- Dim Fév 16, 2014 12:56 pm
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Au sortir d'une semaine passée logé nourri blanchi, dans un cadre idyllique (les calanques) à suivre des conférences (7 par jour) sur les progrès récents dans ma branche, je me sens comme exalté.
Jamais dans ma vie je ne me suis senti aussi idiot. Rencontrer, voir pour de vrai, discuter avec des personnes au niveau intellectuel -au sens scolaire du terme- absolument incroyable; des gens qui ont considérablement et durablement influencé mon domaine de recherche à un je ne sais quoi d'humiliant et d'excitant.
J'oscille continuellement entre les mathématiques l'écriture et la rencontre des gens au général et des filles en particulier. Selon mon humeur, mes envies, mes attentes, mes espoirs ou mes déceptions. Ce faisant j'essaie de me créer un cercle vertueux; ne me désespérant pas pour un problème rencontré.
En revanche cette sensation de plénitude, de satisfaction de soi, de désir de me surpasser, d'envie d'apporter ma pierre à l'édifice atteint pour moi sa plénitude dans les mathématiques. En ce sens je me sens anormal, différent, étranger, alien. Je le vis encore un peu comme une tare, mais j'ai pris mon parti d'essayer de le transformer en qualité. Il y a aussi que c'est un monde et un domaine complètement intellectuel et déséquilibré. Un monde qui te happe, et y pénétrer en essayant de conserver ou d'acquérir un semblant d'équilibre, essayer de rester sur terre, c'est pas évident.
En gros quand je suis en mode math je n'ai pas envie. Pas envie d'évoluer, pas envie de rencontrer des gens, pas envie d'écrire, pas envie de cuisiner, pas envie de parler, pas envie de voyager, pas envie de danser, pas envie de draguer, pas envie d'embrasser, de toucher, de rire. Juste l'envie d'aller au bout de ma phase créative, de comprendre dans les moindres profondeurs le problème, d'en tirer la solution la plus élégante possible, de la communiquer de manière simple et ludique.
Je pense que le mieux serait dans ces périodes là de me forcer à faire le reste; au moins de temps en temps, et essayer d'avoir au final cette sensation et les autres mélangées chaque jour de ma vie de manière diffuse et continuelle. Pour atteindre tous mes objectifs il va me falloir être parfaitement à l'écoute de moi-même; il va falloir que j'arrive à discerner exactement ce dont j'ai envie et ce dont j'ai besoin.
Sinon côté filles : croisé sur adopte une doctorante en physique, ayant des goûts musicaux éclectiques bien qu'à tendance électro, et adorant l'humour absurde. On s'est vu au RU de la fac et le courant était assez bien passé. On doit se revoir ce soir à un concert (je lui ai proposé un truc hier, elle m'a proposé ça à la place).
Assez curieusement à un moment donné j'ai arrêté d'être intéressé dès qu'elle a manifesté des signes d'intérêts. Je me suis même posé la question si j'avais envie de la revoir...
Durant ma semaine de séminaires, il y avait UNE fille de ma tranche d'âge. D'apparence assez asociale (ne parlait à personne sauf à table, et encore), mais plutôt jolie de visage. Durant les trois/quatre premiers jours je décide de faire connaissance avec les personnes dont il faut faire connaissance : à la fois celles qui m'ont semblé influentes mais quand même abordables (mais non je ne suis pas sociopathe, juste stratégique). Mais vient le quatrième je décide d'aller l'aborder. Je ne sais plus trop trop comment j'ai fait (ça a été assez naturel
très positif donc si je ne me rend plus compte de la "mécanique"), mais il est clair qu'en ma présence elle était très à l'aise.
Puis dans le bus qui mène à la gare, je la vois de l'autre côté. Je la regarde, lui sourit, et lui fait signe discrètement de venir avec l'index. De la voir rougir, hésiter, puis finalement céder, je dois avouer que ce fut assez jouissif. Comme dit ma prof de thèse : GMS (Glorification des Micro Succès; mais elle dit ça pour les maths.)
"Don't dream it, be it !"
The Rocky Horro Picture Show