- Ven Aoû 22, 2014 2:32 am
#156971
Petit article volontiers outrancier...
Les djogueurs sont des cons qui arrivent à rendre stressants ces îlots de tranquillité que sont les parcs.
Regardez-les donc à courir en boucle autour du Parc Monceau, jour après jour (quand il faut beau), à heure fixe, pendant une heure, suant, soufflant, haletant, bavant : des boeufs qu'on aurait mis sur deux pattes. Aucun égard pour le promeneur qui doit se pousser pour leur faire de la place. Mais qu'ils aillent donc courir au stade si ça leur plaît tant que ça !
La panoplie du djogueur prête aussi à rire : les oreilles connectées sur un Aïe-fône, un bidule qu'on dirait pour prendre la tension sur le bras genre brassard et des chaussures d'une laideur repoussante qu'ils ont payé très chers et qui contribuent à leur bousiller le dos et les genoux en les faisant atterrir à chaque fois sur le talon.
Assis sur un banc en juillet, je les entendais de leur pas de rhinocéros, me perturbant dans ma lecture, moi tranquillement installé qui ne dérangeait personne pourtant. Y a-t-il donc une saison où on a le droit de les tirer à vue ? Une sorte de chasse urbaine : qu'ils servent à quelque chose quoi !
De ce troupeau de pachydermes disgracieux en panique, tout à coup, émergeait une forme... D'un mouvement cadencé et rapide, une très jolie brune, en dépit de son machin d'autistes dans les oreilles, manifestement encore un aïe-fône, passait, majestueuse. Une marcheuse et qui le faisait très bien. Son corps n'avait rien à envier aux bourrins et bourrines qui soulevaient la poussière et était remarquablement mis en valeur par ces mouvements harmonieux de la marche, qui conférait une sérénité totalement absente des bovins qui lui faisaient de l'ombre. Cette passante baudelairienne des temps post-modernes, dont j'observais la réapparition toutes les vingts minutes, allait m'inspirer à mon tour pour mon choix dans la pratique de la marche. Mais pas au Parc Monceau.
A la Coulée Verte, où la pratique du djoguing est seulement "tolérée pour peu qu'elle ne gêne pas les autres promeneurs", dixit le règlement, bien que ces zouaves s'en contrefichent totalement et qu'il faille se pousser sinon ils vous rentreraient dedans, les coureurs sont plus mixtes : un nombre à peu près égal d'hommes et de femmes. Tandis qu'au Parc Monceau, c'est facilement 70% d'hommes.
Beaucoup courent seul(e)s. Et c'est une véritable boucherie de rencontres rendues totalement impossibles pour cause de repoussage des limites que semblent indiquer leur brassard technologique à la con et d'Aïe-fône dans les oreilles. Pourtant, il y a des spécimens humains qui dans un autre contexte paraîtraient sans doute non dénués de beauté. C'est même une certitude. Et des hommes et des femmes pourraient facilement se rencontrer ici s'ils se décidaient à marcher au lieu de courir dans leur bulle pour "s'affiner" avant de passer leur soirée sur Mitic assis durant des heures sur devant leur écran (car je vous parie que c'est ce qui se passe). Au lieu de ça, ils se regardent bêtement, leur regard d'hippopotame essayant sans doute d'exprimer ce qu'il leur reste de désir. Je n'ai jamais vu un coureur y rencontrer une coureuse : il faut dire qu'ils ont bien conscience d'être des boeufs et vaches suant, soufflant, haletant, souffrant avec un taux de libido en fin de course proche de -270. Et je peux vous dire que c'est bien du gâchis toutes ces belles rencontres avortées au Dieu de la performance gratuite, imbécile, ennuyeuse sinon nuisible. D'ailleurs, je crois qu'à pas un il n'est venu l'idée de se contenter de 15 minutes de courses à pied amplement suffisants (je ne parle pas des athlètes) suivi de quelques kilomètres de marche (allez, et on tolère l'Aïe-fône).
Pour l'interdiction totale de la course à pied dans l'ensemble des parcs parisiens en tant qu'elle constitue une pratique antisociale et antiséduction !
[img]http://www.awiiili.com/wp-content/uploads/2014/02/runing.jpg[/img]
Allez cocotte, bousille tes genoux et ton dos en atterrissant sur le talon. Imaginez l'onde de choc et la manière dont elle se véhicule au corps. Une catastrophe. (Faire "running" sur Google pour voir que c'est un massacre généralisé sponsorisé par Naïque et consorts).