ennuyer parfois un peu au début d'un livre, lorsque vous êtes perdue dans un univers nouveau.

Elle - Bien au faite j'aurais préfère lire le livre en premier car les film ne peu pas tout refléter.

............................ ( <---------- ce sont des points de suspension personnels)

***

Je partage entièrement l'avis d'un lecteur qui a écrit ceci sur Amazon : http://www.amazon.fr/Autant-en-emporte- ... 2070367401

[quote] Pour un roman romantique, c'est bigrement profond !

"Entre la perception que j'avais de ce Autant en emporte le vent - dont j'avais vu le film il y a quelques années mais tout oublié depuis - et ce que sa lecture m'a effectivement fait vivre, il y a un décalage important - et très fortement positif !

Contrairement au roman vaguement historique à l'eau de rose auquel je me préparais, je me suis rapidement aperçu que le compte-rendu du déroulement de la Guerre de Sécession, et de la période de Reconstruction qui a suivi, est vraiment bien documenté et donne un point de vue prenant sur la vue par le Sud - les vaincus - de cette guerre que nous voyons souvent, comme la plupart des guerres, du point de vue des vainqueurs.

Quant à l'eau de rose, l'histoire d'attraction / répulsion entre les immortels Scarlett O'Hara et Rhett Buttler est loin d'être le jeu gentillet sans trop de conséquences auquel nous sommes habitués dans les comédies romantiques américaines dont nous sommes baignés. Bousculés par les circonstances, leur relation évolue considérablement au cours des 1500 pages du roman, tout autant que leurs caractères personnels.

Caractères qui sont à mon sens la plus grande force de ce roman : Scarlett elle-même semble être sans nuances et brute de décoffrage, mais l'évolution de son personnage est loin d'être stéréotypée et en soi constitue un fil qui se suit avec beaucoup de plaisir. Mais surtout, pour moi, c'est le personnage de Rhett qui est le plus intéressant et le plus haut en couleurs. Par son cynisme et son excellente habitude de démontrer crument les incohérences du système de valeur de la haute société du Sud, et par ses faiblesses toutes humaines derrière une image d'homme qui a tout vu, c'est un plaisir exquis de lire ses répliques acérées à l'encontre des hypocrites qui l'entourent. Et cela seulement justifierait à ce roman 5 étoiles. Alors en additionnant les autres éléments... on a là une excellente lecture, et pas seulement pour les femmes en mal de romantisme !"

Je regarde des petits extraits du film sur Youtube, concernant des moments que j'avais lu. Sans doute devrais-je acheter le DVD - ça fait tellement longtemps que je n'ai vu le film.
Le film, bien que fort long déjà - ne dit bien entendu pas tout du livre et ce qui est un peu agaçant, ça va trop vite et on ne peut que difficilement saisir toutes les subtilités du personnage de Scarlett O Hara. Et enfin, il est dommage que des bruits de violons viennent s'emmêler à chaque fois dans les dialogues, comme c'était un peu l'habitude à l'époque (un peu comme maintenant, on met des bruits partout, de poum, des chtacs, des ziou etc. souvent totalement irréalistes).

Il va de soi qu'avant toute autre adaptation, c'est le film de 1938 qui vaut d'être regardé, la version de Victor Flemming avec Vivian Leigh et Clark Cable.

Et malgré tout donc, si vous réussissez à passer outre cette musique omniprésente et agaçante, le film se laisse tout de même regarder ! ;)

*****

Et donc, je dois dire que la séquence du pique-nique (dans la traduction française du livre), du barbecue, est un joyau absolu de la littérature mondiale.

Jamais personne à ma connaissance n'avait écrit de manière aussi convaincante, sur les forces en présence lorsque jeunes gens et jeunes filles se font face dans un but de mariage à moyen ou long terme.
Vous avez la "première de la classe" (ou plutôt la "première du lycée") autour de laquelle tournent tous les garçons communs, vous avez les autres filles, la Rivale, vous avez l'élu de son coeur, l'étrange monsieur Butler et enfin le Timide.

Qu'est-ce qu'un Timide pour une "première du comté" ? Il n'existe tout simplement pas ! Sauf que... Ah ! Vous devez lire ça, mais c'est trop long et je ne peux évidemment pas tout recopier ! C'est tellement rare qu'on ait un point de vue de "première du groupe", que je crois que rien que pour ça, ça a son prix.

Voici donc la scène de la première rencontre entre Rhett Butler et Scarlett O Hara, à l'occasion du barbecue :

(Scarlett cherche Ashley (l'élu de son coeur)...)

[quote]Scarlett essaya de découvrir Ashley, mais il n'était pas sous la véranda. Une douzaine de voix lui crièrent bonjour et Stuart et Brent Tarleton se portèrent au devant d'elle. (...) elle fut bientôt le centre d'un cercle de gens qui parlaient tous plus fort les uns que les autres afin de se faire entendre par-dessus le vacarme. Mais où était donc Ashley ? (...) Tout en s'efforçant de ne pas se trahir, elle chercha autour d'elle et plongea son regard dans le vestibule où discutait un groupe joyeux.
Tandis qu'elle bavardait, riait et n'arrêtait pas de regarder à la dérobée tantôt à l'intérieur de la maison, tantôt dans la cour, ses yeux se posèrent sur un inconnu. A l'écart dans un coin du versibule, il la dévisageaut avec une insolence qui lui procura en même tems ce plaisir qu'éprouve toute femme remarquée par un homme et la sensation gênante que sa robe était trop décoletée par-devant. Il avait l'air vieux ; il portait au moins trente-cinq ans. Il était grand, bâti en force. Scarlett pensa qu'elle n'avait jamais vu d'épaules si larges, si musclées qu'elle en étaient presque trop fortes pour appartenir à un homme du monde. Lorsque ses yeux rencontrèrent les siens il sourit et découvrit des dents dont la blancheur animale était rehaussée par une moustache noire coupée court. Il avait le teint hâlé d'un pirate, le regard conquérant et sombre d'un boucanier jaugeant le galion qu'il va aborder ou la jeune fille qu'il va enlever. Il souriait avec une telle effronterie, sa bouche avait une telle expression d'ironie cynique que Scarlett en eut le souffle coupé. Elle se disait que son attitude aurait dû l'offenser et elle s'en voulait de ne pas ressentir cette offense. Elle ignorait qui il pouvait bien être, mais quelque chose dans son visage indiquait qu'il était de bonne naissance. Cela se voyait dans le nez mince et busqué au-dessus des lèvres rouges et pleines, dans son sourire et lui-même fit volte-face en entendant appeler "Rhett ! Rhett Butler. Viens ! je veux te présenter au cœur le plus dur de toute la Géorgie."

(...)

[Voici ce qu'en dit ensuite une amie de la famille, Catleen Calvert, de ce Rhett Butler, durant ce même barbecue] :
- Tu ne sais donc rien, ma chérie ? Caro m'a tout raconté l'été dernier (...) Eh bien, ce M. Butler a emmené une jeune fille de Charleston en buggy. Je n'ai jamais su qui c'était, mais je devine. Elle ne devait pas être très comme il faut, sans quoi elle ne serait pas sortie avec lui vers la fin de l'après-midi sans chaperon. Et alors, ma chère, ils ont passé presque toute la nuit dehors. Enfin, ils sont rentrés à pied et ils ont prétendu que le cheval s'était emballé et qu'il avait brisé la voiture et qu'ils s'étaient perdus dans les bois. Et devine ce qui s'est passé...
- Je donne ma langue au chat. Continue, fit Scarlett qui, transportée d'aise, s'attendait au pire.
- Il a refusé de l'épouser le lendemain.
- Oh ! fit Scarlett, ses espoirs déçus.
- Il a dit que... heu... qu'il ne lui avait rien fait et qu'il ne voyait pas pourquoi il l'épouserait. Alors, naturellement, le frère est venu lui demander des explications et M. Butler a dit qu'il préférait être tué plutôt que d'épouser une oie stupide. Ils se sont battus en duel et M. Butler a tué d'une balle le frère de la jeune fille. Alors M. Butler a dû quitter Charleston et maintenant personne ne le reçoit. (...)
- A-t-elle eu un bébé ? (...)."
Cathleen fit un non énergique de la tête "mais elle a tout de même perdu sa réputation", répondit-elle d'un ton sifflant. "Je voudrais bien qu'Ashley me compromette, pensa soudain Scarlett. Il serait bien trop homme du monde pour ne pas m'épouser". Mais, malgré elle, elle ne put se défendre d'un sentiment de respect pour Rhett Butler qui avait refusé de se marier avec une sotte.

Pour le reste, j'arrête là les longues citations !
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By Maurice
#149355 Ce livre, Autant en emporte le vent, que j'avais pris comme un tourne-pages pour me relaxer à la manière des aventures de Monsieur Grey, est une révélation. :shock: C'est extrêmement fin, et le paradis que représentait le Sud qu'on semblait percevoir avec les yeux de Scarlett et un commentaire plutôt bienveillant de l'auteur, est balayé par les propos cyniques et lucide de cette "force qui va" que constitue le personnage de Rhett Butler, avant même l'arrivée des troupes nordistes.

J'en ai lu des livres... et peut-être que ce n'est pas à mon honneur de l'avouer, mais je crois que peu de livres m'auront autant marqué que celui-là, du moins si ça se poursuit comme ça ! Je rêve même des personnages, des réflexions et des situations la nuit ! Non, mais j'assume totalement ! Et puis... c'est aussi drôle... et vraiment drôle ! (Mais quand c'est triste, c'est aussi non pas larmoyant, mais vraiment tragique. Et on ne cesse de passer du drôle au tragique avec maestria.

Je ne sais pas si je dois m'étonner ou pas du fait que cet ouvrage soit le deuxième livre le plus vendu après la Bible. Il montrerait qu'il ne faut sans doute jamais tout à fait désespérer des Américains que j'ai du mal à ne pas imaginer d'un côté dans le beaufisme le plus bas pour la majorité et, lorsqu'ils sont cultivés, dans le byzantisme le plus grotesque, comme par réaction exagérée par rapport à la majorité de leur population.