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Modérateurs: animal, Léo

ByEquus
#98176 [quote="Altaryan"]Sans connaitre ton ami, je pense avec une joie sanguinaire au jour ou il ira lui rendre visite, arrivant dans sa maserati, et ses pures fringues, la dominant de sa classe et de sa réussite...Un pur bonheur pour lui.

La vengeance est un plat qui se mange froid ;)
Mais non, 'faut pas dire ça.

Pour qu'une femme (prof qui plus est) disent de telles méchancetés, elle doit être sacrément acariâtre. Elle doit déjà mener une vie misérable...

Un détail que je trouve intéressant dans cette histoire, c'est le fait qu'enfant il ne se laissait pas écraser par des jeunes qui le tabassaient - et en surnombre qui plus est. Ça montre qu'il avait un sacré respect de lui-même et déjà de la détermination. Ce que ça sous-entend également, c'est que malgré la pauvreté de sa famille, il devait être soutenu et respecté par ses parents. Sinon, où trouver la force et le courage d'affronter ces types qui le tabassait, surtout s'il avait peu d'amis.
Je trouve ce détail en apparence anodine absolument capital dans la vie d'une personne et sa capacité à s'épanouir dans la vie.

Chouette tranche de vie ! :)
By Dust
#98178 Salut,

[quote="Sobre n' Soft"][quote="Dust"]Et quel est ce travail ? Et ton étape suivante ?
Ha ha, ça, tu ne le sauras pas. Mais à terme ça débouche sur quelque chose de tout aussi matériel, bien qu'un peu plus noble.

[quote]Quant à lui, c'est vraiment très matériel comme pari.
Oui, exactement. Matériel, palpable, quantifiable, et une promesse de plaisir physique et de sensations grisantes. Bref, un bon objectif.
On hésitait avec « atteindre la paix spirituelle pour entrer en communication mentale avec des animaux », mais on a préféré la Murcielago coupé V12 (avec une pensée quand même pour les animaux). :roll:

« Restez affamés, restez fous. »
S. Jobs


La seule chose que je reproche, ce n'est pas tant le fait que ce soit matériel, mais qu'il suffisse d'avoir du fric pour réussir. Mais en voyant son parcours je comprends mieux.

De plus, tu écris trop bien : ton récit est si immersif que j'ai oublié de te complimenter à ce point !




[quote]Pour qu'une femme (prof qui plus est) disent de telles méchancetés, elle doit être sacrément acariâtre. Elle doit déjà mener une vie misérable...


Euh...C'est qu'elle soit prof, ou acariâtre qui te fait dire que sa vie est misérable ?



P.S : Les animaux c'est pas mal non plus ! ;)
ByEquus
#98180 [quote="Dust"]Euh...C'est qu'elle soit prof, ou acariâtre qui te fait dire que sa vie est misérable ?
Ah oui, ma formulation est ambigüe. Non, le fait qu'elle soit acariâtre. Quand on a une vie plaisante, on n'éprouve pas le besoin de dauber sur les autres.
Et le fait qu'elle soit prof, ça n'arrange rien, parce qu'à la base un prof est quand même censé donner des outils pour réussir dans la vie, pas balancer des phrases gratuites et cassantes.
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By Elan
#98186 [quote="Equus"]Et le fait qu'elle soit prof, ça n'arrange rien, parce qu'à la base un prof est quand même censé donner des outils pour réussir dans la vie, pas balancer des phrases gratuites et cassantes.Surtout qu'il a été montré qu'à niveau scolaire égal, les élèves encouragés par leurs profs s'en sortent mieux après les études que ceux à qui on a répété qu'ils ne valaient rien.
Mais bon le corps enseignant (dont je suis en partie) aime bien le déterminisme social, c'est reposant de penser qu'on ne peut rien faire pour les élèves.
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By wu-weï
#98246 [quote="Altaryan"]Sans connaitre ton ami, je pense avec une joie sanguinaire au jour ou il ira lui rendre visite, arrivant dans sa maserati, et ses pures fringues, la dominant de sa classe et de sa réussite...Un pur bonheur pour lui.

La vengeance est un plat qui se mange froid ;)

C'est une des pensées que l'on peut avoir en attendant de le faire et le jour où ça se produit, on s'en fiche un peu parce qu'on est arrivé à l'objectif que l'on s'était fixé.
La réalisation de l'objectif te libère de la frustration qui te pousse à l'atteindre et endurer les sacrifices nécessaires.
"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme."
1 - La frustration se transforme en motivation.
2 - La motivation en actes.
3 - L'action en satisfaction.
4 - La satisfaction se transforme en plaisir.
Le principe de l'échange équivalent décrit par Paulo de Coelo dans L'alchimiste.

Les deux premières étapes sont les plus difficiles à mettre en oeuvre. Après, tu déclines et tu suis ton plan.
Ce plan, tu l'adapte aux circonstances conformément à L'art de la guerre de Sun Tzu.

[quote="Dust"]La seule chose que je reproche, ce n'est pas tant le fait que ce soit matériel, mais qu'il suffisse d'avoir du fric pour réussir.

Tous ceux que j'ai croisé et qui ont réussi ont surtout bossé. Beaucoup bossé.
Je discutais avec deux copains entrepreneurs voilà quelques jours. Après dix ans de dur labeur (très différent de celui d'employé) ils commencent à dégager des bénéfices suffisants pour investir dans d'autres domaines, plus "passifs".
Ils ont bossé 10 à 15 h/j pendant ces dix années.

Une des réflexions synthétiques qui en ressortait était la suivante :
[quote]Comment je peux faire pour que cela me rapporte plus, plus vite? Avec quelle politique commerciale? Quels moyens pour démultiplier l'effort?
C'est 50% de leur travail et pas uniquement pendant les heures de bureau.
Je les ai vu appeler la nuit pour partager une idée et "réfléchir à deux".
L'idée leur arrive pendant une série télévisée, un restaurant entre amis, sur la route...au lit, parfois!
Leur esprit ne s'arrête jamais.

Il y a quelque chose d'obsessionnel chez eux. Un comportement qui touche à celui du toxicomane avec cette addiction à se dépasser et faire en sorte que leur entreprise se dépasse elle aussi.

Ils en payent aussi le prix : une liberté "psychologique" réduite comme dans toute addiction, des relations avec les femmes qui se terminent au bout d'un certain temps.

D'ailleurs, quand ils trouvent une femme qui acceptent de partager vraiment cette vie (pas en attendant qu'ils n'aient plus à travailler comme des fous), cette femme a souvent la caractéristique suivante :
Elle n'est pas dans cette relation à l'homme dont elle attend la validation. Elle ne cherchaient pas un "Prince charmant".
Ces femmes cherchent des hommes responsables et autonomes.
Elles aussi ont souvent ces traits de caractère, à propos.
By Sobre n' Soft
#98878 [size=200]Pour la postérité[/size]

Ravi de toutes vos interventions.
Je reviens de vacances, avec un bronzage de haute montagne réparti exclusivement au niveau du nez (vous savez, le bronzage du randonneur, avec la trace des lunettes de soleil ?).
Un coup de soleil sur le nez, c'est très symbolique : le nez, c'est le caractère, la force de l'ancestralité. Un coup de soleil sur le nez, et ce sont mes origines gallo-romaines qui palpitent, c'est la grandeur des empereurs du passé. C'est un hommage céleste au sang des rois. C'est extraordinaire, un coup de soleil sur le nez. Clovis, avait très régulièrement de fulgurants coups de soleil sur le nez. Et il n'en était que plus grand.

Selon un ami, je suis un « français adopté par la France des arméniens ». Aux yeux de certaines branches de ma famille, on veut me faire croire qu'il y a encore trace en moi de sang italien. Qu'elle Italie ? A cette époque elle était française, comme le reste du monde.
Et quand on me demande mon parti politique, je réponds que je suis Bonapartiste !
J'ai usé mes yeux sur notre arbre généalogique, à la recherche de quelque racine Corse. Je n'en ai pas trouvée, mais douze générations, ce n'est pas assez !
Et quand je lis Chateaubriand, je suis Royaliste. Je m'imagine sur les sentiers, trainant ma vie contre les défroqués, la plume à la main, l'épée au côté.

Devant mes profs d'anglais, je prenais plaisir à remuer mon accent français contre les mots de Shakespeare pour les écorcher. Je l'agitais comme un drapeau, fier et moqueur : ma langue, ma bataille. Ces crétins d'anglais, non contents de ne pas avoir été tous décapités, voudraient m'entendre prononcer leurs diphtongues et autres salacités ?
Non, ça ne risque pas d'arriver.
Et quand j'entends « de nos jours il faut parler l'anglais ! », j'enrage. Lorsque l'on me dit à propos d'un film américain, que je devrai le regarder en VO, je suis consterné.

En fréquentant diasporas et communautés ethniques en France, j'ai toujours été étonné de la force du lien à leur pays d'origine. Ce lien manque à la France, qui souffre de sa grandeur : à toujours être vainqueur on s'accommode de la victoire et on en oublie la raison.
Depuis Clovis et les Mérovingiens nous faisons partie des plus forts, il faut croire qu'à force de grandeur nous finissons blasés.
Je viens de passer quelques jours en Italie. Les langues étrangères, c'est bon pour la culture générale. Alors même que j'ai toujours été très bon pour ces frivolités, moi, j'exporte le français.

SnS, en provocateur nostalgique

[img]http://1.bp.blogspot.com/_B0-u_xzZ2VA/SkUOsmPfuTI/AAAAAAAAATs/0IU_hIAu00U/s400/napoleon_bonaparte_david_gran_san_bernardo_malmaison.jpg[/img]
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By wu-weï
#98884 :D

Savais-tu, à propos, que l'armée Bonapartiste tout comme les armées Gauloises élisaient leurs supérieurs directs?
Dans l'armée Bonapartiste, les soldats élisaient leurs chefs directs, qui à leur tour élisaient leur supérieur et ainsi de suite.
Les hommes partant au combat choisissaient celui qui les mèneraient, et entre la stratégie et la compétence de qui ils devraient donc remettre leur destins et leurs vies.

Certains généraux avaient moins de 30 ans et avaient gagnés leurs galons au prix de la confiance de leurs troupes.
By Synchronn
#98888 Sobre, j'adore ton dernier post !!!

Tu es un tueur.
By Sobre n' Soft
#98889 @ Wu-weï :
Voilà quel genre d'histoires mon père me racontait, en guise de conte pour enfant :

Jean Lannes, était fils d'un petit marchand et membre d'une fratrie nombreuse. Ses parents n'ayant pas les moyens de l'envoyer au séminaire, il devint apprenti teinturier. Ça ne lui plaisait pas, mais il fallait bien s'en contenter, pour vivre, non ?
Non.
Il laissa là son apprentissage, et s'engagea dans un régiment de la garde nationale. Soldat, pion.
Mais Lannes était bon.
A 23 ans, il avait déjà été élu Sous-Lieutenant de Grenadiers par ses hommes.
A 24 ans, Chef de Brigade (~Colonel, actuellement)
A 27 ans, Général de Brigade.
A 30, Général de Division.
Et à trente-cinq ans, Lannes devint Maréchal d'Empire.
Le petit teinturier a ratifié des traités avec le Pape en personne, il a commandé la Garde Consulaire, il a été anobli et considérablement enrichi (Lannes devient Lannes de Montebello, famille qui est actuellement toujours très riche et puissante du simple fait de cette ascendance), il a été ambassadeur à Lisbonne, il a parcouru toute l'Europe à cheval et dirigé des dizaines de milliers d'hommes, pour finir enterré au Panthéon.

Brrrr, ces mots me donnent des frissons : moi aussi, je veux devenir Maréchal d'Empire avant trente-cinq ans !

@ Synchronn : J'aime le tien aussi ;D
By mwu
#98892 [quote="Sobre n' Soft"][size=200]Pour la postérité[/size]



En fréquentant diasporas et communautés ethniques en France, j'ai toujours été étonné de la force du lien à leur pays d'origine. Ce lien manque à la France, qui souffre de sa grandeur : à toujours être vainqueur on s'accommode de la victoire et on en oublie la raison.
Depuis Clovis et les Mérovingiens nous faisons partie des plus forts, il faut croire qu'à force de grandeur nous finissons blasés.


Superbe journal et écriture. Merci

Par contre là :
la France qui souffre de sa grandeur ? Nous (i.e les français) faisons partie des plus forts .....

Si la "diaspora" française n'a pas de lien fort avec la France, c'est parce que, comme l'a dit le président : "la France si tu t'aimes tu la quittes" :)

C'est amusant car Wu-wei avait écrit juste avant :

[quote]Je discutais avec deux copains entrepreneurs voilà quelques jours. Après dix ans de dur labeur (très différent de celui d'employé) ils commencent à dégager des bénéfices suffisants pour investir dans d'autres domaines, plus "passifs".
Ils ont bossé 10 à 15 h/j pendant ces dix années.

....

Leur esprit ne s'arrête jamais.


Oui il n'y a qu'en France que des entrepreneurs passionnés et bosseurs mettront 10 ans pour commencer a dégager des bénéfices suffisants de leurs activités. Oui il y a des exceptions, comme Spike, c'est rarissime.


Edit : suite au post de wu-wei ci dessous, et surtout parce que je ne veux pas aussi polluer ce journal


Ll'important n'est pas de savoir si il est possible de reussir en France en tant qu'entrepreneurs, on trouvera toujours des exemples.
Mais plutot de voir a quel point c'est facile/faisable/encourage par rapport a d'autre pays.

Ton ami a reussi a faire de l'argent tant mieux pour lui, il doit etre tres bon, mais si il avait etait dans un pays qui encourage la reussite, l'esprit entrepreneur, et le libre marche (les US), il aurait beaucoup beaucoup mieux reussi. (plusieurs millions )

Les chiffres que tu avances sont jolies en eux meme, mais pas impressionnant si on compare a des entrepreneurs qui reussissent dans d'autres pays plus ouvert.

L'environnement a son importance. Il est possible de courrir un 100 mettre avec un boulet au pied, c'est un peu plus simple sans....
Modifié en dernier par mwu le Mer Sep 01, 2010 7:49 am, modifié 1 fois.
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By wu-weï
#98912 Euh...quand je parles de "bénéfices qu'ils peuvent réinvestir ailleurs", je parle en 100K€/an... :oops:
Quand tu pars de 7500€ de départ et qu'au bout de dix ans tu arrives à dégager 100 ou 200 de bénéfice par an, après impôts et ré-investissements effectués, c'est qu'il y a moyen d'entreprendre (un peu) dans notre pays.
Pour donner un autre chiffre, l'autre jour j'entendais parler d'une entreprise qui a débuté avec une levée de fonds de 4M€ et, en 5 ans, fait 160 M€ de CA...pour 160 employés. 1M€/employé.
Mais comme en France, dans la masse (parce que ce n'est pas vrai à certains niveaux) nous entretenons le tabou de la réussite, on évite soigneusement de parler de ce qui marche et soigner notre estime nationale de nous-même. :wink:

Ce qui, en soi, est une croyance limitante.

Bon, j'arrête de polluer...
By Sobre n' Soft
#99402 [size=200]Moi qui n'avais rien demandé[/size]

Songeur solitaire un 280 Original à la main, j'observais les passants, installé dans le Mac Do du coin. Il y avait une jeune femme assise à la table d'en face. Faisant mine de ne pas l'avoir remarquée, je prenais bien garde de bouger comme un prince et d'en rajouter, sachant pertinemment comme cette effrontée me reluquait. Lorsque nos regards se croisaient je lui offrais un sourire moqueur, et elle baissait les yeux, un peux honteuse, juste avant de recommencer.
Deux brunes en croisade, jolies heureusement, sont soudainement venues coloniser tout le territoire Est de ma table, me criblant au passage de regards coquins.
Il y avait de la place ailleurs, des tables libres plus loin.

J'hésitais à le leur faire remarquer, lorsqu'une jeune femme, 25-30 ans, a attiré mon regard en entrant. Sachant que si elle me surprenait à l'observer elle n'aurait plus de raison d'essayer de se faire remarquer, je me suis empressé de détourner les yeux pour prendre cet air profond caractéristique que Rodin a jugé bon d'infliger à un morceau de bronze qui ne lui avait rien demandé.
Elle a enlevé ses lunettes de soleil, et s'est avancée. Arrivée devant moi comme par magie, elle m'interroge : Rodin décidément, a du génie.
— Excusez-moi, monsieur ?
— Oui ?
J'étais légèrement enrhumé, victime d'une nuit passée à caracoler comme un cabri d'un bout à l'autre de la capitale de la méditerranée, à grimper à la Vierge de la Garde à 2h du matin pour voir Marseille illuminée, et laisser le mistral fouetter mon visage pour me recoiffer. Spectacle d'un orage nocturne sur la mer, pour toi, tes éclairs et ton souffle roque mouillé, je suis prêt à me damner.
Bref, j'étais un peu enrhumé, donc, et lorsque je suis un peu enrhumé ma voix est particulièrement grave et sensuelle.
— Je peux vous laisser mes bagages le temps d'aller commander ? continua-t-elle.
— Oui, vous pouvez. A vos risques et périls.
— Je vous fais confiance, de toute façon il n'y a que des trucs de fille à l'intérieur.
Je lui ai souri, sans un mot supplémentaire.
— Merci beaucoup. Je reviens, conclut-elle.
Elle était bientôt de retour, s'asseyant aussi à ma table, en face de moi. Elle avait pris exactement le même menu, et a sorti le dernier Le Monde de son sac : elle était célibataire.

Il y avait des places partout, et je n'aspirais qu'à sortir une poignée de minutes du fond de mes poches pour me les accorder à moi-même. Je voulais regarder les gens marcher vers le crépuscule de leur vie d'un pas pressé, courir vers le tombeau sans avoir rien créé. Mais voilà qu'en quelques instants, je me retrouvais cerné de toutes parts, acculé entre trois femmes qui me souriaient, pendant que la quatrième à la table d'en face me croquait de ses mâchoires iriennes. Pourtant, je ne suis pas sympathique ! Je ne suis pas gentil, et sociable uniquement le mardi !
Je vais tambouriner impitoyablement à la porte de mes voisins en pleine nuit, au moindre bruit !
Je n'aime pas les petits chiens !
J'ai été un mauvais élève !
Et en plus, je n'avais pas dormi !

SnS, frivole


___
[size=75]P.S. : Bon, en contrepartie, j'ai un rendez-vous mardi soir à 21h ;D[/size]
ByWicked
#99417 J'adore !

Continue pour le plaisir à la lecture :)

W.
By Sobre n' Soft
#99810 [size=200]Tabula rasa[/size]


J'ai vieilli d'un coup. Une fine ride m'a mordu la pommette, et des filles trop jeunes j'ai perdu le goût.
Certaines relations sont à l'image du lierre, intrusives et ramifiées, elles s'agrippent et pour respirer il ne reste qu'une solution : sortir la machette et trancher.
Allez, hop, ce soir, je la sens assez aiguisée : je dégage ma vie de ce feuillage torsadé, j'attrape, je tire, je coupe et je m'en vais.

Noémie, c'est ta réputation qui t'a tuée.
Frédérika, parce qu'embrasser bien ne suffit pas.
Sabrina, parce que tu ne me mérites pas.
Lucie, parce que tu n'as que 18 ans. J'aurai le temps d'être à demi pédophile lorsque je serai âgé, mais en attendant je te préfère tes ainées.

Ce sont là les quatre filles qui me tourmentaient depuis plusieurs semaines. L'automne arrive, moi je m'en vais.
Il y a deux ans, avant l'hiver je m'étais livré à cet élagage avec une grande partie de mon entourage : je conservais mon clan, et de mes amis le cercle le plus proche seulement. Pour le reste, j'oubliais, je faisais table rase pour bâtir plus grand, plus haut, plus loin, plus beau.

SnS, étourdi
_____________


Olympia, de Manet

[img]http://www.askdegas.com/images/newsletter_images/olympia.jpg[/img]

Extrait d'une discussion avec une demoiselle qui est aux beaux arts, rencontrée dans la semaine, en terrasse d'un bar sur le Cours Julien.
— Non, l'art ce n'est pas la beauté, c'est d'abord faire ressentir quelque chose au spectateur, m'a t-elle coupé.
— Non, pour ressentir des choses je ne vais pas au musé. Il y a la vie pour ça. Moi j'attends d'une oeuvre d'art qu'elle soit belle, sinon elle ne m'intéresse pas. Par exemple j'adore Le bal du moulin de la galette de Renoir, parce qu'il est génialement travaillé, l'éclairage est tellement beau ! Il est réel, en mieux.
Elle s'est alors enflammée à ces mots, révoltée, et a lancé la suite dans un tourbillon enfiévré.
— Mais non ! Regarde Olympia de Manet par exemple ! Qu'est-ce qui est le plus intéressant dans ce tableau ? Sa posture ! Son attitude ! C'est son regard qui a choqué les gens ! C'est ce qu’ils ont ressenti !
— Non, moi ce que je trouve le plus génial dans Olympia, c'est le petit ruban vert qu'elle a autour du coup, c'est terriblement érotique...
— Oui ! Et ses talons alors qu'elle est nue !
— Par contre, je me suis toujours demandé pourquoi sa domestique lui apporte des fleurs.
J'essayais d'exploiter ce thème au maximum, trop heureux de pouvoir discuter d'un de mes peintres préférés avec une inconnue, et de ce tableau en particulier à une aussi jolie brune. La demoiselle quand à elle était lancée au triple galop. Penchée en avant, elle me touchait presque le nez en répondant.
— C'est un de ses amants qui les lui envoie ! Mais le plus intéressant c'est son regard ! Il est vraiment différent de celui de n’importe quel autre tableau !
— C'est vrai qu'il est assez coquin son regard...

Etc.
Nous nous sommes revus le lendemain soir, où elle m'a enseveli de signes d'intérêts plutôt flagrants, pour une fille qui a un copain.
Mais ce copain justement, il s'est avéré que je le connais -_-'.
Parfois, je voudrais que le monde soit beaucoup, beaucoup plus grand.
By Sobre n' Soft
#100248 [size=200]Sea, Sex and Sun[/size]

J'ai toujours essayé de choisir un maximum de stages en chirurgie, et en cancérologie. Chirurgie, parce que ce sera mon futur métier. Et cancéro (alias oncologie, comme Wilson dans Dr House ;D ), pourquoi ?
D'abord pour une raison technique : la cancéro est une discipline qui concerne le corps humain dans son ensemble, à l'inverse de la neuro ou de la cardio par exemple. Je trouve donc ça plus intéressant.
Ensuite, pour une raison humaine.

Prenons un individu au hasard. Plaçons-le dans la rue. Disons, sur la Canebière, en face du Centre Bourse. Sur le trottoir, juste là, à côté d'un lampadaire. Eh bien cet individu ne sera pas spécialement sympathique avec tous les autres individus comme lui qu'il croisera.

Maintenant, reprenons cet individu, et décidons qu'à force de se dandiner au soleil à Marseille, il s'est emmêlé les tongues (car oui, à Marseille, on ne porte que des tongues) et, tragédie, est tombé sur une capsule de Pelforth qui lui est rentrée, par quelque pirouette improbable, dans un orifice. Le nez, par exemple. Profondément. Notre individu se retrouve donc à l'hôpital.
Là, il devient déjà plus sympathique : il fait des blagues aux infirmières, il est très gentil avec les médecins. Ses amis et sa famille l'appellent, sa femme et ses enfants s'inquiètent et sont aux petits soins. Bref, c'est l'euphorie façon bizounours et compagnie.

Imaginons maintenant, qu'au cours des divers examens passés, on lui découvre par hasard une tumeur, maligne. Un cancer. Voilà notre individu transféré du jour au lendemain dans un service d'oncologie.
Là, dans sa petite chambre d'hôpital, il se métamorphose peu à peu. Il évolue avec sa maladie. Il prend du recul, il comprend tout ce qu'il risque de ne plus jamais vivre. Car ce qu'il a peur de ne plus jamais vivre justement, ce ne sont pas les innombrables disputes avec sa femme, mais leurs moments de passion. Ce ne sont pas les hurlements échangés avec les jeunes voisins stupides pas foutus de tailler leur haie une fois pas an, mais la fois où ils les avaient invités au barbeuc' au bord de la piscine.

Ce qu'il rêve de vivre à nouveau, ce sont les bons moments, mais pas seulement. Car à ce stade, il n'en demande pas tant ! Ce serait presque trop beau, trop grand ! Les bons moments, et puis quoi encore ? Non, ce serait presque indécent. Ce dont il rêve d'abord, c'est de choses beaucoup plus simples. C'est de retourner dans sa maison, oui, celle qu'il n'a jamais entretenue et qu'il fuyait dès qu'il le pouvait pour aller faire toutes sortes de choses inutiles dont il ne lui reste rien.
Il rêve de s'asseoir dans son canapé, de serrer sa femme contre lui, puis de se lever tranquillement pour aller chercher une bière dans le réfrigérateur. Quelque chose de simple, insignifiant même. Que pendant des années il a fait sans même en avoir bien conscience, trop occupé qu'il était à penser à son patron qui devenait insupportable (les hémorroïdes), aux impôts qu'il faudrait bientôt payer, et à ce foutu clébard qui aboyait encore chez la bigote d'en face.

Il rêve de pouvoir conduire sa voiture à nouveau. Il essaie de construire son bonheur comme il peut, en rassemblant des lambeaux dans l'instant présent : sa femme lui apporte une petite nappe verte pour manger. Il se la met sur les genoux, et il a un peu l'impression d'être chez lui. Elle lui apporte de vraies assiettes, pas celles en plastic des hôpitaux. C'est la même bouillie qu'il y a à l'intérieur : il n'arrive plus à mâcher. Mais dans une assiette de la maison, elle a meilleur goût. Ça semble ridicule, une assiette. Mais il y a des patients qui préfèrent renoncer à manger plutôt que de continuer sans une vrai assiette, et avec une petite nappe, ou une présence amicale à leur côté. Parce qu'ils apprennent avec leur maladie, que continuer à vivre c'est d'abord vivre dans le présent. Et si le présent se résume à souffrir et à manger dans du plastic jetable seul dans un lit au milieu d'une minuscule salle blanche aseptisée, alors ils ne veulent plus de cette vie-là.

Notre individu est devenu très agréable avec les soignants, et on dirait qu'il retrouve sa joie de vivre. C'est qu'il la découvre, au contraire. Avant son hospitalisation, vivait-il seulement ? Lorsqu'ils ont passé ce niveau de compréhension, ces patients, tous services confondus, ce sont ceux qui semblent le plus positifs.
Notre individu est plus positif que lorsqu'il avait sa capsule enfoncée dans le nez. Beaucoup plus positif que lorsqu'il marchait au soleil sur la Canebière, et infiniment plus positif que lorsqu'il dispersait sa vie aux quatre vents sans rien retenir dans ses poches de ce qui la fait vraiment : les petits instants. Petits instants passés à taper sur son ordinateur, ou à lire. A marcher, fermer une porte, conduire. Lui ces instants il les aime, il voudrait les étirer à l'infini. Il prend soin de chaque moment, parce que la vie, ce n'est que le présent.


[size=75]PS : Je promets solennellement que mon prochain post sera extrêmement léger et concernera directement la séduction. ;D[/size]