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Modérateurs: animal, Léo

By john dilinger
#158445 [quote="animal"]S'intéresser aux gens, oui, mais il faut aussi savoir dire "non", sinon tu vas perdre un temps précieux avec des gens qui n'en valent pas la peine.

Ça ne m'est pas encore arrivé. Grâce à, je pense, une capacité naturelle à détecter ceux qui valent le coup.
By James ex S
#158457 [quote="john dilinger"]

Je connaissais depuis quelques temps mes "axes d'amélioration" (comme on dit en entretien d'embauche) : plus de flexibilité (Stéphane) et changer mes attentes (animal), c'est-à-dire parler aux femmes pour le plaisir de leur parler, et non plus juste pour obtenir leur chaleur.

J'ai été agréablement étonné de voir que faire preuve de flexibilité (à partir de ma position d'avant qui était trop rigide) ne me mettait pas comme je le craignais dans une position de fiotte émasculée, mais fluidifiait considérablement mes rapports.

C'est intéressant. J'ai aussi été trop rigide pendant longtemps (chemin normal de celui qui a d'abord été trop gentil et malléable selon moi) et en faisant preuve d'un peu plus de flexibilité, je me suis rendu compte que je m'étais fermé bon nombre de portes. J'ai aussi réalisé que ce que je craignait, ne s'est pas produit, à savoir passer pour un gentil garçon (ce que tu appelle la fiotte émasculée :wink: )

Je tiens par exemple beaucoup à ma vie privée, ce qui n'est déjà pas évident quand on évolue dans une ville de taille petite à moyenne. Mon Facebook est d'ailleurs cadenassé à double tour j'ai aussi lâché un peu de ce coté là pour ne pas passé pour un gros rustre dans ma formation.

Idem aussi dans mes relations avec les femmes. Savoir parfois aller chercher une fille qui en vaut la peine, prendre le risque de se mettre en position de faiblesse, en démontrant un peu d'intérêt. A plusieurs reprises elle m'ont dit que c'est exactement le petit signal qu'elles attendaient. J'ai encore une image assez précise en tête d'une relation, d'un premier rendez-vous... et j'avoue que j'ai dû revoir mes exigences à la baisse et m'éloigner un peu de l'image chevaleresque que j'avais en tête.

Ca a du bon de s'adoucir :mrgreen:
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By animal
#158466 [quote="James ex S"]Ca a du bon de s'adoucir :mrgreen:
Dans le cadre d'une relation longue, oui. J'ai par le passé eu trop tendance être rigide sur plein de petites choses qui m'ont au final freiné plus qu'autre chose. Dans ma relation par exemple, j'ai longtemps retenu le "je t'aime" alors que je suis fou de ma femme, et au final, je me suis rendu compte que le dire n'était pas un signe de faiblesse, mais également que ça m'a aussi mis plus en phase avec mes sentiments. Après, ça n'a pas la même valeur au bout de 2 ans que de 2 mois, mais quand même, c'est important d'être conscient qu'en verbalisant les choses, on les vit, et en refusant catégoriquement de les verbaliser, on se freine.
By john dilinger
#160134 [size=150]Comme dans un film[/size]

[img]http://image.toutlecine.com/photos/h/i/s/histoire-du-garcon-qui-voulait-qu-on-l-embrasse-1994-02-g.jpg[/img]

Beaucoup de choses se sont passés, d'un coup, en un mois et demi.

Moi qui m'imaginait passer les 10 prochaines années à Paris, me voilà en train de prolonger ce journal en Espagne. Première étape d'une traversée de l'Europe.

Moi qui guettait fébrile les offres d'emploi de ma minuscule chambre de bonne, me voilà dans un grand appartement au centre de la capitale ibérique.

Moi qui cherchait en traînant des pieds un travail de cadre dans telle ou telle multinationale pour laquelle je ne partagerais pas sa recherche de profit amorale, me voilà projeté sur une thèse doctorale que je n'osais plus espérer. Et voilà que je finis par faire ce que j'ai toujours voulu faire : de la recherche.

Je me suis donné les moyens de décrocher cette thèse, mais je dois aussi avouer avoir eu beaucoup de chance... presque trop.

===

Les premiers matins durant lesquels je me réveillais dans cette auberge de jeunesse, attendant de trouver un logement fixe, je n'y croyais pas vraiment.
Je veux dire : ça avait l'air bien réel, mais autant que peut l'être une pellicule* qu'on ferait défiler devant mes yeux.

C'était peut-être à cause du manque de sommeil, remarquez.
La veille de mon vol, j'avais eu la bonne idée de revoir une amitié charnelle de longue date.
C'était de la gourmandise, j'avais déjà vu une autre fille quelques jours avant. Mais j'avais besoin de me remplir l'estomac avant le grand départ.

C'est donc les yeux encore humide de rêves que je pris l'avion et que je traînais mes deux valises sur le pavé tel un zombie.
Evidemment ça parlait l'étranger partout par ici. Demander un renseignement avec les doigts en leur montrant une carte produit une espèce de chant castillan avec une chorégraphie des mains (gauche, droite, droite) très touchant mais difficile à interpréter. Surtout avec 2 heures de sommeil dans les dents.
Enfin, l'adresse trouvée... la chambre... puis le repos.

Mais rien à faire, même le lendemain et encore fortement aujourd'hui je baigne encore dans un sommeil éveillé tant je suis abasourdi par le changement de perspective que j'ai subi.
Autre pays, autre langue (jamais pratiquée avant), autre carrière.

===

Je me mettrais volontiers des baffes. Des baffes pour ne pas arriver à jouir simplement de cette chance.

C'est de ma faute, je suis allergique au bonheur. Je l'ai toujours été.
Il y a quelque chose de triste dans le bonheur : on ne sait pas combien de temps ça va durer.

Je me suis surpris à regretter que ça se soit réalisé.
J'en parlais à Stan lors d'une conversation éminemment profonde sur la dynamique du désir et de ce qui est atteint.

Il se trouve que j'ai su très tardivement être sélectionné. Un changement de dernière minute, le fameux coup de chance.
Les quelques mois qui ont précédée cette information, j'étais hors champs, cette option tant souhaitée ne faisait plus partie de l'arbre des possible.
Je me rêvais alors, sur cette branche impossible de l'arbre (si j'avais...) à la terrasse d'un café concentré sur des travaux de recherche avant de me laisser déconcentré par une espagnole qui ressemblerait à une actrice d'Almodovar et avec qui j'entamerais une belle histoire après l'avoir adroitement accostée.
[img]http://www.notasdecine.es/files/2012/01/la-piel-que-habito-lidera-las-nominaciones-a-los-goya.jpg[/img]

Mais désormais j'y suis en Espagne, dans cet environnement, ce qui me met alors la responsabilité de ce rêve sur les épaules.
Ne pas avoir accès à cette opportunité me permettait de l'enrichir, l'embellir ; y avoir soudain accès me met face à mon imagination. Et finalement me ridiculise.
Je ne vais pas m'asseoir à cette terrasse de café en attendant qu'une sosie d'Elena Anaya se pointe.
D'abord parce que tout ça manque de spontanéité. Or la rencontre est spontanée, elle ne s'attend pas.
Ensuite parce que je me sentirais trop con. Con de vouloir calquer un rêve sur la réalité.

Mais cette rencontre virtuelle n'est qu'un exemple parmi d'autres des projections que je m'étais faite.
Ce décalage entre le rêve et la réalité devient donc source d'insatisfaction, quand bien même dans les faits j'ai obtenu l'orientation de vie que j'avais toujours voulu avoir.

Qu'est-ce que je disais : allergie au bonheur.

* Je crois que c'est l'espagnol pelicula (film) qui me fait adopter spontanément ce mot. Influence de la langue sur la façon de penser, etc...
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By DancingRonin
#160136 Le problème quand on a une nature fondamentalement passionnée, c'est qu'on a du mal à se fixer à la cadence dictée par cette bonne vieille réalité. On veut toujours que ça aille plus vite et plus fort. D'où souvent un goût d'insatisfaction dans la bouche.

On réduit souvent ça à un manque de maturité, par cliché, je pense que cela n'a rien à voir.
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By animal
#160171 Tu réfléchis trop (comme d'hab). C'est normal d'être un peu sonné quand on réalise que pour vivre ce qu'on rêve de vivre, il suffit... de le faire. Et après, une fois l'émerveillement passé, ça va devenir ta normalité. Et ta manière de faire les choses, sans attendre qu'elles se produisent. Enfin, si tu intègres bien la leçon et que tu prends l'habitude de tout faire comme ça.

Bref, content de voir que tu avances dans le bon sens :-) , on peut débarquer à partir de quand?? :mrgreen: :mrgreen:
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By pantin
#160172 ça me rappelle mon arrivée à Berlin, il y a des années, j'avais décidé de partir après le Bac, une année loin de tout pour me rapprocher également de ma petite amie de l'époque. j'étais parti avec des potes pour passer le week-end avant de me lancer et je me vois descendre de la bagnole avec trois sacs blindés, à chercher le numéro de tram, à dire "à l'année prochaine" sous un ciel bien grisonnant à ceux avec qui tu partageais tout chaque jour depuis des années. j'ai mis un certain temps à trouver ma place.

Quand je suis revenu, tout était différent jusqu'à ce que je me rende compte que c'est surtout moi qui avait changé.

La satisfaction du but atteint est maigre, je dirais même que c'est absolument normal que pour un temps ça te coupe un peu les pattes, en comparaison de l'énergie que t'apporte un projet/désir/but que tu te donnes à réaliser. Il en faut toujours de nouveaux.
By john dilinger
#160200 [quote="pantin"]Il en faut toujours de nouveaux.
J'ai l'impression...

[quote]on peut débarquer à partir de quand?? :mrgreen: :mrgreen:
Si tu paies la nuit en bonnes bouteilles de vin françaises, il y a moyen de s'arranger :mrgreen:
By john dilinger
#160201 [quote="DancingRonin"]Le problème quand on a une nature fondamentalement passionnée, c'est qu'on a du mal à se fixer à la cadence dictée par cette bonne vieille réalité.

Alors que le vrai bonheur serait l'épicurien, cad jouir de ce qu'on a sur l'instant sans chercher à avoir plus.

Mais Épicure avait-il de l'ambition...?
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By la mouche
#160202 [quote="john dilinger"][quote="DancingRonin"]Le problème quand on a une nature fondamentalement passionnée, c'est qu'on a du mal à se fixer à la cadence dictée par cette bonne vieille réalité.

Alors que le vrai bonheur serait l'épicurien, cad jouir de ce qu'on a sur l'instant sans chercher à avoir plus.

Mais Épicure avait-il de l'ambition...?

J'en doute: « Ne pas avoir faim, ne pas avoir soif, ne pas avoir froid ; celui qui dispose de cela, et a l'espoir d'en disposer à l'avenir, peut lutter comme il arrive, et coulera des jours heureux. »

Pour illustrer: « Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien. »
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By animal
#160205 [quote="john dilinger"][quote="DancingRonin"]Le problème quand on a une nature fondamentalement passionnée, c'est qu'on a du mal à se fixer à la cadence dictée par cette bonne vieille réalité.

Alors que le vrai bonheur serait l'épicurien, cad jouir de ce qu'on a sur l'instant sans chercher à avoir plus.

Mais Épicure avait-il de l'ambition...?
Sauf que tu peux (aussi) apprécier le voyage vers le top avec ses hauts et ses bas.
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By bent
#160218 Tu peux le fêter avec une crémaillère même si les gens que tu connais pour l'instant ne sont pas à la hauteur de tes exigences, à part le ménage le lendemain, tu as pas grand chose à perdre.
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By DancingRonin
#160220 Je ne dis pas que cela est bon où mal. Je constate, car c'est mon ressenti perso, étant une personnalité passionnée (parfois trop). Mais je pense qu'il y'a un bon point moyen entre les deux extrêmes décris ici, sans pour autant avoir la prétention de le décrire, ni d'y arriver.
By Axou
#160443 Au sujet de la réalisation de ses rêves, j'ai pris une grosse claque il y a quelques années quand j'avais réussi à obtenir la vie quasi exacte que je voulais, et que je n'étais pas heureux. Il y avait une forme de satisfaction quand même, liée à l'atteinte d'un objectif.
By john dilinger
#160617 Une belle rencontre en avion.

Ca a commencé par la plus banale des phrases d'accroche dans la salle d'embarquement. Vraiment, la première phrase importe peu tant que c'est dit spontanément.
« Vous aussi vous prenez le vol pour Madrid ? »

Par réflexe maintenant, quand j'ai un renseignement à demander, je me dirige vers la personne qui éveille le plus mon intérêt.
Elle était grande, très fine, blonde, perchée sur des talons.
Bref, fantasme certes cliché mais agréable à regarder.

Je m'étais moi-même ce jour-là, par réflexe, habillé de manière assez coquette. Plus coquette que ce que je ne m'habillais 5 ans auparavant, c'est certain.

La conversation continue avec entrain, [url=http://www.spikeseduction.com/articles/13842_rencontrer-femme-avion.html]un article[/url] me revient en tête au moment de l'échange.

J'avais noté sur le billet qu'elle tenait à la main que nos places n'étaient pas à côté. C'eût été trop beau.
Elle me demande d'ailleurs d'elle-même, une fois sur le bitume dehors, quelle est ma place. Quelle meilleure porte ouverte ? Je lui propose de s'installer côte-à-côte si nos voisins le permettent.

Par chance, nous finissons par obtenir des hôtesses une rangée de 3 sièges pour nous deux. La situation est propice à l'enceinte close.

Elle est d'origine espagnole et fait aujourd'hui sa vie en France, en tant que traductrice indépendante.
Elle vient à Madrid pour une semaine pour voir une amie.
Quand bien même je n'ai jamais senti le besoin de le devenir moi-même, je suis fasciné par les auto-entrepreneurs.
Je ne peux que comprendre son attrait pour le métier de traducteur étant donné sa fluidité à parler français après seulement un an d'apprentissage (il n'y a peut-être que les "je" qu'elle prononce comme des "ye" et qui lui donnent ce petit accent charmant inévitable chez les méditerranéennes ayant appris le français).

Les moments de plein et de vide alternent. J'ai pris l'habitude depuis un post de Piano à laisser plus souvent le silence s'installer sans le craindre. Moments de silence d'autant plus nécessaires dans les longs trajets.

Elle relance d'ailleurs d'elle-même après la plupart de silences et la conversation ne semble jamais manquer de choses intéressantes à raconter.
J'avais déjà remarqué avec amusement dans la salle d'embarquement que nous discutions depuis 15 minutes sans avoir échangé les prénoms, et c'est quelques minutes après s'être assis dans l'avion qu'elle se présente et me demande mon prénom. Je souris encore une fois du naturel avec lequel les prénoms se sont échangés.

Elle a les doigts fins. Pas forcément longs, mais fins.
Cela fait quelques mois que j'ai commencé à avoir de l'attirance pour les doigts longs et fins. J'ai dans mes archives la photo d'une femme avec qui je fus et qui pose avec douceur ses doigts longs et fins sur mon épaule. Je ne sais pas pourquoi, mais la façon qu'elle avait de poser sa main sur mon épaule ou mon bras me faisait me sentir très masculin.

Je ne me souviens plus très bien autour de quoi tournait la conversation. La France, l'Espagne, la nourriture. Beaucoup autour de la nourriture. Le café surtout.
Je projette une situation improbable dans laquelle je l'inviterai à boire le meilleur capuccino de Paris (non, pas chez Starbucks :wink: ). Improbable car elle habite en province proche et n'est passé à Paris que pour prendre l'avion.

Elle doit prendre le même métro que moi. Nous proposons de le prendre ensemble une fois l'avion atterri.
J'ai l'occasion de la voir marcher devant moi une fois dans l'aéroport. Damn, ce que je vois me donne envie d'en savoir plus.