- Lun Fév 24, 2014 2:22 pm
#147089
Le "toreador toréé".
[quote]- Señorita, je voudrais embrasser votre main.
- Vous n'avez nul besoin d'embrasser ma main.
- Oh si ! J'en ai un grand besoin.
- Il passera comme il est venu.
- Promettez que vous ne vous opposerez pas, le jour où j'en ferai naître l'occasion.
- Je ne fais jamais de promesses.
- Je vous en prie, je vous en prie...
- Eh bien ! le bout de mes doigts, mais pas plus loin que la première jointure.
- Quand ? où ? dites-moi quand ?
Montherlant
Les Bestiaires.
Olé !
[video]http://www.youtube.com/watch?v=ZxQs7SJ4xkE[/video]
En Espagne, la femme s'assurera, outre votre belle apparence, que vous n'avez pas une éducation de sauvage. J'ai vu des hommes beaux en dernier état de "
besoin",
genou à terre publiquement durant des minutes, réussir ainsi à obtenir un rendez-vous puis une histoire sérieuse.
De l'utilité de ne jamais singer les Américains hors des Etats-Unis et de ne pas fuir en toute circonstances ce qu'ils appellent être "needy".
Après tout, mon coeur à moi aussi s'était ouvert face à une espagnole très espagnole, muy castillana, qui s'était montrée "needy" à mon égard, à ma très grande surprise d'ailleurs.
Il faut aussi dire que l'homme espagnol, je parle de ce que je connais, à savoir des castillans et dans une certaine mesure des andalous, est plus homme que le français. Je me surprenais à chaque fois de voir à quel point nos jeunes compatriotes de passage dans la ville où j'étais pouvaient paraître anémiés, affaiblis, efféminés, grotesques en comparaison avec l'ibérique. (Et attention, je me place dans le lot, bien qu'étant moins jeune).
En comparaison, il est vrai que l'Espagnol de passage à Paris fait un peu balourd, patapouf, mal dégrossi, malappris.
Espagnols et Français se consoleront sans doute en se disant qu'ils ne peuvent de toute façon jamais être pires que les Anglais dans un pays étranger.
Un jeune Français qui appliquerait des tactiques de Docteur Folamour Made in the USA ou je sais pas qui là-bas, ressemblerait encore plus à de ces crevettes agressives imbibées que j'ai eu de temps à autre l'occasion de croiser dans quelque bar de Bastille où il m'est arrivé de m'attarder.
Attention, je ne parle pas de ces lieux espagnols anglicisés ou germanisés de la côte qui sont la honte de l'Espagne (merci Franco là aussi...)
Ceci étant, j'ai été très surpris, à l'école de langues que je fréquentais là-bas, d'entendre un jour un jeune marocain dire qu'il trouvait que les Espagnols ressemblaient à des femmes. Ma très grande surprise aussi a été d'apprendre pas une femme brésilienne qui travaillait dans le monde de la prostitution, que les castillans bien sous tout rapport, non seulement étaient friands de prostituées, mais en particulier de transexuels.
Actualité croisée, je regardais cette photo de cette belle jeune andalouse :
[img]http://static01.nyt.com/images/2014/02/23/world/bull-twitter/bull-twitter-superJumbo.jpg[/img]
La beauté des espagnoles, c'est avant tout quelque chose dans le maintien que j'ai appris peu à peu à apprécier, à aimer et qui s'apprend comme un bon vin : cette fierté de la race qu'un français ne peut guère plus avoir, étant donné que nous avons opté pour l'universalisme abstrait et qu'on nous a rendu honteux de notre propre culture dégénéré en folklore (c'est le breton qui parle).
Définition d'un mot que je veux réhabiliter au moment où des guignols made in 1984 veulent le supprimer du dictionnaire :
race.
Définition :
Fierté de sa propre bâtardise.
Aucune race n'est pure, et surtout pas en Espagne. Mais la volonté de
faire race, c'est épurer sa bâtardise en construisant par là une culture authentique.
Les Français - à l'opposé de presque tous les autres peuples de la terre - ne veulent plus
faire race,
sous prétexte qu'un dictateur
allemand a complètement perverti ce mot. Et ceci n'a aucun rapport avec la couleur de la peau. Ceci est un des signes de notre déclin.
Mon ex espagnole n'était peut-être pas la plus belle femme du monde mais vous l'auriez vu danser la sevillana en vous regardant dans les yeux comme elle me regardait, elle le devenait instantanément. Olé !
Maintien en public, mais aussi parfois catastrophe en privé dans une tendance au laissez-alller fort dommageable, et là, il faudrait éduquer : cela explique à mon sens le taux phénoménal de divorces prononcés là-bas.
Mais je connais aussi des espagnols qui s'américanisent aussi, hélas, et qui ne voient plus leur culture que comme "folklore" et vont jusqu'à militer contre la tauromachie (manifestement dans des associations fonctionnant avec des sous anglo-saxons) tout en trouvant leur propre culture du dernier ringard... Ils me semblent qu'ils sont, hélas de plus en plus nombreux.
Franco (qui par ailleurs a eu bien des défauts, cf ce que je disais notamment sur la côte) a cependant préservé l'Espagne en ceci qu'il a introduit une mesure de la première utilité, à savoir : interdire de parler une langue étrangère autre que le français - et qui s'apprenait comme le latin, autrement dit avec des résultats relativement discutables. Maintenant, hélas, tout le monde veut se mettre à l'anglais, et ils le font d'autant mieux qu'ils pensent être nuls en langues.
Pour ma part, je considère que les peuples latins, avant de se mettre à vouloir baragouiner le globish, devraient apprendre une langue latine. D'une part parce que c'est plus facile pour eux que l'anglais, et d'autre part, parce que cela opère comme une barrière naturelle contre la globishisation de s'être ouvert en premier lieu à une autre culture peut-être plus authentique et surtout moins envahissante. Oui, il faudrait d'abord parler qui l'Espagnol, qui le Portugais, l'Italien, le Roumain et pourquoi pas le Romanche avant de s'attaquer à l'Anglais.
Quand à la belle ci-dessus, elle a été arrêtée pour avoir appelé à la mort de
tous les hommes politiques sur
twitter (ce que pensent une grande majorité de ses compatriotes), j'imagine quelque chose comme "Pero hay que matarlos a todos!" en un cri du coeur spontané sans conséquences. Les juges, effroyablement anglicisés quant à eux dans leurs procédures, ont dû oublier jusqu'à ce proverve espagnol :
perro ladrador poco mordedor et qu'on pourrait traduire par "plus un chien aboie, moins il mord".
[url]http://www.nytimes.com/2014/02/23/world/europe/in-a-first-for-spain-a-woman-is-convicted-of-inciting-terror-over-twitter.html[/url]
La justice espagnole devient très procédurière, elle aussi.
Olé ! E viva el Montherlant !