- Ven Jan 15, 2016 11:04 pm
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[color=#FF0080][size=150]Lean in[/size][/color]
Il y’a une récurrence que j’ai pu observer chez de nombreuses femmes, le désir d’être épanouie dans leur travail, d’être reconnue, de se sentir évoluer dans leur domaine, trouver un homme qui les aime et avoir une vie de famille réussie, seulement voilà, lorsque notre compagnon nous aime mais que sa conception de la vie, ou plutôt sa conception de ce qu’est une vie épanouie ne correspond pas à la votre, cela se termine inévitablement par la frustration et la lassitude, de part et d’autre.
C’est peut être pour cette raison qu’à un moment donné, généralement à la naissance du premier enfant, certaines femmes initialement ambitieuses, finissent par stagner dans leur travail, ou à se mettre à temps partiel pour une durée indéterminée, afin de pouvoir éduquer leur enfant et assumer les tâches ménagères, délaissant ainsi leurs rêves et mettant un point final à toutes perspectives d’évolution professionnelle.
Une femme à l’origine, pleine de vie, créative et ambitieuse, perd de son panache au fil du temps, faute de n’avoir pas choisi un homme qui lui correspond, et partageant la même vision quand à leurs avenirs professionnel, mais aussi en ce qui concerne leur projet commun en tant que partenaire de vie, à la manière d’une équipe, tel deux co-équipiés, qui s’aiment et se respectent conscients de l’importance pour l’un et et l’autre, de pouvoir s’épanouir dans un domaine qui leu est propre.
Cette réflexion m’a amené à lire le livre
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« En avant toutes » écrit par Sheryl Sandberg.[/color]
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ExtraitPréface de Christine Lagarde
Je me souviens du moment précis de ma vie où j’ai décidé, comme dit Sheryl Sandberg, de « Lean in », de m’imposer.
Adolescente, l’idée ne m’avait jamais traversé l’esprit. En tout cas, pas de façon consciente. J’ai grandi avec trois frères et des parents formidables, et qui m’ont toujours soutenue.
Ces derniers étaient l’un et l’autre des modèles à mes yeux, et m’ont toujours laissés choisir mon destin. Je ne me suis jamais demandé si « je devais » ou si « je ne devais pas » faire telle ou telle chose parce que j’étais une femme.
Mes parents m’ont toujours encouragée à donner le meilleur de moi-même, comme ils l’ont fait pour mes frères. J’ai ainsi eu le pouvoir de décider pour et par moi même. Je me suis efforcée de me surpasser dans tout ce que j’ai entrepris, que ce soit pour rejoindre l’équipe de France de natation synchronisée, pour partir étudier à l’étranger à 17 a puis traverser seule les Etat-Unis et le Mexique à 20 ans, ou encore me lancer dans les études de droit et de sciences politiques. A aucun moment il ne m’est venu à l’idée de ne pas essayer.
Pourtant, lorsque j’ai postulé dans des cabinets d’avocat, les obstacles que rencontrent les femmes sont devenus une évidence. Je me souviens en particulier d’un entretient dans l’un des plus grand cabinet parisien au cours duquel mon interlocuteur m’a clairement fait comprendre que, en tant que collaboratrice, j’étais la bienvenue, mais pas comme femme, et que je ne deviendrais bien sûr jamais associée.
Ce fut pour moi une révélation. C’est à ce moment précis que j’ai pris la décision délibérée de m’imposer. Je l’ai remercié, je me suis levée et je suis partie. J’avais autant le droit d’aspirer à devenir associé-ou quoi que ce soit d’ailleurs- que n’importe quelle autre personne. Homme ou femme. »
J’ai acheté ce livre il y a plusieurs mois déjà, je le lis de temps en temps en fonction de mon état d’esprit et je le laisse sur ma table de chevet pour passer à d’autres lectures, ceci dit, au vue d’un événement survenu aujourd’hui au bureau, je n’ai pu m’empêcher de repenser à Sheryl Sandberg et à toutes les situations auxquelles elle à pu assister, depuis son enfance, jus qu’à sa vie de femme en tant que mère de famille, épouse et n°2 de Facebook.
En effet, en fin de journée je découvre en même temps que mes collègues femmes, que le directeur financier à envoyé un mail à tous les hommes de la société, tous niveaux hiérarchique confondus, dans le but d’organiser une soirée hebdomadaire de foot en salle.
Personne ne voyait d’inconvénients à cela, à part moi …
Comment se fait t’il qu’une activité de détente, de plaisir, et de démonstration de performance (parce que ne nous le cachons pas, c’est bien de cela qu’il s’agit), initiée par les dirigeants (il n’y a que des hommes à la direction), soient proposée uniquement aux hommes de la société ?
Lorsqu’on sait que les contrats, les accords, et les arrangements sont effectués à 90% lors de déjeuner au restaurant, parties de squash , de golf ,de foot etc… autrement dit dans n’importe quel rendez-vous informel !, il me semble indispensable d’y être présente au même titre que n’importe lequel de mes collègues masculins.
Suite à ce constat, j’ai donc demandé à 3 de mes collègues de me faire suivre le fameux mail, afin d’y répondre favorablement, mais comme je m’ y attendais aucun d’entre eux n’a accepté, au passage cela ma même valu d’être taxée de grosse casse couille, et d’un débat quant à la légitimité de ma participation.
Heureusement il y en a eu au moins un qui me l’a envoyé, et ce de son propre chef, étonné de ne pas voir la présence de femmes dans ce mail groupé !
Une fois le mail sous les yeux, j’ai donc répondu à l’assistant du directeur financier,
« Je suis disponible pour le foot en salle hebdomadaire »
Ce à quoi j’ai eu la réponse ci-dessous
« Lol »
Ce à quoi j’ai répondu ceci,
« Si tu veux que je traite tes factures en temps et en heure tu sais ce qui te reste à faire
».
Puis de fil en aiguille, il se trouve que je vais finalement être mise sur la liste des participants de cette nouvelle activité initialement à l’attention unique des « hommes » …
Cette petite péripétie, m’a permise de prendre conscience, de l’importance de manifester son désir de siéger à la table ronde face aux dissidents et dissidentes, au même titre que n’importe qui, peu importe ce qu’il y a entre vos jambes, que ce soit un pénis ou un vagin, parce que dés lors qu’on accepte d’être exclue d’une « simple » partie de foot hebdomadaire, il ne faut pas s’étonner ensuite, d’être exclue des réunions, des dossiers importants donc intéressants, des promotions, des postes à responsabilités et des augmentations !
Ceci n’est pas le discours d’une féministe, c’est le discours d’une simple femme, parce que c’est déjà bien assez comme ça !