- Jeu Aoû 14, 2014 9:45 am
#156644
Je suis un peu l'homme des coincidences et des événements précipités. La preuve ci-dessous.
Donc, avec toute cette pluie, pas trop l'occasion de sortir de chez moi cette semaine.
Cependant, avant-hier après-midi, une éclaircie. Vite. Je sors marcher. Et je fais mes 10 km dans mon parc, mon kobo à la main. Mais je marche trop vite et j'ai du mal à lire maintenant avec ma liseuse en marchant. En plus, sans doute que je n'avais pas trop la tête à la lecture.
J'avais remarqué une femme... Elle me croise, nos regards se croisent. Très féminine, du genre à problèmes, vu la manière dont elle était habillée (mais j'habite dans le quartier des femmes à problèmes - d'ailleurs je me demande quel quartier de Paris n'est pas un quartier de femmes à problèmes
).
Je refais un tour, et je la trouve assise à l'extrémité du parc. Je continue à marcher, soudain je pense... mais "idiot, tu ne pouvais pas lui dire deux mots ?". Sauf que bon... je me dis que je n'allais pas faire demi-tour. On verra dans 3 km, une fois la boucle bouclée.
Le temps se couvre. J'accélère le pas. Et surprise, sur le chemin du "retour" dans sa direction, elle avait changé de place. Je savais qu'il y avait un banc en face. Je vais pour m'asseoir sur le banc d'en face en me dirigeant vers le renfoncement et... fichtre ! le banc est occupé par une espèce de punk sorcière qu'un buisson me cachait. Grrrrrr... La femme à laquelle je projetais de dire un mot n'a pas levé les yeux et ne m'a sans doute pas remarqué hésitant entre les deux banc (mais elle ont un troisième oeil sur la tête, vous savez).
Et c'est donc reparti pour un tour d'autant plus rapide que le temps se gâte, qu'il va pleuvoir et que je pense qu'elle va rentrer et que je vais la recroiser.
Ah ! La voilà, au loin... Attention à la phrase qui va tuer... Et voici... je la croise... Elle ne me regarde même pas. Alors je lui lance : "Qu'est-ce que vous lisiez ?". Pas de réponse. Je lui relance : "Qu'est-ce que vous lisiez ?". D'un air las elle me répond : "Oh quelque chose de très compliqué et très ennuyeux". Elle jette un coup d'oeil sur ma kobo et repart dans sa direction. Alors je lui dis "Mais qu'est-ce que ça raconte ?"... Elle ne se retourne même pas et continue son chemin. Froide, hautaine, méprisante... Et moi, je me dis... tssss... je ne lui ai même pas dit "bonjour", quel idiot ! Enfin, vous savez comment on rationalise dans ces moments là...
Le lendemain, je me suis souvenu que j'avais un compte à régler avec la caissière d'un supermarché situé un peu loin de chez moi et qui m'avait posé un lapin une semaine auparavant. Je retourne donc au supermarché, très détendu, dans l'idée de la plaisanter quelque peu sur son comportement.
Je rentre dans le magasin. Ce n'est pas elle à la caisse. Je fais quelques rayons. Personne. Flûte.
Bon, je vais voir ce qu'il y a comme offre dans les cafés. Et j'étais en train de regarder tout ça quand devinez qui je vois débouler dans mon rayon ? Eh bien oui... la femme de la veille ! Et là, je lui dis : "Là, vous allez croire que je vous suis, mais pas du tout". Et elle, souriante : "Mmmm... je ne sais pas ce que je suis censée croire". Je lui fais mes excuses pour la veille de part la manière dont je l'avais abordé : "Je ne vous avais même pas dit bonjour"... Ce à quoi elle répond : "Vous savez, j'étais de très mauvaise humeur, je fais un travail sur le livre que je suis en train de lire et c'est très pénible. Alors vous avez payé...". Et au final, nous avons discuté un quart d'heure entre les confiture et les céréales. Sauf que, sauf que... à 10 mètres de là, voilà la caissière à laquelle j'avais deux mots à dire qui rapplique. Je me dis que ça c'est trop fort ! Deux femmes qui ne se connaissent pas et qui me plaisent pas mal du tout sont à côté de moi et personne aux alentours. J'ai envie d'abréger la conversation avec la femme d'hier. Nous avons énormément de points en commun... Mais cette fois-ci, elle me tient la conversation : je m'amuse à laisser des blancs et lui laisse les soins de trouver les sujets, elle se débrouille très bien ! Elle me propose de l'aider pour une traduction, ce que j'accepte. Et je lui tends ma carte professionnelle, mais en ayant soin de l'avoir un peu entraîné à l'écart afin que la caissière ne voit pas le geste du don de la carte. Je n'ai pas le réflexe de demander les numéros de téléphone.
Je laisse donc ma nouvelle amie continuer ses courses et je me dirige vers la caissière. Grand sourire de sa part. Yeux pétillants. Je lui demande ce qui s'était passé la semaine dernière. "Oh... j'étais fatigué et j'ai oublié. Mais ce soir, si vous voulez..." Alors, je lui tends une carte avec mes coordonnées en lui disant de m'appeler à ce numéro si elle se sent "trop fatiguée", histoire que je ne poireaute pas pour rien.
Je vais acheter mon café, je vais à la caisse. Et je revois "la femme de la veille". Blah blah à la caisse. Puis, encore 10 mn de blah blah dehors. J'aime beaucoup sa conversation. Elle me plaît bien et je sens qu'on a pas mal de points en commun. En plus, elle est italienne... Mais je prends l'initiative d'abréger la conversation, car j'ai juste le temps de faire un peu de ménage chez moi, au cas où les choses se précipiteraient avec la caissière : on n'est jamais trop prudent.
Soirée donc avec la caissière autour d'un verre de vin. Compagnie agréable, mais elle était vraiment fatiguée de sa journée. Très tactile. Ultra féminine. Culturellement : un océan nous sépare. Cependant, là encore, je ne fais pas trop d'efforts dans la conversation, et je la laisse mener sa barque. Elle ne semble pas avoir grand chose de plus que son très jolie visage, son extrême douceur apparente, sa féminité débordante et son bien joli corps. Elle semble évidemment intéressée par ce que je fais dans la vie... Je ne pense pas que ça donnera grand chose. Mais en même temps, je goûterais bien à son corps. Tentative de baiser, elle dévie légèrement la tête, mais laisse mes lèvres toucher les siennes en me disant qu'elle aime prendre son temps. Elle me propose de l'accompagner jusque chez elle. Pourquoi pas ? Donc, on traverse tout Paris en métro et j'enrage de ne pas avoir de livre pour le retour. Cependant je ne vois pas le temps passer. Là encore, je ne fais pas trop d'efforts dans la conversation, on est à 50-50 dans les relances. Arrivé en bas de chez elle, nouveau petit baiser dévié sur les lèvres. Elle me dit : "on se revoit demain !" Et je rentre en traversant Paris dans les néons du métro qui achèvent ce que le vin blanc avait commencé : me donner un sacré mal de tête.