- Mar Aoû 19, 2014 7:44 pm
#156835
[quote]M : Vous savez si la piscine est ouverte le dimanche ?
E : Je ne sais pas. Mais avec les grèves en ce moment il est possible qu'elle soit fermée.
M : Rahh, je sais. J'essaie d'y aller 3 fois par semaine mais en général le dimanche c'est impossible.
(relancer) Vous y allez souvent à celle-ci ? (je commence à reprendre la marche, elle marche en même temps que moi)
E : Non, c'est la première fois. Généralement, je vais à celle du 18ème. Là c'est parce que je travaille à la bibliothèque xxx
M : La bibliothèque yyy ?
E : Non, la xxx
M : Ah, je connais la yyy Je vais y étudier des fois. Le décors y est vraiment bien. Mais du coup, je pense que vous étudiez aussi. Mais vous avez quel âge ? Non, attendez, ça ne se fait pas de demander son âge à une femme.
E : Ahah. J'ai 30 ans.
M : Combien ?
E : 30 ans.
M : 30 ans ? J'aurais dit 25.
E : Et vous ?
M : Devinez !
E : Ah non, je suis assez mauvaise à ce jeu-là. En général je vexe.
M : Allez-y, vous avez peu de chance de me vexer.
E : Je ne sais pas, je dirais 25.
M : Vous voyez, vous me faites plaisir.
E : Vous avez quel âge ?
M : J'en ai 24 en fait.
Au fait, vous vous appelez comment ?
E : A. et vous ?
M : Quentin.
Mince 30 ans... mais du coup vous devez avoir un mari, une maison, des gosses.
E : Ahah... oui, 3 !
M : 3 ? Non...
E : (Sourire) Mais non, je n'ai pas d'enfant.
M : Ah bon. Je vous avoue que j'aurais été déçu si vous aviez été mariée. (Sourire) Je vais tourner à la prochaine rue, j'habite à côté. (petite contrainte de temps)
E : Vous habitez où ?
M : Dans la rue ... Mais alors vous étudiez encore à 30 ans ?
E : Oui, en fait je suis thésarde.
M : D'accord, et vous thésez sur quoi ?
E : (Sourire) C'est un doctorat d'histoire.
M : J'ai hésité à faire un doctorat aussi. Mais j'ai préféré me jeter le plus vite dans le monde du travail. (perche pour lui parler un peu de moi)
E : Et vous faites quoi ?
M : Vous voulez dire dans la vie ? (fais semblant de pas comprendre)
E : (Sourire) Oui, vous travaillez dans quoi ?
M : Si tout se passe bien, je commence un job de manager chez ...
(je m'arrête à l'intersection)
E: Bon, et bien, bonne soirée.
M : Oui, bonne soirée (je bug... zut, je loupe l'occasion !)
Attendez, A ! (Elle se retourne face à moi)
J'aimerais prendre votre numéro, si vous n'êtes pas déjà en couple.
(Elle se met les deux mains dans les cheveux, elle sourit)
E : Et bien si... Mais en fait... ça m'a fait plaisir.
M : Je comprends (sourire), bonne soirée.
Ouah, ce récit-là, je me suis précipité sur mon ordinateur pour l'écrire juste après l'avoir vécu.
En général, les récits sont écrits plusieurs jours voire plusieurs mois après la scène, et c'est un dur travail que de se remémorer la conversation. Des passages manquent inévitablement, on construit mentalement un résumé.
Il fallait que je saisisse celui-ci, parce qu'il s'est déroulé de manière particulièrement naturel.
Juste après la natation, les endorphines aidant, j'ai eu envie d'aborder cette brune au pull rouge qui sortait comme moi les cheveux mouillées de la piscine publique.
Bien qu'elle ne soit peut-être pas exactement dans le bon ordre, il y a là toute la conversation.
La conversation n'avait rien de fantastique mais de A à Z le dialogue était fluide, plaisant.
J'en avais encore le sourire aux lèvres en revenant chez moi.
Concrètement, soyons honnête, c'est un râteau. Mais pourtant, aussi bien elle que moi étions heureux de nous êtres parlés.
Je sais que la frustration de ne pas lui avoir parlé aurait été plus grande que le sentiment d'échec.
Réflexion : Le malheur de l'homme, ce n'est pas l'échec. Le malheur de l'homme, c'est de ne pas investir son champs des possible.
J'en reviens à ce besoin d'exploration décrit par Desmond Morris (Le Singe Nu).
Je pense à mon petit-cousin, qui a un an, et que je voyais se fasciner, s'émerveiller pour le bruit de sa main qui frappe un morceau de carton, la manière dont les adultes tiennent leurs téléphones.
C'est cette curiosité, innée, qui nous fait apprendre tout. Sans curiosité, nous n'aurions pas envie de comprendre ni apprendre et nous resterions des légumes.
Or, quelle source de motivation nous faut-il ? Le plaisir, plaisir d'apprendre.
On est donc heureux quand on investit, quand on explore, notre champs des possibles.
E : Je ne sais pas. Mais avec les grèves en ce moment il est possible qu'elle soit fermée.
M : Rahh, je sais. J'essaie d'y aller 3 fois par semaine mais en général le dimanche c'est impossible.
(relancer) Vous y allez souvent à celle-ci ? (je commence à reprendre la marche, elle marche en même temps que moi)
E : Non, c'est la première fois. Généralement, je vais à celle du 18ème. Là c'est parce que je travaille à la bibliothèque xxx
M : La bibliothèque yyy ?
E : Non, la xxx
M : Ah, je connais la yyy Je vais y étudier des fois. Le décors y est vraiment bien. Mais du coup, je pense que vous étudiez aussi. Mais vous avez quel âge ? Non, attendez, ça ne se fait pas de demander son âge à une femme.
E : Ahah. J'ai 30 ans.
M : Combien ?
E : 30 ans.
M : 30 ans ? J'aurais dit 25.
E : Et vous ?
M : Devinez !
E : Ah non, je suis assez mauvaise à ce jeu-là. En général je vexe.
M : Allez-y, vous avez peu de chance de me vexer.
E : Je ne sais pas, je dirais 25.
M : Vous voyez, vous me faites plaisir.
E : Vous avez quel âge ?
M : J'en ai 24 en fait.
Au fait, vous vous appelez comment ?
E : A. et vous ?
M : Quentin.
Mince 30 ans... mais du coup vous devez avoir un mari, une maison, des gosses.
E : Ahah... oui, 3 !
M : 3 ? Non...
E : (Sourire) Mais non, je n'ai pas d'enfant.
M : Ah bon. Je vous avoue que j'aurais été déçu si vous aviez été mariée. (Sourire) Je vais tourner à la prochaine rue, j'habite à côté. (petite contrainte de temps)
E : Vous habitez où ?
M : Dans la rue ... Mais alors vous étudiez encore à 30 ans ?
E : Oui, en fait je suis thésarde.
M : D'accord, et vous thésez sur quoi ?
E : (Sourire) C'est un doctorat d'histoire.
M : J'ai hésité à faire un doctorat aussi. Mais j'ai préféré me jeter le plus vite dans le monde du travail. (perche pour lui parler un peu de moi)
E : Et vous faites quoi ?
M : Vous voulez dire dans la vie ? (fais semblant de pas comprendre)
E : (Sourire) Oui, vous travaillez dans quoi ?
M : Si tout se passe bien, je commence un job de manager chez ...
(je m'arrête à l'intersection)
E: Bon, et bien, bonne soirée.
M : Oui, bonne soirée (je bug... zut, je loupe l'occasion !)
Attendez, A ! (Elle se retourne face à moi)
J'aimerais prendre votre numéro, si vous n'êtes pas déjà en couple.
(Elle se met les deux mains dans les cheveux, elle sourit)
E : Et bien si... Mais en fait... ça m'a fait plaisir.
M : Je comprends (sourire), bonne soirée.
Ouah, ce récit-là, je me suis précipité sur mon ordinateur pour l'écrire juste après l'avoir vécu.
En général, les récits sont écrits plusieurs jours voire plusieurs mois après la scène, et c'est un dur travail que de se remémorer la conversation. Des passages manquent inévitablement, on construit mentalement un résumé.
Il fallait que je saisisse celui-ci, parce qu'il s'est déroulé de manière particulièrement naturel.
Juste après la natation, les endorphines aidant, j'ai eu envie d'aborder cette brune au pull rouge qui sortait comme moi les cheveux mouillées de la piscine publique.
Bien qu'elle ne soit peut-être pas exactement dans le bon ordre, il y a là toute la conversation.
La conversation n'avait rien de fantastique mais de A à Z le dialogue était fluide, plaisant.
J'en avais encore le sourire aux lèvres en revenant chez moi.
Concrètement, soyons honnête, c'est un râteau. Mais pourtant, aussi bien elle que moi étions heureux de nous êtres parlés.
Je sais que la frustration de ne pas lui avoir parlé aurait été plus grande que le sentiment d'échec.
Réflexion : Le malheur de l'homme, ce n'est pas l'échec. Le malheur de l'homme, c'est de ne pas investir son champs des possible.
J'en reviens à ce besoin d'exploration décrit par Desmond Morris (Le Singe Nu).
Je pense à mon petit-cousin, qui a un an, et que je voyais se fasciner, s'émerveiller pour le bruit de sa main qui frappe un morceau de carton, la manière dont les adultes tiennent leurs téléphones.
C'est cette curiosité, innée, qui nous fait apprendre tout. Sans curiosité, nous n'aurions pas envie de comprendre ni apprendre et nous resterions des légumes.
Or, quelle source de motivation nous faut-il ? Le plaisir, plaisir d'apprendre.
On est donc heureux quand on investit, quand on explore, notre champs des possibles.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.