- Mer Mai 30, 2007 11:44 pm
#7462
J’avais pris l’habitude de regarder autour de moi, d’observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas du midi. Qu’avais-je vu ? Des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s’offrir que le strict minimum. Des êtres condamnés à la médiocrité perpétuelle ; des êtres semblables par leur habillement et leurs problèmes financiers de fin de mois. Des êtres incapables de satisfaire leurs moindres désirs, condamnés à être des rêveurs permanents devant les vitrines de luxe et les agences de voyage. Des estomacs, clients attitrés du plat du jour et du petit verre de vin rouge ordinaire. Des êtres connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du petit matin. J'en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là. Je n'acceptais pas que ma vie soit réglée d'avance ou décimée par d'autres."
Jacques Mesrine
Jacques Mesrine
Dis moi combien de femmes es-tu sûr d'aimer toute ta vie ?