- Lun Mai 11, 2009 8:32 am
#74414
[size=150][color=orange]
Préambule et début :[/color][/size]
A l'ouverture de ce journal, je me demandais ce qu'il m'apporterai.
Aujourd'hui, je peux commencer à me répondre à cette question car le but d'un journal n'est-il pas un dialogue avec soi-même?
Dans le cas d'un journal partagé, l'entretien se prolonge aussi avec d'autres, par MP bien que le format soit court, et parfois dans la vie, celle « en vrai ».
Ce journal m'a donc apporté quelques contacts avec des membres du forum. Je préfère ce terme. Une anecdote dont nous avons été témoins et que je relaterai demain vous permettra de comprendre en quoi je n'aime pas le terme communauté. Trop englobant, il regroupe aussi les autres sites et écoles dans lesquelles je ne me reconnais pas vraiment, voire pas du tout.
J'ai fait quelques mauvais choix dans ma vie, mais
SpikeSeduction en a été un bon.
Merci Khayes de m'y avoir orienté.
Je vais évidemment garder privé ce qui doit l'être et le rester mais quelques points intéressent ce journal : du ressenti, de l'émotion, de l'apprentissage et les pas et étapes comme à mon habitude.
Au séminaire
Devenez (vraiment) intéressant, j'avais demandé à Stéphane : « Comment mesure-t-on que l'on est intéressant? »
Comme j'aime les voitures, plus pour leurs fiches techniques et les sensations qu'elles distillent que pour leurs lignes, Stéphane avait pris l'exemple d'une auto-stoppeuse au bord de la route. Comme toujours, il en a fait un jeu et travaillé sur « notre matière », demandé à la salle ce qui pouvait décider cette auto-stoppeuse à monter ou non dans la voiture puis m'avait répondu : « Tu vois, quand tu es intéressant, qu'il y a une auto-stoppeuse sur le bord de ta route et que tu t'arrêtes en ouvrant la portière ou en baissant la vitre; si elle monte à bord de ta vie, c'est que tu es intéressant. »
C'est ce genre d'anecdotes simple tirées du vécu que Stéphane distille tout au long de ses séminaires et qui valent mieux que 300 pages de développement personnel.
L'anecdote m'est d'ailleurs arrivée, plus tard, au feu sous l'autopont de Saint-Cloud, à ce détail près que c'est elle qui a demandé à monter. Je ne me fais aucune illusion sur mon attrait. La voiture a tout fait. Si, si, elle parle!
Vous avez tous suivi le dédale au milieu de la totalité des articles du catalogue d'une grande surface d'ameublement suédois. Agacé au milieu de la tentation savamment orchestrée par le marketing, vous avez parfois acheté ce dont vous n'aviez pas besoin : le moyen inconscient de justifier votre docilité et votre conciliance.
Entre les étalages, il y a des raccourcis pour les plus impatients ou ceux qui vont directement vers leur but, sans errer.
Il m'arrive d'errer. Souvent mais de moins en moins. Les séminaires sont un de ces raccourcis. Un parmi d'autres.
Dans le même ordre d'idée, après avoir assimiler le contenu du forum et des articles, testé, testé et testé sur le terrain, j'en arrivais au constat suivant :
1- j'arrive à mes limites en l'état des choses. Et particulièrement aux limites de mes croyances du possible, de l'envisageable selon moi. Il y a des trucs que je n'ose pas, ou ne me crois pas capable. J'ai encore (beaucoup) de boulot sur la Low Self Esteem afin qu'elle devienne quasi inconditionnelle (cf l'article de Juan)
2- je suis entouré d'AFC et de timide en voie de guérison. Je suis souvent le meilleurs. L'un connaît parfaitement la théorie et la M3 et l'oublie dés qu'il s'agit de faire
, l'autre a une excellente observation et une bonne sensation mais ne traduit pas en actes, d'autres encore ont confondu coopération en équipe et compétition. Je bloque au moment de conclure, mais je vais développer plus loin dans ce billet sur le pourquoi et comment. L'un des membres m'a permis de comprendre.
3- je n'ai jamais vu un vrai séducteur patenté en action ou eu un contact privilégié avec.
4- on apprend mieux au contact de bons, de très bons et dans tous les cas, meilleurs ou bien meilleurs que soi. Ca situe et ça rend humble.
5- il y a encore 6 mois, je n'y étais pas près. Dans mon rythme, mon parcours, la remise en question aurait été trop brutale pour ma sensibilité. J'aurais trop eu à décanter d'un coup et donc, en aurait retiré moins de bénéfice.
6- je commence à en ressentir l'envie, le désir ainsi que la nécessité.
7- l'expérience vaut mieux que la lecture.
De cet état de fait, lorsque les premières opportunités de contact se sont présentées, je ne pouvais que dire oui.
Note : Une opportunité, c'est binaire.
Plus : je ne sais pas si c'est un hasard, mais ce sont celles dont j'avais le plus envie.
Le premier, j'en ai parlé en page 3 dans le billet
Ce qu'il manque à mon jeu. Le reste nous appartient. Mais il a ouvert chez moi des réflexions, des portes dont le troisième me donnera une clé essentielle et dont je vais parler tout de suite en rompant l'ordre chronologique car ici, la suite des idées prévaut.
Pour le troisième, l'objet de la rencontre était à la fois de se revoir (déjà croisés en séminaire) et de comparer et confronter nos cheminements et les conclusions auxquelles nous arrivions. Plus avancé que moi et comme il me l'a dit, il s'est retrouvé dans le rôle où il m'a fourni plus de réponses à mes questions que je n'ai pu et/ou su répondre aux siennes éventuelles. Vous allez comprendre pourquoi!
Joueur comme un dauphin, fun, drôle et léger le début de soirée se passe à marcher vers un établissement. Moi je suis plus dans un état d'esprit sérieux et concentré. Il détecte une chose qui transpire de moi : ma réticence vis à vis des femmes. Ce qui nous amène naturellement à parler de psychologie et, dans le cadre de journal, au point essentiel de la soirée dans nos échanges. Nous abordons la recherche de sa propre sexualité et son importance dans le développement d'une personne. Je reste perplexe un instant car ce sujet me renvoi à moi-même. C'est inconscient, je tique, je bloque. Subjectivement, je ne devrais pas. Objectivement, c'est logique. L'idée m'interpelle sans même savoir pourquoi.
Explications : A priori, j'ai vécu. C'est indéniable même. Peu de fantasmes irréalisés, un tableau de chasse (j'ai horreur de cette expression!) au-dessus de la masse des hommes, de belles femmes et puis plus d'envie, plus le goût.
On y réfléchit deux minutes ensemble, et il me livre une putain de clé :
[quote]Tu n'es pas à la recherche de ta sexualité comme un jeune qui la découvre et la cherche, se cherche y compris au travers de la séduction. Tu l'as perdue. Tu cherches à la retrouver.
Silence de ma part quelques instants. Je comprends la responsabilité qu'il peut y avoir à balancer quelque chose comme ça à quelqu'un : ça peut être dévastateur. C'est un risque. Mais c'est d'une extrême pertinence. Et je reprends et poursuis :
[quote]Je tombe sur deux cas avec les femmes : celles dont je n'ai rien à foutre, où cela ne m'implique pas, que je drague, séduis, embrasse ou prends le numéro mais où dés que je sais que je peux, je laisse. (comme celle embrassée en boite hier soir, encore. Sans goût saveur ou odeur).
Et celles dont je sens qu'elles me plaisent vraiment, où la relation, même naissante, m'implique.
Face à ce cas, je lâche, je nexte, j'esquive. En un mot, je fuis.
Je ne sais plus si c'est ce qui nous a amené à aborder directement ce sujet ou si c'est venu après, mais c'est lié dans le raisonnement. Je fais référence au sujet du forum qui traite du pouvoir de notre inconscient. Je lui confie que si pour certains, l'image de la femme idéale est liée à l'image de la mère, dans mon cas, c'est celui d'une ex (Mercedes). Je lui explique pourquoi : c'était l'incarnation de mon fantasme de la femme idéale. Enfin, c'était...c'est. Il commente et éclaircit au travers d'un auteur.
Et que jusqu'à présent, mieux n'existe pas ou je ne l'ai pas rencontré. Là est le pouvoir de mon inconscient contre lequel je lutte.
Tout cela se passe très vite et mon esprit tourne comme un V8 de top-fuel à 10000tr/min gavé de nitrométhane de et de protoxyde d'azote tellement compressés qu'il en sont presque liquides (au lieu d'être vaporisés et gazeux) dans les conduits d'admissions.
Le premier architecte pour qui j'ai bossé, à 17 ans, m'a expliqué l'architecture sous cet angle :
[quote]Petit, l'architecture c'est le milliardième de millionième de seconde où tu as l'idée. Le reste n'est que dessin. (Il donnait un sens à mes grattouillis de débutant tout en m'expliquant ce qu'est une idée)
Je comprends en même temps que nous discutons que d'un côté j'idéalise un fantôme fantasmé qui n'existe pas et que dans la vie réelle, objective, je n'ai plus d'appointance, d'attrait pour celle qui l'incarne.
Quoique...je dois encore projeter un truc sur elle sans que ce soit elle.
C'est confus, j'ai du travail sur moi-même.
De l'autre côté, je comprends aussi que j'ai peur de souffrir, tout simplement. C'est atroce car si le comprendre est une étape et une chance, la banalité de ce sentiment m'écoeure. C'est ma part d'ombre. Ce que je rejète en moi. L'accepter me permettra de passer du déni à la suite de ce deuil. 7 ans plus tard!
Au passage, j'aime bien ceux qui parlent de perdre du temps à lire ses notifications par e-mail de facebook. Comme quoi, tout est relatif.
Dans ces quelques secondes, je comprends que j'ai développé un réflexe d'auto-protection en ne m'engageant jamais. Je comprends que c'est la clé de voute de mon incapacité maladive à m'engager et que le seul moyen est de me confronter réellement de nouveau à la vie y compris sentimentale (c'est à dire en éprouvant et en partageant), au sexe et le plus important : à ma souffrance.
Anecdote : après la rupture avec mon ex-femme, la première fois que j'ai couché avec une autre femme, j'ai compris que je devrai apprendre à aimer un autre corps, d'autres courbes, un autre rythme, d'autres gestes. Ce n'est pas pour ça que je l'ai fait.
Je dois paraître placide, absent car à cet instant je suis quasiment complètement intérieur. Je ne dis presque rien. J'ai l'impression de ressentir ce qu'une femme de quarante ans ressent en découvrant, pour la première fois, l'orgasme, la révélation, la claque de s'apercevoir en un instant tout ce qu'elle a raté et perdu.
Psychologue, il comprend, devance et a ces mots :
[quote]Tu vas souffrir. C'est normal. C'est nécessaire. afin de me préparer à l'idée d'affronter mon Dragon.
Ce qui me renvoit instantanément à ces mots de John Legend dans la chanson Save Room
[quote]Don't be affraid of a little bit of pain :
Pleasure is only the other side
J'acquiesce, sans presque un mot. Il a raison, tout simplement. C'est tellement évident!
Parenthèse : il y a des moments importants dans la vie d'un homme. Celui-là en a été un.
Nous retrouvons un peu de légèreté grâce à lui et un de ses philosophes préférés. C'est un des traits communs aux trois que j'ai rencontrés : savoir mener une conversation, un débat, une interaction. Ca, on ne le voit et ne l'éprouve pas dans un forum, ni avec la masse des gens et des AFC.
Et puis, c'est le temps de sortir sur le pas de la porte pour une cigarette et de prolonger le débat passionné qui nous anime.
Là, nous allons assister à une scène que je vous conterai demain. Elle est déjà écrite. Je n'ai plus qu'à la poster et la mettre en forme.
A la suite de cette anecdote, je lui demande de changer d'endroit. Non pas pour tester son intérêt ou sa conciliance comme avec des femmes et comme on l'apprend des méthodes toutes faites, mais histoire de me changer de cadre où je viens de vivre tout ces instants éprouvants et libérateurs.
Au contact de la réalité, on apprend toujours.
Le second, je suis arrivé en me demandant ce qui allais se passer. Bien qu'il me l'ai écrit en MP, je me demandais ce qui pouvais l'intéresser chez moi. En même temps, je suis très con : c'était écrit!
Il reprend donc l'ancrage des MP. Qualification, compliment. Modéré mais compliment tout de même. Là, je suis tellement touché que c'est « Agueudebeu... ». Ouais, je sais. C'est ridicule! Mais ça s'est passé comme ça.
Ce que je veux dire, c'est que cet a priori sur moi-même qui engendre un manque de confiance m'a placé dans une disposition défensive. Je n'étais pas sur la défensive, mais cela m'a gêné pour être et donner plus de moi. A vrai dire, rétrospectivement, je le regrette un peu. Mais il m'a fait progresser en m'y confrontant.
C'est un des enseignements que je tire de cette expérience, pas l'unique.
Avec lui, je me suis trouvé dans la position d'une femme qu'il séduit. Non, non. Je vois déjà derrière votre écran le sourire en coin.
Si je résumais en trois mots, ou si j'y avais mis un titre, ce serait : Sur des rails.
Je n'avais qu'à me laisser guider. Cette maîtrise est impressionnante de savoir faire et de naturel. Un naturel que je sais travaillé mais qui ne le sait pas ne doit pas comprendre ce qui lui arrive. En même temps ce n'est pas ce qui a fait que j'ai su agir.
Moi qui ai tellement de mal à ressentir à cause de cet écran inconscient qui filtre et atténue tout, je glisse très vite dans l'émotion. Il me subjugue. Je sais qu'il rame parfois avec moi. Je suis tellement sur des rails que je n'arrive pas à prendre ou reprendre l'initiative.
Et je n'en n'ai pas l'habitude dans la vie de tous les jours! C'est nouveau.
Paradoxalement, il m'écoute, me tend des perches, relance. Je me sens bien, tellement bien que je me laisse bercer et conduire. C'est en ce sens que je me trouve dans la position que doit être celle d'une femme lors d'un rendez-vous.
Au moment où il me laisse l'initiative, j'embraye, commence à développer mon sujet.
Dans le même temps, dans un recoin de mon esprit, je réalise que je ai enfin cette initiative. Trop heureux, l'émotion me submerge et j'oublie le raisonnement que je commence à esquisser. Je flanche, je ne sais plus où j'en suis. J'oublie mes idées, mon fil de discussion.
Sorry 'bout that.
Ce qui m'est souvent arrivé avec le troisième après l'épisode de la clé. J'ai un problème avec mes émotions : soit elles sont OFF, soit elles sont ON. Il faut que je réapprenne à gérer leur arrivée avec plus de progressivité. Elles me pètent à la gueule dés que je sors de ma zone de confort. Et l'enseignement le plus important de cette soirée est le suivant (qui équivaut à réinventer ou comprendre l'eau chaude) :
La clé de la séduction, c'est de placer l'autre dans une émotion positive.
Ce qui va me servir en essayant de m'en inspirer le vendredi qui suivra avec
miss 8 mois.
Le lire ou lire et entendre à ce sujet est une chose. L'éprouver est très différent. Le réussir, dans le contexte qui est le miens et que vous connaissez maintenant tient de l'exploit. Et je vais réussir partiellement. Il faut que je rédige.
Pour finir sur cette rencontre, il y a une blague dans mon entourage à mon sujet : J'ai toujours rencontré ou croisé une nouvelle nana (c'est pas là la blague). Quand on m'en reparle quelques jours après, je ne sais même plus qui ils évoquent.
Cette phrase qui revient toujours lorsque je saisi enfin de qui il s'agit : « Ha! Elle? Oh non, bof. »
Là, j'ai mis une semaine à redescendre.
Un grand merci à vous trois.
Pour ceux qui hésitent à ouvrir un journal, un de ses intérêts est de vous placer face à vous-même pour peu qu'on y mette un peu d'honnêteté. On a tendance, à contourner, compenser, s'arranger avec soi. Difficile de contourner ce que l'on a écrit : c'est un bon exercice.
Je vous ai déjà raconté une part du lundi de la semaine passée.
Demain, je posterai la deuxième partie qui concerne ce journal. La rencontre fortuite avec deux dragueurs. Pas des séducteurs ou apprentis séducteurs. Des dragueurs : un autre monde.
Modifié en dernier par wu-weï le Jeu Déc 09, 2010 12:00 am, modifié 1 fois.