- Mar Oct 16, 2012 12:22 am
#127410
Jogging troué, cernes sous les yeux et une haleine encore chargée des excès de la veille. C’est toujours dans ces moments-là que ça vous tombe dessus.
Il y a trois mois de ça, je descendais l’escalier desservant mon immeuble dans cet état, avec pour seul objectif un aller-retour à la boulangerie du coin. Une baguette, un chocolat chaud et quelques épisodes de Game of Thrones, voilà comment je comptais passer ce glorieux lendemain de cuite.
Quand je l’ai croisée. Tout sourire. Ses clés à la main. Une mèche de ses cheveux d’or prise dans la commissure de ses lèvres, elle a avancé la main pour me dire bonjour, à l’américaine, et nous avons échangé quelques banalités.
La plus belle fille que j’ai jamais rencontrée.
Des courbes à pactiser avec le diable.
Et une tête, je le découvrirais plus tard, aussi pleine que bien faite.
Ceci est un récit de rencontre en temps réel. Depuis mon entrée dans le Club, j’ai beaucoup progressé en terme de séduction. Mais je suis encore loin des participants les plus aguerris, et il m’arrive encore de me trouer dans les grandes largeurs. Par manque de confiance en moi, ou de motivation. C’est la raison de ce sujet. Car je sais qu’avec votre regard au-dessus de mon épaule, et vos conseils maintes fois appliqués, j’aurais plus chances sinon d’arriver à mes fins, au moins de me sortir les doigts.
Appelez ça placebo.
Appelez ça assistanat.
Appelez ça comme vous voulez, tant qu’à la fin je n’ai pas de regrets.
Je croise donc Cyrielle un samedi d’août, dans un état déplorable. C’est ma nouvelle voisine. L’appartement juste en dessous. Cinq minutes plus tard, ma baguette sous le bras, je mets mon meilleur ami au courant de ma rencontre.
Dix minutes plus tard, le chocolat fumant dans mon bol, ce stalkeur de première me balance le CV de la demoiselle (Ah ! les joies d’Internet). Ainsi donc Cyrielle est mannequin. Ma voisine s’étale dans les pages lingeries de La Redoute. Ca existe donc dans la vraie vie, ce genre de scénario…
Les mois passent, et je ne la vois que très rarement. A chaque fois c’est dans la cage d’escalier, à chaque fois elle se montre polie, et à chaque fois je coupe court à l’interaction. La dernière chose dont j’ai envie, c’est encore de rentrer dans la case de tous ces mecs qui essaient de gratter le plus de temps possible avec la belle.
Je dois vous avouer qu’à l’époque, elle n’est pour moi que la magnifique voisine qui fait les gorges chaudes de mon groupe d’amis. Moi, tenter de séduire un mannequin ? Revenez dans cinq ans…
Je la recroise il y a trois semaines, et là, quelques détails me font tiquer. Nous sommes sur son palier et parlons de nos appartements respectifs :
[quote]Moi : […] et de ce côté, j’ai un placard tellement grand que je ne sais plus quoi y mettre. Je sais pas si c’est la même chose chez toi, mais…
Elle : Non, moi mon appart’ est vraiment petit. Attends, je te le montre si tu veux.
Je bloque pendant deux secondes avant de refuser poliment. Je ne veux pas me montrer intrusif.
La discussion continue et nous nous trouvons une pratique commune : la cuisine. L’occasion d’une timide projection :
[quote]M : On se fera une soirée cuisine tous les deux un de ces soirs.
E : Carrément, quand tu veux.
Où s’arrête la politesse ? Où commence la franchise ?
Je n’y crois qu’à moitié.
Début de semaine dernière, un mot sur la porte de l’immeuble. Cyrielle pend sa crémaillère. Nous autres voisins sommes conviés.
Vendredi, je frappe chez elle avec une bouteille de vin. Elle m’accueille tout sourire et se permet même de me taquiner. Comité restreint. Quelques amis à elle. Deux de nos voisins avec qui je m’entends à merveille.
Je sociabilise avec tout le monde, mais n’arrive pas à connecter avec l’héroïne de la soirée. Elle est polie, cordiale et bien élevée, mais il n’y a pas cette étincelle qui fait que…
Fun Fact : Trop de gens, pas assez de chaises. Je lui propose d’aller en chercher une chez moi, elle s’invite. Elle me flatte sur le goût avec lequel j’ai décoré mon petit intérieur. Comment on dit déjà : démonstration de valeur ?
Les heures passent, et nous nous retrouvons seuls avec la fameuse copine qui reste dormir – mais si, vous savez, la reloue là…
3 :00 à montre. Je viens de me resservir un verre quand je tilte que je suis le dernier invité :
[quote]M : Ah ! mince, je vais peut-être vous laisser dormir.
E : Te presse pas. Finis ton verre, on n’est pas encore couchées…
Un peu plus de connexion, notamment sur le cinéma et David Lynch :
[quote]M : Et il y a cette scène qui m’avait marquée dans Sailor et Lula. Tu sais, celle où Willem Defoe et…
E : Oui ! Oui ! Dans le motel, quand il lui fait dire [elle se prend au jeu, ferme les yeux et commence à déclamer] : « Fuck me… Fuck me… Fuck me ! »
[img]http://dcairns.files.wordpress.com/2010/01/vlcsnap-1127385.png[/img]
Dans ma tête, c’est Bagdad.
J’embraye sur les relations homme/femme. Mais il n’est pas loin de quatre heures, l’énergie décline sérieusement et il est plus que temps de partir.
Fun Fact : Elle flatte ma paire de bottines. Démonstration de valeur qu’on vous dit !
Au sortir de la soirée, je suis tout de même déçu. La connexion est faiblarde, et sans la dernière heure lynchéenne, je l’aurais même jugée nulle.
Le lendemain, elle m’ajoute sur Facebook.
Aujourd’hui, je passe chez elle récupérer ma chaise :
[quote]M : Salut ! Je passe en coup de vent récupérer ma chaise.
E : En coup de vent ? Je t’aurais bien invité à boire le café.
M : C’aurait été avec plaisir, mais j’ai entraînement dans 10 mn.
Je récupère l’objet.
[quote]M : Mais sinon, t’es là vendredi ?
E : Normalement oui, pourquoi ?
M : Je vais boire une verre avec des amis, si tu veux te joindre à nous, avec des amis… [je sais, je sais, jetez-moi des pruneaux farcis]
E : Pourquoi pas…
M : Attends, j’ai pas ton téléphone.
E : Je sais, c’est pour ça que je t’ai ajouté sur Facebook.
Je cherche de quoi noter, mais mes poches sont vides.
[quote]E : Vas-y si tu veux pas être en retard. Je te l’envoie via Facebook.
M : Parfait.
Et nous nous quittons.
De retour de l’entraînement, ce message :
[quote]Hey ! J’espère que tu n’as pas eu de retard. Mon numéro [XXX] Si tu veux passer prendre un café dans la semaine, n’hésite pas ! Bonne soirée.
Voilà où nous en sommes.
Son invitation, je vais la prendre au pied de la lettre. Mais je n’ai pas le recul nécessaire pour juger de son niveau d’intérêt. J’ai été surpris de sa demande d’amis. Plus encore de son invitation.
Et j’ai du mal à faire le distinguo entre relation de bon voisinage et intérêt réel.
Vos avis sont donc les bienvenus.
Plus de nouvelles bientôt.
noonan
Il y a trois mois de ça, je descendais l’escalier desservant mon immeuble dans cet état, avec pour seul objectif un aller-retour à la boulangerie du coin. Une baguette, un chocolat chaud et quelques épisodes de Game of Thrones, voilà comment je comptais passer ce glorieux lendemain de cuite.
Quand je l’ai croisée. Tout sourire. Ses clés à la main. Une mèche de ses cheveux d’or prise dans la commissure de ses lèvres, elle a avancé la main pour me dire bonjour, à l’américaine, et nous avons échangé quelques banalités.
La plus belle fille que j’ai jamais rencontrée.
Des courbes à pactiser avec le diable.
Et une tête, je le découvrirais plus tard, aussi pleine que bien faite.
Ceci est un récit de rencontre en temps réel. Depuis mon entrée dans le Club, j’ai beaucoup progressé en terme de séduction. Mais je suis encore loin des participants les plus aguerris, et il m’arrive encore de me trouer dans les grandes largeurs. Par manque de confiance en moi, ou de motivation. C’est la raison de ce sujet. Car je sais qu’avec votre regard au-dessus de mon épaule, et vos conseils maintes fois appliqués, j’aurais plus chances sinon d’arriver à mes fins, au moins de me sortir les doigts.
Appelez ça placebo.
Appelez ça assistanat.
Appelez ça comme vous voulez, tant qu’à la fin je n’ai pas de regrets.
Je croise donc Cyrielle un samedi d’août, dans un état déplorable. C’est ma nouvelle voisine. L’appartement juste en dessous. Cinq minutes plus tard, ma baguette sous le bras, je mets mon meilleur ami au courant de ma rencontre.
Dix minutes plus tard, le chocolat fumant dans mon bol, ce stalkeur de première me balance le CV de la demoiselle (Ah ! les joies d’Internet). Ainsi donc Cyrielle est mannequin. Ma voisine s’étale dans les pages lingeries de La Redoute. Ca existe donc dans la vraie vie, ce genre de scénario…
Les mois passent, et je ne la vois que très rarement. A chaque fois c’est dans la cage d’escalier, à chaque fois elle se montre polie, et à chaque fois je coupe court à l’interaction. La dernière chose dont j’ai envie, c’est encore de rentrer dans la case de tous ces mecs qui essaient de gratter le plus de temps possible avec la belle.
Je dois vous avouer qu’à l’époque, elle n’est pour moi que la magnifique voisine qui fait les gorges chaudes de mon groupe d’amis. Moi, tenter de séduire un mannequin ? Revenez dans cinq ans…
Je la recroise il y a trois semaines, et là, quelques détails me font tiquer. Nous sommes sur son palier et parlons de nos appartements respectifs :
[quote]Moi : […] et de ce côté, j’ai un placard tellement grand que je ne sais plus quoi y mettre. Je sais pas si c’est la même chose chez toi, mais…
Elle : Non, moi mon appart’ est vraiment petit. Attends, je te le montre si tu veux.
Je bloque pendant deux secondes avant de refuser poliment. Je ne veux pas me montrer intrusif.
La discussion continue et nous nous trouvons une pratique commune : la cuisine. L’occasion d’une timide projection :
[quote]M : On se fera une soirée cuisine tous les deux un de ces soirs.
E : Carrément, quand tu veux.
Où s’arrête la politesse ? Où commence la franchise ?
Je n’y crois qu’à moitié.
Début de semaine dernière, un mot sur la porte de l’immeuble. Cyrielle pend sa crémaillère. Nous autres voisins sommes conviés.
Vendredi, je frappe chez elle avec une bouteille de vin. Elle m’accueille tout sourire et se permet même de me taquiner. Comité restreint. Quelques amis à elle. Deux de nos voisins avec qui je m’entends à merveille.
Je sociabilise avec tout le monde, mais n’arrive pas à connecter avec l’héroïne de la soirée. Elle est polie, cordiale et bien élevée, mais il n’y a pas cette étincelle qui fait que…
Fun Fact : Trop de gens, pas assez de chaises. Je lui propose d’aller en chercher une chez moi, elle s’invite. Elle me flatte sur le goût avec lequel j’ai décoré mon petit intérieur. Comment on dit déjà : démonstration de valeur ?
Les heures passent, et nous nous retrouvons seuls avec la fameuse copine qui reste dormir – mais si, vous savez, la reloue là…
3 :00 à montre. Je viens de me resservir un verre quand je tilte que je suis le dernier invité :
[quote]M : Ah ! mince, je vais peut-être vous laisser dormir.
E : Te presse pas. Finis ton verre, on n’est pas encore couchées…
Un peu plus de connexion, notamment sur le cinéma et David Lynch :
[quote]M : Et il y a cette scène qui m’avait marquée dans Sailor et Lula. Tu sais, celle où Willem Defoe et…
E : Oui ! Oui ! Dans le motel, quand il lui fait dire [elle se prend au jeu, ferme les yeux et commence à déclamer] : « Fuck me… Fuck me… Fuck me ! »
[img]http://dcairns.files.wordpress.com/2010/01/vlcsnap-1127385.png[/img]
Dans ma tête, c’est Bagdad.
J’embraye sur les relations homme/femme. Mais il n’est pas loin de quatre heures, l’énergie décline sérieusement et il est plus que temps de partir.
Fun Fact : Elle flatte ma paire de bottines. Démonstration de valeur qu’on vous dit !
Au sortir de la soirée, je suis tout de même déçu. La connexion est faiblarde, et sans la dernière heure lynchéenne, je l’aurais même jugée nulle.
Le lendemain, elle m’ajoute sur Facebook.
Aujourd’hui, je passe chez elle récupérer ma chaise :
[quote]M : Salut ! Je passe en coup de vent récupérer ma chaise.
E : En coup de vent ? Je t’aurais bien invité à boire le café.
M : C’aurait été avec plaisir, mais j’ai entraînement dans 10 mn.
Je récupère l’objet.
[quote]M : Mais sinon, t’es là vendredi ?
E : Normalement oui, pourquoi ?
M : Je vais boire une verre avec des amis, si tu veux te joindre à nous, avec des amis… [je sais, je sais, jetez-moi des pruneaux farcis]
E : Pourquoi pas…
M : Attends, j’ai pas ton téléphone.
E : Je sais, c’est pour ça que je t’ai ajouté sur Facebook.
Je cherche de quoi noter, mais mes poches sont vides.
[quote]E : Vas-y si tu veux pas être en retard. Je te l’envoie via Facebook.
M : Parfait.
Et nous nous quittons.
De retour de l’entraînement, ce message :
[quote]Hey ! J’espère que tu n’as pas eu de retard. Mon numéro [XXX] Si tu veux passer prendre un café dans la semaine, n’hésite pas ! Bonne soirée.
Voilà où nous en sommes.
Son invitation, je vais la prendre au pied de la lettre. Mais je n’ai pas le recul nécessaire pour juger de son niveau d’intérêt. J’ai été surpris de sa demande d’amis. Plus encore de son invitation.
Et j’ai du mal à faire le distinguo entre relation de bon voisinage et intérêt réel.
Vos avis sont donc les bienvenus.
Plus de nouvelles bientôt.
noonan