Itou

Modérateurs: animal, Léo

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By Maurice
#146943 Déjà, si on ne le devine pas à la vision de l'"oeuvre", on peut dire que l'oeuvre a complètement raté son but.

Mais on est rassuré, d'après wikipedia, ça n'a aucune signification : [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Arche_%28Tual%29[/url] .
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By Stéphane
#146944 [quote="Maurice"]Déjà, si on ne le devine pas à la vision de l'"oeuvre", on peut dire que l'oeuvre a complètement raté son but.

Mais on est rassuré, d'après wikipedia, ça n'a aucune signification : [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Arche_%28Tual%29[/url] .
Probablement un pote de l'Oligarchie de l'époque. Donc faisant partie de ce qui se faisait appeler, je crois, la "gauche" ;)
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By Maurice
#146946 Ca fait partie des bonnes pages d'Houellebecq, oui, qui m'a ouvert les yeux, là dessus. (Alors que je me disais en désespoir de cause que je devais décidément être trop bête pour ne rien comprendre à ce genre de choses).

C'est du lard institutionnel. Mais c'est encore plus moche en vrai qu'en photo ! :D
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By Maurice
#146998 Il y a une chose qu'on n'enlèvera pas aux Italiens, c'est ce sens quasi inné de ce qui est de l'art et de ce qui mérite de finir à la poubelle, avec passage à l'acte instinctif et salvateur :mrgreen: :

«Je ne me suis rendue compte de rien», explique la femme de ménage, loquace, à La Repubblica.

«Je suis allée ouvrir la salle, j’ai vu tout ce foutoir par terre, les cartons, les bouteilles de verre au-dessus ses cartons, un vrai bordel. Alors j’ai pris les cartons, les bouteilles, j’ai tout mis dehors». :D

Qu'on la décore ou mieux, qu'on la nomme Ministre de la Culture ! Un tel bon sens devrait faire des prodiges !

[url]http://www.slate.fr/culture/83771/italie-femme-menage-musee-installation-poubelle[/url]
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By Ventel
#147000 La Belle Epoque ou les belles années d'une bourgeoise inconsciente qui s'empiffrait pendant que les prolétaires craignaient le gaz dans les mines.

C'est vrai que la Belle Epoque parisienne est attirante avec son monde proustien, ses verreries, ses gens aux monocles, ses dandys aux longs chapeaux, et ses domestiques polis ; mais, regardez de plus près la Belle Epoque du Nord-pas-de-Calais ou l'ignoble séparation des classes dans le Titanic (ce bateau résume à lui tout seul l'horreur d'être un ouvrier irlandais en 1912).

Cette société pue la ferraille, la suie, la graisse des ustensiles et l'huile noircie des moteurs.

Et puis, ce n'est même pas une question de couleur de peau. De nombreux blancs aux yeux bleus étaient des sans-le-sou bons à ramasser la crotte sur le bord du caniveau. Mon arrière grand-mère était une bonne dans un château, et mon arrière grand-père était un mineur qui jouait de l'accordéon aux foires locales. Il est mort de la Silicose à 50 ans.
A cette époque, j'aurais sûrement dû mettre la houille dans un wagon pendant qu'un libéral franc-maçon (mon patron) ramenait, avec l'aide des ambassadeurs et des coloniaux, des objets de Chine ou d'Afrique, pour remeubler son énorme domaine.
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By Ventel
#147001 En parlant de "mulâtre", Alexandre Dumas (vers 1850) était très souvent attaqué par ses contemporains.

Sur Wikipedia, on trouve une de ses répliques (une vraie perle) :

Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?

Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit.
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By la mouche
#147002 [quote="Maurice"]L'épisode de la corrida de Madrid, c'est Charlot aux taureaux ! :) Tout va absolument de travers et c'est de pire en pire !

Ensuite, c'est un "espagnol", et il parle magnifiquement bien du monde ibérique : son agacement devant leurs coutumes et en même temps son admiration pour cette même manière de vivre, deux faces d'une même monnaie, c'est ce que j'ai vécu là-bas. Il sait très bien parler de plein de petits détails, et il me fait rire avec ça, par exemple l'accent andalou, qui est un pur bonheur et à la fois une vraie terreur pour qui sait parler castillan. Le tout dit avec cet humour supérieur qu'on nomme "esprit".

Bon, je vais débroussailler ma bibliothèque et regarder ça. En plus, entre temps, j'ai découvert la Galice qui m'a fait changer d'avis sur l'Espagne.

[quote="Ventel"]
Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit.
Très bon :mrgreen:
By mwu
#147003 [quote="Ventel"]La Belle Epoque ou les belles années d'une bourgeoise inconsciente qui s'empiffrait pendant que les prolétaires craignaient le gaz dans les mines.

C'est vrai que la Belle Epoque parisienne est attirante avec son monde proustien, ses verreries, ses gens aux monocles, ses dandys aux longs chapeaux, et ses domestiques polis ; mais, regardez de plus près la Belle Epoque du Nord-pas-de-Calais ou l'ignoble séparation des classes dans le Titanic (ce bateau résume à lui tout seul l'horreur d'être un ouvrier irlandais en 1912).

Cette société pue la ferraille, la suie, la graisse des ustensiles et l'huile noircie des moteurs.

Et puis, ce n'est même pas une question de couleur de peau. De nombreux blancs aux yeux bleus étaient des sans-le-sou bons à ramasser la crotte sur le bord du caniveau. Mon arrière grand-mère était une bonne dans un château, et mon arrière grand-père était un mineur qui jouait de l'accordéon aux foires locales. Il est mort de la Silicose à 50 ans.
A cette époque, j'aurais sûrement dû mettre la houille dans un wagon pendant qu'un libéral franc-maçon (mon patron) ramenait, avec l'aide des ambassadeurs et des coloniaux, des objets de Chine ou d'Afrique, pour remeubler son énorme domaine.

+1
Et qu'est ce qui a permis à tout ces "mal née" d'avoir aujourd'hui un sort objectivement moins béantes; les inégalités étant toujours là mais n'ayant plus la même magnitude, en Europe, que celles du Titanic.

La croissance économique.

Un livre (retour au sujet) appréciable sur cela et les différentes formes de capitalisme :
[url]http://www.amazon.com/Good-Capitalism-Economics-Growth-Prosperity/dp/0300158327[/url]

@Maurice : très interessant le lien sur les status détruites.
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By Maurice
#147005 [quote="Ventel"]En parlant de "mulâtre", Alexandre Dumas (vers 1850) était très souvent attaqué par ses contemporains.

Sur Wikipedia, on trouve une de ses répliques (une vraie perle) :

Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?

Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit.

Ceci étant, on sait très bien qu'Alexandre Dumas père avait une ribambelle de nègres (à savoir écrivains à sa solde) qui travaillaient sous ses instructions et dont il semble que certains aurait pu s'arroger le droit d'être le véritable auteur de tel ou tel livre (on m'excusera de ne pas être plus précis, je ne suis pas un spécialiste d'Alexandre Dumas), et il me semble que l'attaque ici porte sur le fait qu'Alexandre Dumas n'était pas le véritable auteur de nombre de ses ouvrages. (C'est d'ailleurs une pratique encore très répandu).

D'ailleurs, Alexandre Dumas Fils n'a-t-il pas dit : « Dumas ? Un mulâtre qui a des nègres. » http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A8gre_litt%C3%A9raire

***

Sur la Belle Epoque... certes Ventel, mais ce n'était pas une raison peut-être pour jeter le bébé avec l'eau du bain. Après tout, regarde les films classiques de Disney -que pour ma part je goûte peu- : il reste vraiment une nostalgie de cette époque qui va disons de 1850 à 1914 qui continue de faire rêver.
Dernier saccage parisien : on a démoli les statues des dauphins de la Place de la République et on y a construit un bidule en béton, un truc à la sinistre apparence de station-service et qui sert de buvette...
[img]http://www.valentinfiumefreddo.com/Nouveau%20site/Architecture/RepubliqueEn800x600/1.jpg[/img]
Allô ???? (sans compter les effroyables dalles grises habituelles tellement habituelles qui servent de sol. Cf [url]http://www.valentinfiumefreddo.com/Nouveau%20site/Architecture/PlaceDeLa_Republique.html[/url] )
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By Maurice
#147089 Le "toreador toréé".

[quote]- Señorita, je voudrais embrasser votre main.
- Vous n'avez nul besoin d'embrasser ma main.
- Oh si ! J'en ai un grand besoin.
- Il passera comme il est venu.
- Promettez que vous ne vous opposerez pas, le jour où j'en ferai naître l'occasion.
- Je ne fais jamais de promesses.
- Je vous en prie, je vous en prie...
- Eh bien ! le bout de mes doigts, mais pas plus loin que la première jointure.
- Quand ? où ? dites-moi quand ?

Montherlant Les Bestiaires.

Olé !

[video]http://www.youtube.com/watch?v=ZxQs7SJ4xkE[/video]

En Espagne, la femme s'assurera, outre votre belle apparence, que vous n'avez pas une éducation de sauvage. J'ai vu des hommes beaux en dernier état de "besoin", genou à terre publiquement durant des minutes, réussir ainsi à obtenir un rendez-vous puis une histoire sérieuse.
De l'utilité de ne jamais singer les Américains hors des Etats-Unis et de ne pas fuir en toute circonstances ce qu'ils appellent être "needy".
Après tout, mon coeur à moi aussi s'était ouvert face à une espagnole très espagnole, muy castillana, qui s'était montrée "needy" à mon égard, à ma très grande surprise d'ailleurs.

Il faut aussi dire que l'homme espagnol, je parle de ce que je connais, à savoir des castillans et dans une certaine mesure des andalous, est plus homme que le français. Je me surprenais à chaque fois de voir à quel point nos jeunes compatriotes de passage dans la ville où j'étais pouvaient paraître anémiés, affaiblis, efféminés, grotesques en comparaison avec l'ibérique. (Et attention, je me place dans le lot, bien qu'étant moins jeune).
En comparaison, il est vrai que l'Espagnol de passage à Paris fait un peu balourd, patapouf, mal dégrossi, malappris.

Espagnols et Français se consoleront sans doute en se disant qu'ils ne peuvent de toute façon jamais être pires que les Anglais dans un pays étranger.

Un jeune Français qui appliquerait des tactiques de Docteur Folamour Made in the USA ou je sais pas qui là-bas, ressemblerait encore plus à de ces crevettes agressives imbibées que j'ai eu de temps à autre l'occasion de croiser dans quelque bar de Bastille où il m'est arrivé de m'attarder.
Attention, je ne parle pas de ces lieux espagnols anglicisés ou germanisés de la côte qui sont la honte de l'Espagne (merci Franco là aussi...)

Ceci étant, j'ai été très surpris, à l'école de langues que je fréquentais là-bas, d'entendre un jour un jeune marocain dire qu'il trouvait que les Espagnols ressemblaient à des femmes. Ma très grande surprise aussi a été d'apprendre pas une femme brésilienne qui travaillait dans le monde de la prostitution, que les castillans bien sous tout rapport, non seulement étaient friands de prostituées, mais en particulier de transexuels.

Actualité croisée, je regardais cette photo de cette belle jeune andalouse :
[img]http://static01.nyt.com/images/2014/02/23/world/bull-twitter/bull-twitter-superJumbo.jpg[/img]

La beauté des espagnoles, c'est avant tout quelque chose dans le maintien que j'ai appris peu à peu à apprécier, à aimer et qui s'apprend comme un bon vin : cette fierté de la race qu'un français ne peut guère plus avoir, étant donné que nous avons opté pour l'universalisme abstrait et qu'on nous a rendu honteux de notre propre culture dégénéré en folklore (c'est le breton qui parle).

Définition d'un mot que je veux réhabiliter au moment où des guignols made in 1984 veulent le supprimer du dictionnaire : race.
Définition : Fierté de sa propre bâtardise.
Aucune race n'est pure, et surtout pas en Espagne. Mais la volonté de faire race, c'est épurer sa bâtardise en construisant par là une culture authentique.
Les Français - à l'opposé de presque tous les autres peuples de la terre - ne veulent plus faire race, sous prétexte qu'un dictateur allemand a complètement perverti ce mot. Et ceci n'a aucun rapport avec la couleur de la peau. Ceci est un des signes de notre déclin.

Mon ex espagnole n'était peut-être pas la plus belle femme du monde mais vous l'auriez vu danser la sevillana en vous regardant dans les yeux comme elle me regardait, elle le devenait instantanément. Olé !

Maintien en public, mais aussi parfois catastrophe en privé dans une tendance au laissez-alller fort dommageable, et là, il faudrait éduquer : cela explique à mon sens le taux phénoménal de divorces prononcés là-bas.

Mais je connais aussi des espagnols qui s'américanisent aussi, hélas, et qui ne voient plus leur culture que comme "folklore" et vont jusqu'à militer contre la tauromachie (manifestement dans des associations fonctionnant avec des sous anglo-saxons) tout en trouvant leur propre culture du dernier ringard... Ils me semblent qu'ils sont, hélas de plus en plus nombreux.

Franco (qui par ailleurs a eu bien des défauts, cf ce que je disais notamment sur la côte) a cependant préservé l'Espagne en ceci qu'il a introduit une mesure de la première utilité, à savoir : interdire de parler une langue étrangère autre que le français - et qui s'apprenait comme le latin, autrement dit avec des résultats relativement discutables. Maintenant, hélas, tout le monde veut se mettre à l'anglais, et ils le font d'autant mieux qu'ils pensent être nuls en langues.
Pour ma part, je considère que les peuples latins, avant de se mettre à vouloir baragouiner le globish, devraient apprendre une langue latine. D'une part parce que c'est plus facile pour eux que l'anglais, et d'autre part, parce que cela opère comme une barrière naturelle contre la globishisation de s'être ouvert en premier lieu à une autre culture peut-être plus authentique et surtout moins envahissante. Oui, il faudrait d'abord parler qui l'Espagnol, qui le Portugais, l'Italien, le Roumain et pourquoi pas le Romanche avant de s'attaquer à l'Anglais.

Quand à la belle ci-dessus, elle a été arrêtée pour avoir appelé à la mort de tous les hommes politiques sur twitter (ce que pensent une grande majorité de ses compatriotes), j'imagine quelque chose comme "Pero hay que matarlos a todos!" en un cri du coeur spontané sans conséquences. Les juges, effroyablement anglicisés quant à eux dans leurs procédures, ont dû oublier jusqu'à ce proverve espagnol : perro ladrador poco mordedor et qu'on pourrait traduire par "plus un chien aboie, moins il mord".
[url]http://www.nytimes.com/2014/02/23/world/europe/in-a-first-for-spain-a-woman-is-convicted-of-inciting-terror-over-twitter.html[/url]
La justice espagnole devient très procédurière, elle aussi.

Olé ! E viva el Montherlant !
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By Maurice
#147205 Quand la mort et l'amour se côtoient... là, parmi les cadavres, dans un torrent d'émotions contradictoires, un Roméo, une Juliette....

Cette mort certes si loin de nous en apparence et qui pourtant donne en même temps son sens à l'amour, en tant que lutte contre la Mort...

Dans ces moments où peut-être les amitiés comptent autant que les amours...

"Que mes amis morts hantent vos rêves"

A nous autres, douillets dorlotés occidentaux, comme tout ceci nous semble, malgré tout, quelque peu abstraits.

[url]http://tempsreel.nouvelobs.com/ukraine-la-revolte/20140225.OBS7562/ukraine-la-manifestante-et-le-policier-amour-sur-les-barricades.html?utm_content=bufferccf18&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer[/url]

*****

L'espagnole de 21 ans, la gamine en photo ci-dessus, a été condamnée à 1 an de prison pour avoir twitté plus précisément :

[img]http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2014/02/24/article-2566450-1BC8EB0400000578-805_634x271.jpg[/img]

C'est-à-dire :
"Je promets de me faire tatouer le visage de celui qui colle une balle dans la nuque de Rajoy* et une autre à De Guindos** "

1 an de prison ferme pour l'exemple.

Être jeune en Espagne, c'est être content de décrocher un boulot à temps plein à 1000 euro à bac + 5. Salaire minimum : 600 euro. Taux de chômage des jeunes : 57%. Et courbe l'échine, jeune d'Espagne, on te l'ordonne.

Garde ta tête haute, petite Aube, petite Alba : tu es belle en rebelle. Tu es pour moi tout un symbole de grandeur dans la déchéance, cet art du maintien quand tout s'écroule, du pilier qui reste debout quand le Temple s'effondre. Et je serais plus jeune, je ne voudrais pas d'autre femme que toi, petite Aube, petite déesse impudique en jean à 10 euro acheté au mercadillo gitan du coin.

Tu as sans doute mérité ton an de prison, ça ne se fait pas de menacer ainsi... mais ça c'est ma raison qui parle. Au plus profond de moi, j'adore ton petit geste de rage sublime.

* premier ministre.
** ministre de l'économie et de la "compétitivité.
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By Maurice
#147206 Oui, j'aime le bordel dans la tête de cette jeune prétendue communiste innocente - peut-être la dernière femme de gauche authentique en Europe, une ennemie de mes convictions sans doute, une sublime ennemie de ce que je déteste aussi -, de cette passionaria du touiteur. Un vrai personnage de roman, un symbole espagnol, et bientôt européen, de jeune femme qui se débat comme le taureau que l'on torée dans l'arène. Et on voudrait qu'il, le taureau, qu'elle, l'Aube, ne se débatte pas quand la Nuit menace ?

Un personnage littéraire en soi.

1 an de prison.