- Mar Mar 10, 2009 12:57 pm
#70236
Pour améliorer mon style vestimentaire, par tatonnement, je teste différents accords et combinaisons. Mon outil de mesure est le nombre de contacts visuels et leur intensité.
Sur une même tenue, j'essaie deux options sur plusieurs jours :
Deux paires de chaussures différentes.
Bonnets ou pas.
Entre la moins bonne et la meilleure combinaison au vu de ces tests, le nombre de contacts est multiplié par trois.
La qualité des contacts est en lien direct avec le nombre : du simple coup d'oeil à un regard droit et franc planté dans mes yeux sans lâcher jusqu'à ce que l'on se croise et se perde de vue.
Je croyais jusque là que les femmes regardaient furtivement les hommes. Je les accusais presque d'AFCisme à notre égard. Je ne leur plaisais tout simplement pas. Je ne passais pas le test d'attraction physique.
Un soir, nous sommes sortis dans un pub empli d'AFC. Les femmes y viennent apprêtées. Il y a un décalage entre la gente féminine et les hommes qui fréquentent l'endroit. Nous étions deux habillés dans une de ces tenues qui nous valent ces regards appuyés. Le troisième était "normal", dans le ton des rues yvelinoises.
C'est un établissement en long. Il faut se frayer un chemin entre le zinc et la population pour accéder à la salle du fond ce qui donne prétexte à plaisanter et demander si le service se fait au bar ou en salle. Le contact est simple, facile, attendu presque.
Une trentenaire est entourée de six hommes. Je pense qu'ils sont venus ensemble. Leur discussion va bon train. A son attitude, je la sens disponible mais je ne lis pas de lien particulier entre elle et l'un de son groupe. Vingt minutes plus tard, ils ont tous abandonné. Entourée, mais elle est seule. une heure et demi plus tard, je la croiserai dans une rue de Versailles, rentrant chez elle (je suppose) seule, bourrée.
J'observe la scène du coin du bar qui est au carrefour de cette entrée en enfilade et de la salle. Point d'observation stratégique. Un peu comme les chats qui se postent sur un bon observatoire tout en pouvant contrôler leur environnement proche.
Trois groupes de femmes, tournées en cercle sur elles-même : langage fermé.
Nous plaisantons avec nos voisins de droite et de gauche.
Cinq minutes plus tard, je vois ces trois groupes se tourner vers nous, chercher notre regard.
Attendus ailleurs, nous buvons notre verre et sortons. Nous sommes restés un vingtaine de minutes.
J'entends quelques réflexions :
[quote]Carrément! ils ont mis le costume...
Et deux, trois trucs de cet acabit.
Je porte un jean brut foncé, une paire de bottines, une veste bleu nuit à ma taille et, bien qu'ayant un ou deux défauts de coupe, c'est trés au-dessus de la paire de sneakers pourries ou de catterpillar avec un pantalon coupe cargo, assortis d'une parka goretex trois tailles trop grande qui semble être l'uniforme de ce lieu.
Je les ai ressentis comme se sentant menacés, remis en cause, en question et ce, sans même avoir rien fait. Juste "être".
Sur le chemin qui nous mène à notre troisième partie de soirée, dans la voiture, l'ami habillé dans la norme me confie :
[quote]J'avais l'impression d'être transparent
Ce soir-là, j'ai mesuré que j'avais fait un autre pas.
Sur une même tenue, j'essaie deux options sur plusieurs jours :
Deux paires de chaussures différentes.
Bonnets ou pas.
Entre la moins bonne et la meilleure combinaison au vu de ces tests, le nombre de contacts est multiplié par trois.
La qualité des contacts est en lien direct avec le nombre : du simple coup d'oeil à un regard droit et franc planté dans mes yeux sans lâcher jusqu'à ce que l'on se croise et se perde de vue.
Je croyais jusque là que les femmes regardaient furtivement les hommes. Je les accusais presque d'AFCisme à notre égard. Je ne leur plaisais tout simplement pas. Je ne passais pas le test d'attraction physique.
Un soir, nous sommes sortis dans un pub empli d'AFC. Les femmes y viennent apprêtées. Il y a un décalage entre la gente féminine et les hommes qui fréquentent l'endroit. Nous étions deux habillés dans une de ces tenues qui nous valent ces regards appuyés. Le troisième était "normal", dans le ton des rues yvelinoises.
C'est un établissement en long. Il faut se frayer un chemin entre le zinc et la population pour accéder à la salle du fond ce qui donne prétexte à plaisanter et demander si le service se fait au bar ou en salle. Le contact est simple, facile, attendu presque.
Une trentenaire est entourée de six hommes. Je pense qu'ils sont venus ensemble. Leur discussion va bon train. A son attitude, je la sens disponible mais je ne lis pas de lien particulier entre elle et l'un de son groupe. Vingt minutes plus tard, ils ont tous abandonné. Entourée, mais elle est seule. une heure et demi plus tard, je la croiserai dans une rue de Versailles, rentrant chez elle (je suppose) seule, bourrée.
J'observe la scène du coin du bar qui est au carrefour de cette entrée en enfilade et de la salle. Point d'observation stratégique. Un peu comme les chats qui se postent sur un bon observatoire tout en pouvant contrôler leur environnement proche.
Trois groupes de femmes, tournées en cercle sur elles-même : langage fermé.
Nous plaisantons avec nos voisins de droite et de gauche.
Cinq minutes plus tard, je vois ces trois groupes se tourner vers nous, chercher notre regard.
Attendus ailleurs, nous buvons notre verre et sortons. Nous sommes restés un vingtaine de minutes.
J'entends quelques réflexions :
[quote]Carrément! ils ont mis le costume...
Et deux, trois trucs de cet acabit.
Je porte un jean brut foncé, une paire de bottines, une veste bleu nuit à ma taille et, bien qu'ayant un ou deux défauts de coupe, c'est trés au-dessus de la paire de sneakers pourries ou de catterpillar avec un pantalon coupe cargo, assortis d'une parka goretex trois tailles trop grande qui semble être l'uniforme de ce lieu.
Je les ai ressentis comme se sentant menacés, remis en cause, en question et ce, sans même avoir rien fait. Juste "être".
Sur le chemin qui nous mène à notre troisième partie de soirée, dans la voiture, l'ami habillé dans la norme me confie :
[quote]J'avais l'impression d'être transparent
Ce soir-là, j'ai mesuré que j'avais fait un autre pas.
Modifié en dernier par wu-weï le Jeu Déc 09, 2010 1:12 am, modifié 1 fois.