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Modérateurs: animal, Léo

By Memphis
#100257 S n' S, médecin des âmes et des corps :-) ?
By Synchronn
#100260 Ouf !!!

Enfin un truc intéressant et prenant.
Cette capacité à vivre dans le présent, pour que cela devienne presque inconscient, c'est un travail très difficile...perso j'ai du mal. si vous avez des clés :) ( et pas les bouquins machin de moines zen,de lessive orientale)
By Memphis
#100264 [quote="Synchronn"]Ouf !!!

Enfin un truc intéressant et prenant.
Cette capacité à vivre dans le présent, pour que cela devienne presque inconscient, c'est un travail très difficile...perso j'ai du mal. si vous avez des clés :) ( et pas les bouquins machin de moines zen,de lessive orientale)
hmmm... ça sent l'amalgame, ça. Allez, je te réponds en mp :-)
By Sobre n' Soft
#101099 [size=150]Bénies soient nos journées[/size]

Un collègue et moi entrions pantelants et bouches étirées de bâillements dans le réfectoire des infirmières, afin de profiter, parasites infâmes et rustres que nous sommes, du petit déjeuner offert comme à l'accoutumée par un grand labo en quête de parts de marché : pains aux raisins, pains au chocolat, croissants, salade de fruit, fromage blanc-confiture, café, thé, jus divers et variés, tarte aux pommes...
Béni soit le capitalisme.
Quand soudain, une infirmière nous interpelle :
— Excusez-moi, vous pouvez signer ça ?
Je m’exécute, puis elle nous regarde en souriant et continue :
— Tant que vous y êtes, rajoutez vos numéros de téléphone, comme ça je la garde pour moi et je pars avec !

Oui, béni soit le capitalisme, et bénies soient les infirmières.
ByWicked
#101100 Mojo d'enfer après ça.

J'adore vraiment ta prose Sobre, continue c'est excellent et ça se lit comme des ptits pains à l'infirmerie :mrgreen:

W.
By Sobre n' Soft
#101285 [size=200]La facilité, cet obstacle[/size]

Il y a des dimanches soirs, où j'ai l'impression de n'avoir aucun mérite.
Il y a des nuits pluvieuses, où j'écoute les sons qui me reviennent de ce que j'ai fait de la vie.
Si je mourrais demain ? Je me contrefous totalement, absolument, de ce que je ferais de ma dernière journée : qu'aurais-je créé durant les milliers qui l'ont précédée, qui justifie mon passage sur ce morceau de croute ?

Ce soir, l'essentiel de ce que je désirais se réalise. Matériellement et financièrement. Pourtant je regarde le ciel ; je pense à hier, je contemple demain, j'imagine le monde et je me dis que la facilité telle une gangrène m'emporte la main.
Je veux me lever 4h le matin !
Je veux douter ! Je veux échouer !
Je veux avoir peur de me lever !
Au lieu de quoi je volette d'un jour à l'autre comme une libellule tranquille. Ce que j'essaie je le réussis, ce que je n'essaie pas je le réussis aussi. Mon cerveau ronronne, ma décadence prospère, et c'est ainsi que je me construis ?

SnS, pensif
By Sobre n' Soft
#101637 [size=200]Pour la postérité, 2[/size]

Je n'ai jamais été mieux en couple que je ne le suis seul.
Pourtant lorsque le soleil se couche sur une ville, lorsque le froid approche, la nostalgie me cueille et je me dis : « Tu devrais trouver une relation longue pour passer l'hiver ».
Et lorsque je suis en couple, je regrette ma liberté.

Tout à l'heure je sortais du métro, les sourcils froncés, la mine grave. A l'hôpital j'ai un don particulier pour tomber sur les patients les plus abominablement touchés. En quelques semaines, le podium des choses les plus horribles que j'avais vues jusque là a été balayé, ridiculisé. Bref, j'avais la mine grave, donc, lorsqu'une jeune fille, dix huit ou dix neuf ans tout au plus, ôte ses écouteurs, m'interpelle et me demande :
— Excusez-moi, c'est bien par là, le métro ?
Perplexe car j'en sortais à peine, je me suis retourné pour vérifier : la bouche de métro était à dix mètres seulement, parfaitement visible. Nulle forêt imaginaire pour la cacher, pas d'explosion soudaine, ni brouillard givrant, ni même un maigre éléphant.
— Oui, c'est ça.
Comme elle restait plantée face à moi, pas du tout gênée par l'absurdité de sa question, et que ses yeux semblaient implorer quelque précision cruciale supplémentaire, je poursuivais bientôt :
— Vous n'avez qu'à contourner la canette de coca qui est juste là, soit par la droite, soit par la gauche, et vous y êtes.
Je vouvoie toujours les inconnues, même aussi jeunes. A cet âge ça les responsabilise et les flatte, leur donnant ne serait-ce que l'espace d'un instant l'illusion d'être une femme et non plus une enfant.
Comme elle ne semblait pas décidée à s'en aller, je la regardais, cette étudiante, jolie et insouciante, les yeux pleins de tout ce qui fait les dessins des filles de son âge : profiter de n'habiter plus chez les parents, faire la fête, s'amuser, se trouver un mec pas coincé, vivre de choses insensées et leur donner un sens. Rêver.

C'est tragique de se rendre compte à l'angle d'une station de métro, que l'on ne rêve plus que de choses sensées.

SnS, envieux.
By Sobre n' Soft
#102533 [size=200]Hibernatus[/size]

De même que Stephen King, qui achète ses œufs pour satisfaire et combler le sentiment de nécessité dont l'afflige le compartiment dédié de son réfrigérateur, et fuir la frustration bien connue dont nous frappe tous la vision morbide de sa vacuité, je vais raconter une anecdote : mon journal sombre dans les tréfonds du site, je vais le réveiller un peu.

C'était la semaine dernière, dans le métro. Je triturais sereinement le fond de mes poches en chantonnant – une chançon paillarde, certes, mais de très bon goût –, quand une petite brune ébouriffée, vive et preste comme un oiseau, est venue se poser sur le siège d'en face. Notons ici, que je n'aime pas spécialement les petites brunes. Mon inclinaison allant vers les femmes plus grandes au teint cendré et aux yeux clairs. Cependant le matin-même, frappé d'une révélation, j'avais découvert, au paroxysme du génie, la phrase d'approche universelle. Si, si. Celle qu'il suffit de prononcer. Celle qui permet de séduire partout, tout le monde, et tout le temps. Je le sentais, je le savais.
Sur ces entrefaites, je m'élançais :

— S'il vous plait ?
— Oui ?
— Dites moi... commençais-je avec ce sourire fier, apanage du grand génie en mouvement. Est-ce que vous avez un petit ami ?
Et voilà, c'était fait. Je l'avais prononcé, c'était forcément gagné.
— Euh oui enfin... non, euh... Bref, pourquoi est-ce que vous me posez cette question ?
Elle était gênée et souriante, son regard timide voletait, tout agité. Alors je continuais :
— Parce que je me ferais un plaisir de faire votre connaissance.

La prise de numéro s'en suivit après pseudo discussion interposée, sans résistance. A sa décharge, vous l'aurez compris : nulle femme ne peut résister à ces quelques phrases de génie. Une légende raconte d'ailleurs, et cela sans rire, que les oiseaux migrateurs l'utilisent aussi. C'est tout dire.
Bref.

Le lendemain donc, je lui envoyais un sms. Je vois d'ici les yeux rouler, les fronts se plisser, les hirondelles s'envoler au loin : déridez-vous, pour moi cela fonctionne très bien. Elle me répondait dans la minute. Les jours suivants la belle enfant prenait de mes nouvelles, et moi comme un seigneur, j'y répondais parfois, songeur.
Dimanche soir enfin, un virage dans l'échange survint.
Voici l'échange SMS, c'est elle qui commence :

— Hello, tu as passé un bon w.e. ?
— Ah ! Non ! Arrête ! Sors d'ici tout de suite ! Ferme les yeux ! Je suis dans mon bain.
— ^^ Promis je ferme les yeux. Si tu veux je peux même me tourner :)
[Et hop, elle entre dans la mise en scène]
— Te tourner ? Et ainsi me laisser une vue imprenable sur tes fesses ! Non ça ne serait pas sage, je préfère que tu sortes !
— Je m'assois par terre alors, je m'adosse contre la baignoire.
— Non, je risquerai de te mouiller. Et imagine que ton odeur me plaise un peu trop, de si près... Il faut que tu sortes.
— C'est vrai. Et je fais comment après, toute mouillée ? Je te pique tes habits ?
— Non, pas la peine ;D
— ^^
— Dans ton prochain sms, écris-moi que tu t'es brulée (ne cherche pas à comprendre, écris juste que tu t'es brûlée)
— Aïe ! Je me suis brulée !
— Vite ! Vite ! Saute dans mon bain ! C'est la seule solution !
— Ok ^^ Mais si l'eau est chaude, ça ne sert à rien pour ma brulure...
— Tu as raison. Il faut sucer la plaie.
— Il ne faut pas que je me trompe ^^
[Pour ceux qui n'auraient pas compris, dans la mise en scène on est tous les deux dans le bain, il n'y a pas trente six choses à sucer...]

Rendez-vous fixé demain soir.
By Sobre n' Soft
#102658 [size=200]Hibernatus, suite[/size]

[size=150]I] Fille sous la pluie, est à moitié dans ton lit[/size]

Mardi soir, rendez-vous était fixé avec Jenny, la demoiselle évoquée plus haut.
Lieu : le Starbuck.
Heure : 18h.

Que dire de plus ? Trois minutes à peine s'étaient égrainées sans grande envolée, quand soudain, elle me montrait sur sa main un cicatrice infime, presque guérie, et s'exclamait :
— Tiens regarde, c'est horrible ! Deux semaines et ça n'est toujours pas cicatrisé. C'était une abeille qui m'avait piqué, mais je crois que ça s'est infecté. Est-ce que tu as du désinfectant chez toi ?

Remettons dans le contexte :
1 - elle a traversé Marseille en bus puis en métro, la nuit tombée et un jours de pluie, pour un total de une heure de trajet embouteillages compris, afin de me rejoindre.
2 - évidemment, la cicatrice microscopique n’est pas plus infectée qu’un sucre au fond d’un verre de génépi.
3 - une bouteille de désinfectant coûte 5€, et est disponible dans chaque pharmacie à chaque coin de rue.
4 - elle aurait attendu deux semaines pour finalement ne pas en parler à un pharmacien mais à un jeune homme dans un café ?

Elle s’invitait chez moi, donc. En homme plein de principes j'ai par conséquent pris sa main pour l'examiner, et affirmé : « Oh, oui. Il faut désinfecter. Si tu veux on peut passer chez moi tout à l’heure, je te ferai ça vite fait. »

Et hop.






[size=150]II] Une guerre de tranchées[/size]

La scène absolument trépidante que je m’apprête à décrire maintenant, s’est déroulée hier soir. Le lendemain du rendez-vous raconté ci dessus, et avec une fille différente. Les marseillais le savent : un très beau concerto à l’opéra de Marseille était ouvert gratuitement aux étudiants. Je m’y suis donc rendu avec un ami, qui a pour caractéristique d’avoir énormément de très jolies amies, mais qui si elles sont proches, ne se retrouvent pour autant jamais dans son lit.
Cela car il ne sait pas trouver l’impulsion courageuse de conclure, la force d’embrasser, alors que les occasions en file indienne se pressent sous son nez.
Nous sommes ainsi partis à neuf, à raison de trois filles pour un garçon. Mais suite à un monceau fatidique de péripéties entortillées, et un concert magnifique, nous nous sommes retrouvés à quatre, lamentables, à raison de trois garçon pour une fille : Lili. Lamentable, vous dis-je.

Et encore, cette fille-là, aucun de nous trois ne la connaissions.
Le concert terminé, mais la nuit ne faisant que commencer, courut l’idée d’errer un moment dans un bar dansant et de s’y désaltérer. Réticent d’abord, j’étais résolu à partir car les derniers métros n’allaient plus tarder. Mais quelque chose dans la façon de la demoiselle de me proposer de m’offrir mon verre, a suffit à me décider. Créature faible, c’est ainsi que je suis né.

Nous avons donc échoué, matelots frigorifiés, au Barberousse à traîner nos savates sur un plancher usé. Pour notre grand bonheur, une soirée étudiante s’y déroulait : de jeunes futurs biologistes et apparentés y étaient agglutinés.
La musique était bonne, les shooters aussi, et nos forces retrouvées nous nous sommes attribués la cale du Capitaine pour nous y déchaîner. La fortune nous a souri, sous la forme d’une superbe sirène que je connaissais : clubbeuse au visage d’ange, dont la caractéristique est d’être une pure bombe sexuelle et de très bien s’en accommoder.

J’étais donc occupé sereinement à gesticuler, démontrant une fois de plus tout le talent que j’ai lorsqu’il s’agit de danser, lorsque la sirène telle un serpent de mer, autour de mon corps s’est entortillée : en guise de bonjours nous avons dansé un collé-serré. Si elle n’avait pas eu un copain, je crois que je l’aurais mangée.
Et il faut croire que la réciproque est vraie : car me voyant avec Lili, discutant de très près, elle n’eut de cesse toute la soirée de me tourner autour et m’inviter à danser... Voire carrément interrompre le rapprochement qui entre Lili et moi opérait : la sirène jalousait.

Et plus elle jalousait, plus elle me tournait autour.
Et plus elle me tournait autour, plus Lili se rapprochait : l'une et l’autre se livraient, prédatrices alcoolisées, une véritable guerre de tranchées.
Un allemand, puis deux amies de la sirène se sont greffés à notre équipée sauvage pour le reste de la nuit : il faut dire que notre groupe, était de loin le plus attractif de la soirée. Le centre d’attention, le seul endroit où l’on s’amusait.

Enchaînement de chorégraphies martyrisées, imitations, rires et bouteilles à volonté : tout y est passé. Bientôt, je trouvais dans les yeux de Lili, une palpitation terriblement érotique qui encore maintenant me fait rêver. Et lorsqu’elle a délesté le haut de sa tenue de son superflus pour ne plus porter qu’un top vaporeux et aussi moulant qu’un gant en latex troué, je dois l’avouer : c’est toute mon attention qu’elle a accaparée.
Je la touchais de plus en plus, et bientôt la sirène, vaincue, s’en est allée.

Des années lumières plus tard, les autres étaient sortis, et en quête d’argent ils s’enfonçaient dans la nuit. En dansant dans la chaleur moite de ce petit bar dansant très réussi, j’ai attrapé une écharpe qui gisait près de moi. La tenant à deux mains je me suis retourné, ai attrapé Lili et l’ai entortillée. La tenant ainsi prisonnière je l’ai plaquée contre moi : elle souriait.
Un dernier collé-serré plus sensuel, plus intime et puissant comme un aveu de notre attrait : sa croupe incendiaire pressée contre moi, un bras autour de ses hanches, et une main qui remontait le long de sa cuisse : il est tellement bon, de sentir que c’est gagné.

__________________
Il me semble, que Lili me plait plus que la demoiselle avec laquelle j’avais rendez-vous mardi soir.
By Sobre n' Soft
#103199 [size=200]Toute une histoire de montagne[/size]

Ma vie est toute une histoire de montagnes. Ma famille, est une famille de montagne. Et pas seulement parce que d’autres, qui ont porté mon sang jusque dans les livres, me regardent du haut d’une étagère.
Qui, lorsqu’il pense à la compagne idéale, jugera préférable qu’elle ait grandi dans un petit village de montagne ?
Moi, évidemment, mon frère, certainement, et mes cousins. C’est indécent ?

La culture familiale est un blason dessiné sur le cœur à l’encre bleu. Elle parle de grandeur, et assigne à celui qui ne la mérite pas encore le devoir de l’obtenir.
La grandeur naît en haut des montagnes, et elle fond avec la neige pour courir en torrents abreuver le monde. La grandeur aime la mer, et elle tourbillonne dans le ciel comme une feuille d’or ; une feuille de chêne.
Comme une feuille de chêne emportée par le vent, comme l’arbre immense qui s’élève majestueusement, comme mon père, et tous mes pères, comme avant.

Lorsque je me lève, je sens cette histoire de montagne qui se déploie derrière moi comme une paire d’ailes, des ailes sauvages et puissantes sculptées par le vent, utilisées en d’autres temps. Et j’ai cette conscience aiguë de la vie des hommes, du sursaut si bref que l’on passe sur terre : on traverse la vie comme une flèche traverse une feuille, aussi fragile qu’une patte de cigogne, déchirant comme le cri d’un cygne.
Et puisqu’il le faut je fais semblant d’être comme les autres, mais avec cette phobie de perdre du temps, cette quête du sens en chaque chose, et la peur de me tromper. Choisir c’est renoncer, mais renoncer c’est avancer : alors il faut perdre du temps pour trouver le bon sens.

Tantôt poète et souvent matérialiste, esthète avant tout, je parle peu de moi mais je crée tout autour de moi. Et dans ce morceau de vie qui m’appartient, j’élabore, je construis, comme un roi.
Plein d’empathie, j’aime les autres. Voué à réussir, je le porte sur moi.
Et cette histoire de montagnes, de précipices et de sommets, est un souffle qui m’emporte, me traîne, jusqu’à la postérité.

SnS, présomptueux, nostalgique, vertigineux, dans les nuages, et la montagne.
(pour la postérité, 3)


_____________


[size=200]Premier rendez-vous avec Lili[/size]

Lili, que j’avais rencontrée dans mon post précédent, et avec laquelle j’avais passé la soirée au barberousse. Nous nous étions beaucoup rapprochés, et avions échangé nos numéros : mais pas embrassés.
Je l’invitais donc, par sms évidemment, mardi de la semaine dernière, à passer la soirée en ma compagnie, au barberousse également. Mais seuls, cette fois.
C’est là que nous nous somme retrouvés, et quelques shooters au génépi plus tard, nous embrassions avec force passion, en nous tripotant.

Ici il faut noter, l’importance de ne pas porter de sous-vêtement trop serré lorsque l’on prévoit de danser : afin que notre partenaire sente facilement tout l’effet qu’elle nous fait ! Cela fait office du plus poétique des compliments. Les femmes disent que c’est dans notre regard qu’elles voient briller l’amour ? C’est faux : elles le sentent contre leur cuisse, et traduisent plus convenablement.
Après avoir dansé, follement, beaucoup ri, puis sauté et gesticulé dans un nombre inconcevable de directions différentes, nous sommes sortis du bar dansant pour gagner la rue où déambuler.

C’est ainsi que nous avons progressé le long du vieux port jusqu’à la rive droite, où jubilant, j’ai aperçu en face de feu l’hôpital Dieu, un mince ponton flottant qui s’avançait de quelques mètres sur les eaux de la méditerranée.
Ravi de l’idée qui m’emportait, j’empoignais ma compagne et nous nous engagions sur le ponton jusqu’à son extrémité. Elle se tenait devant moi et contre ses hanches, je me cramponnais. De chaque côté à peine vingt centimètres nous séparaient, sans garde-corps, créatures doucement alcoolisées, des eaux glacées.
Et là, le regard plongé dans les étoiles, le vieux port illuminé, la nuit, l’eau, bref, plongés dans cette merveille d’instant, nous avons recommencé à danser.
Puis à chanter : les lacs du Connemara, puis une chanson paillarde qu’elle répétait après moi tandis que nous mimions gaiement les différents coïts impertinents qui y étaient contés très impoliment.

En repartant bras dessous bras dessus, j’apercevais un portillon ouvert, accès direct sur la partie fermée des quais. Aussitôt, nous nous y engouffrions. Puis derrière une cabane de marins, elle me démontra tout son engouement pour la fellation. Et nous commirent là, cachés de cette petite battisse et couvés par l’aile de la nuit, le péché de chair qui nous était si cher. Au bord de l’eau, la tête dans les étoiles du vieux port, qu’y a-t-il de plus fort ?

__________
J’ai revu à deux reprises l’autre demoiselle rencontrée auparavant dans le métro : elle ne m’intéresse pas. Elle est intéressée, pas moi.
J’ai décidé de ne voir que Lili. Et puis, elle est née dans un petit village de montagne, ça ne s’invente pas. Si ?
A notre rendez-vous suivant, elle avait appris par cœur les lacs du connemara. Et avant d’aller apprécier au Théâtre du Gymnase un célèbre one man show qui s’est avéré agréable, elle m’a servi chez elle un repas fait de ses doigts et très réussi, qui a conduit mon intérêt bien au-delà du lit.
J’apprécie son petit univers. Depuis deux ans, j’ai un attrait tout particulier pour les filles très littéraires, qui déambulent dans la vie comme dans un livre, très soucieuses de l’art, de la douceur de leur peau et de la couleur de leur sac à main, et pour qui travailler ne signifie rien.
Peut-être parce qu’à un non-choix près cette voie aurait pu être la mienne, dans son pendant masculin ; au lieu de quoi je passe mes nuits aux urgences : à suturer des trauma crâniens, parce qu’à soigner je trouve un réel plaisir et un sens certain.
Et parce que les errances n’ont aucun sens si elles sont perdues dans l’inaction. Tandis que l’aventure et l’expérience les nourrit, les transforme, en vertus de l’esprit.
Un homme qui ne fait rien de difficile, et qui s’ennuie, est un crétin. Un homme qui fait toutes sortes de choses passionnantes et difficiles, et dont l’esprit trouve la place à des errances, et l’ennui suffisant pour divaguer, est un génie.
By myfavouritegame
#103254 Sur spikeseduction, la postérité.

Une seule réponse s'impose, malgré mon aversion presque totale pour l'acronymie et pour cet lexique "internet", dégradation progressive de la beauté des langues, et de la variété du vocabulaire :












L.O.L.
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By Pier-Yves
#103272 Vu les premiers et derniers messages que tu as posté myfavouritegame, tu peux t'abstenir de participer. En plus de ne rien apporter, tu véhicules une animosité qui n'a rien à faire ici.
By myfavouritegame
#103275 Si toute critique est ici vue comme animosité, la porte est ouverte a la médiocrité...

Je voit plutôt cette plate-forme comme un lieu de discutions objectives entre hommes ayant des visées nobles, et la critique y a donc très certainement droit d'asile, en tant que vision objective, dans une optique d'amélioration du membre visé.

Après si ce forum est conçu comme un néo village des bisounours version séduction type arise, je serais ravi de le quitter vers des cieux plus accueillants.
By Sobre n' Soft
#103366 Bon, je précise.

Tout ça, c'est un style, une arrogance amusée à lire avec un sourire en coin. Je suis un fan absolu de Chateaubriand et ses épanchements grandioses façon « j'ai parcouru les bois à la chute des feuilles, etc etc ». C'est une façon d'assumer mes états d'âme sur le papier, d'une manière qui colle à ma personnalité.
Je ne supporte pas Nietzsche, et pour moi Montherlant n'a aucun talent. Je ne suis ni client, ni employé, mais j'apprécie le forum pour ses qualités.

Si tu désires me répondre, fais-le par MP. Ou ne me réponds pas.
By Sobre n' Soft
#103749 Le vendredi 23 octobre 2009, il y a plus d'un an, j'écrivais au début de ce journal, dans un post intitulé A trois, c'est mieux :

[size=200]«[/size] 
J'avais un petit sac plastique à la main, stylé, c'est une habitude lorsque je sors. En général il n'y a rien d'important dedans, mais ça suscite l'intérêt. Ce soir là, ce sac a été d'une puissance hallucinante : durant tout le reste de la soirée, persuadées que ce sac avait un lien avec ce que j'avais prévu initialement de faire avec Bn, elles m'ont harcelé pour savoir ce qu'il y avait dedans, ce que j'avais prévu de faire, elles ont imaginé toute une foule de choses (qui étaient d'ailleurs très largement au dessus de la pizza et de l'appart... :D ). Bien entendu je n'ai rien lâché, jouant la carte du mystère.  
[size=200]»[/size]

Le dimanche suivant, nous nous étions disputés par téléphone : elle voulait reporter au mercredi le rendez-vous du lendemain, ce qui me dérangeait – je ne supporte pas de reporter : prévu c'est prévu, point barre. Je ne suis pas une activité de seconde catégorie, que l'on déplace au gré de l'évolution de son planning. Alors peu à peu la conversation s'était envenimée. Lui raccrochant au nez je ne l'ai jamais rappelée : elle a fait de même.

Ce matin en rallumant mon téléphone portable, je lis ce sms envoyé cette nuit à 1h19 (oui, un an plus tard) :
[quote]« Bonsoir toi ^^ il faut que tu répondes à une question… sinon ça va finir par me tuer… Le soir où on s’est vu pour la dernière fois… Tu avais un cadeau apparemment… Je sais que c’est pas du tout politiquement correct mais qu’est-ce que c’était ? 
Tous les 2 mois j‘y repense et ça me torture de ne pas avoir su ce qu‘il y avait dans ce sac plastique…»

C’était en hiver 2009 ! Plus d’un an a passé, mais oui, je portais bien un petit sac plastique rouge, et oui, c‘était la dernière fois que nous nous sommes vus : peut-être n’étions nous finalement pas si intéressés.
Voilà la réponse, que je ne lui donnerai jamais : dans le petit sac plastique, il n’y avait rien.
Rien que des brochures culturelles, des ridicules brochures culturelles ramassées au hasard du hall d'un petit théâtre privé.
Mais comme je voyais bien ton intérêt pour ce petit sac plastique, lorsque tu m’avais demandé ce qu’il contenait j’avais répondu mystérieusement, comme s’il cachait un secret.
Ce matin si j'avais été célibataire j'aurais attrapé la perche pour l'attraper elle : dire que cette fille était jolie, serait un doux euphémisme. C'est Lili, en plus grande : une très belle peau, douce et satinée, des cheveux blonds cendrés, un regard touchant et expressif, un corps mince et gracieusement sculpté.
Malheureusement elle était frappée d'un manque affligeant d'ambition, d'un environnement culturel absent, et d'une intelligence par trop commune pour rien apporter : ce qui la place en dessous de Lili.

______________
[Ce qui suit est à lire en ayant à l'esprit que j'ai une capacité fabuleuse à foirer irrévocablement les débuts de relation, chose qui m'a valu certes un grand nombre de copines, mais dont seules deux ont jamais su dépasser le cap des deux mois et conserver leur exclusivité. Et cela indépendamment de ma volonté :roll: ]

Pour noël Lili m'a offert des places pour un orchestre symphonique qui me faisait rêver (Les cent violons Tziganes de Budapest).
Moi évidemment, je n'ai pas prévu de cadeau. Ha ha.
Quelqu'un a une idée ? Quelque chose d'inordinaire et pas surfait ? Une catégorie de cadeaux loin des clichés, à laquelle je n'aurais jamais pensé ?
Pour vous donner une idée, voilà les cadeaux que j'ai faits cette année aux femmes que j'aime (à la différence près que je les connais depuis 22 ans, et pas un ridicule mois, et qu'elles font partie de mon clan) :
- une couverture toute en fourrure, hypra douce. J'ai dû résister longtemps pour ne pas m'en acheter une aussi.
- un très grand vaporisateur d'huiles essentielles en céramique sur pieds, qui ressemble à une longue lampe sur pieds douce et fluctuante d'un mètre vingt de haut émettant une légère brume. Là par contre je n'ai pas pu résister et je m'en suis acheté un pour moi aussi :D