- Mer Nov 23, 2011 12:18 am
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Je remonte la pente tout doucement, tous mes papiers d'immigration sont à présent renouvelés. Je vais pouvoir reprendre une vie normale, avec un job qui me plaît, un sport qui me plaît, des études qui me plaisent et un instrument qui me plaît. Car, oui, je veux apprendre la guitare.
J'en ai fait vers 7-8 ans, mais une engueulade d'enfer par mon prof de l'époque m'avait dégoûté de la chose. J'avais tout plaqué vite fait mal fait... Ca m'est revenu à 18 ans, mais je n'ai jamais sauté le pas pour aller acheter un instrument. Cette fois-ci, 10 ans plus tard, c'est décidé et bien décidé.
Je suis par ailleurs à la recherche d'un job de serveur. L'expérience de cet été avait tourné court, le boss me disant qu'on était en overstaff et qu'il fallait se séparer de certains. Il ne m'a jamais donné de raisons valables, jusqu'allant même dire que je n'avais jamais fait d'erreur, que tout s'était bien passé. Quelle frustration de se faire jeter de la sorte... non pardon, comme de la merde. J'ai eu besoin de plusieurs jours pour encaisser, car je plaçais bcp d'espoir de cette expérience, tant financièrement que socialement.
J'ai donc droit à un reboot en cette fin d'année. C'est pourquoi j'ai rendu visite à un resto non loin du magasin où je bosse depuis le début d'année. Le boss s'est montré qque peu distant dans ses paroles, mettant bien en avant le fait qu'il fallait être pro et efficace dans le job, qu'il fallait aimer le métier, et que la boss de l'autre resto où ils chercheraient du monde est une personne très exigeante. Il sait que mon expérience est faible en la matière ; aussi, il doit se montrer sceptique quant à mes capacités à faire le job correctement. C'est normal. C'est en tout cas le seul message subliminal que je comprends derrière son discours. Il n'a cela dit apparemment pas fermé la porte, m'exhortant à repasser de temps en temps. Plutôt que de m'embarquer dans un long monologue, je lui ai simplement répondu que j'étais aussi très exigeant avec moi-même.
Je sais que ce job me plaît et qu'il me permettra de passer un cap socialement parlant, ce que m'a permis le boulot précédent. Mais j'ai besoin d'un autre défi, car j'ai le sentiment d'avoir fait le tour de la question au magasin. Je vois le job de serveur comme une étape nécessaire dans mon ascension. Quand j'en aurai marre, je ferai autre chose. C'est aussi simple que cela.
Certains vont certainement grincer des dents, mais l'une des raisons pour lesquelles je me lève le matin, c'est aussi pour aller travailler. Car je ne peux faire autrement que de faire un job qui me plaît. Faire un métier par défaut, pour ma part, ce n'est juste pas possible, ca me saoule, je deviens de mauvaise humeur et ne suis pas séduisant. Au-delà du travail, mais pour toutes les choses que je fais dans ma vie et dont le travail fait partie, je ne peux faire autrement que de faire ce qui me plaît. Le contraire est inacceptable. C'est ça, kiffer la life, comme on dit. C'est même plus : kiffer la life, c'est être capable de faire ce qui nous plaît pour tout, et de plaquer la chose concernée quand on en a marre, puis de passer à autre chose. Vivre par défaut, non merci.
Je disais donc que je remontais doucement le pente après un mois de végétation complète qui m'a littéralement conduit vers une sorte de phobie sociale. En particulier avec les bonnasses. Entre frustration, ennui et impression de ne pas avoir de vie. A la base, j'ai déjà tendance à perdre mes moyens face aux bonnasses, mais là, je n'étais juste plus capable de faire quoi que ce soit. Je n'étais plus séduisant.
Mais ça revient. Ca peut paraître con, mais depuis hier, et pour combattre ce stress (ou anxiété ?), je me répète régulièrement "Les bonnasses sont des personnes normales". J'ai engagé la conversation avec une jolie fille qui était assise non loin de moi dans le bus. Elle trifouillait son portable, je lui ai alors parlé de facebook. J'ai pas pris le numéro, mais les signes d'intérêt auxquels j'ai eu droit sont les rires-sourires, le regard et l'entrain dans la conversation (ou des phrases de plus d'une syllabe). C'est pas mal pour un gars encore un peu à côté de la plaque.
L'aventure continue.