- Dim Nov 16, 2014 1:20 pm
#159908
[quote="Triumph"]J'ai fait mon service militaire et je ne pense pas qu'en l'état, il ait pu donner un cadre à quiconque. Il y a quelques décennies, c'est fort possible, mais ça n'est pas ce que j'ai vu.
Comme l'a dit Coug, à 20 ans c'est déjà trop tard.
Des "fortes têtes", il y en avait trois dans mon peloton et au bout de quelques mois l'encadrement a fini par les laisser partir tant ils étaient ingérables. Et pourtant j'étais dans un régiment dit "disciplinaire". L'un a du faire à peine 15 jours, je l'ai vu se faire pourrir par 2 sergents sans sourciller, cracher parterre etc ... Rien à branler, irrécupérable. Ces 3 gars venaient de la région parisienne.
Par contre il y avait aussi un semi-illettré d'origine russe, et un autre Portugais pas vraiment mieux. Faire des choses "comme tout le monde" a pu leur donner une certaine confiance en eux, je pense honnêtement que ça leur a profité. De là à parler de "cadre", non, ils en avaient un.
Vous avez tous en partie tort et raison, la nuance qui manque est celle du
volontariat et de ce qu'on appelle
la force.
Ce sujet transversal touche aussi des thème comme l'éducation, mais aussi la séduction (rôle du chef). Pour faire simple je dirais :
- Oui, l'Armée donne un cadre à des gens
volontaires en perte/manque de repères, indépendamment des critères d'âge/culture/sexe. Ce sont ceux qui vont refuser votre autorité pour la tester, alors qu'en réalité, il n'attendent qu'à ce qu'on les commande avec rigueur
et bienveillance,ça vous rappelle quelque chose ?
A titre d'exemple, je me rappelle de l'un de mes meilleurs hommes sur mon précédent poste : Seine-Saint-Denis, un casier long comme le bras. Au final, le cadre militaire lui a donné un moyen de canaliser son énergie, sur un point d'application clair et défini, parfois pour faire le bon et le bien. A chaque retour à la cité, son statut de militaire accompli imposait le respect de ses pairs et " grands frères ".
- En revanche, pour les gens qui ne sont
pas volontaires , cela nécessite d'utiliser
la force au sens de Napoléon*, psychologique et parfois physique, souvent moins que ce que l'on pense, en tout pas plus physique que ce que beaucoup ont subit dans leur enfance via leurs parents entre l'après-guerre et mai 68. C'est comme ça, certains ne comprennent que la violence et refusent de prendre le recul pour accepter le principe de réalité. Maintenant à partir du moment ou mai 68 a retiré la légitimité de
la force à l'armée se voyant confier les jeunes français, sont apparus des cas comme celui de Triumph.
Dans l'absolu je pense qu'en terme d'éducation et de brassage social, l'Armée à un rôle à jouer. Dans la spécificité de la France actuelle, je suis contre le service militaire.
* :
Il n'y a dans la force ni erreur, ni illusion, c'est le vrai mis à nu.