- Ven Oct 08, 2010 8:50 pm
#100672
Ça m'hallucine, de lire tous ces conseils type « fais profil bas », allant même jusqu'à dire que des poursuites judiciaires seraient inefficaces s'il t'agressait.
Les dernières personnes avec lesquelles je me suis battu, se sont prises un total de 120h de travail d'intérêt général, et leur casier a été chargé comme un mulet péruvien.
Oui, ignorer est une bonne solution, mais pas à ton problème : c'est trop tard, c'était avant qu'il fallait l'ignorer. Maintenant il faut assumer. Je suis d'accord avec Altaryan : qu'est-ce que tu risques ? Un coup de poing ou deux ? Un petit tour aux urgences ?
Ça m'est déjà arrivé, et si je devais recommencer je le referai sans hésiter. La première fois, un type est arrivé derrière moi, et m'a frappé dans la tête assez fort pour que je perde à demi conscience. Je te garantie que ça m'a éclairci les idées, ça m'a fait comprendre qu'on ne peut pas se permettre d'être fort dans un domaine, et faible dans un autre.
Il faut savoir ce que tu veux. Soit tu assumes, soit tu fuis. Mais si tu fuis, il aura de très bonnes raisons de te persécuter : tu seras un faible, une victime.
Ne cherche pas à te battre, mais ne baisse pas la tête, n'accélère pas le pas, ne fais pas de détour en l’apercevant.
Il y a vraiment une aberration qui s'est implantée dans l'imaginaire collectif, une faiblesse globale, un ramollissement généralisé. Voilà quelques anecdotes qui me sont arrivées, ou qui mettent en jeu des amis, et que je poste pour rappeler à ceux qui en doutent que les « petits caïds » ne sont vraiment pas les plus dangereux :
Première anecdote :J'étais lycéen. Un soir en attendant le bus, un type armé d'un couteau essaie de me raquetter en bonne et due forme. Comme je n'avais rien sur moi, au bout d'une bonne vingtaine de minutes, il s'en va.
Le lendemain, je me baladais en ville avec un ami, lorsque j’aperçois l'énergumène de la veille. Aussitôt j'explique ce qui s'est passé à mon ami : et lui de partir en courant après le truand. Il l'a rattrapé, et l'a détruit.
J'ai recroisé plusieurs fois le petit caïd. Et à chaque fois il a baissé les yeux et accéléré le pas. Il avait peur.
Deuxième anecdote :Dans ma période lycée toujours, un ami était le fils aîné d'une famille puissante. Un matin dans la rue, un groupe de jeunes s'en prend à lui, l'insulte, le poursuit.
Le lendemain il les a croisé. Les types ont approché. Et lui, il a sorti un 45mm chargé qu'il leur a braqué sur le nez. Ils ont détalé comme des porcelets en couinant, et ont pris soin de ne plus jamais, jamais avoir affaire à lui.
Une autre fois, c'est un clochard qui a essayé de le voler : son père a envoyé cinq hommes de main qui ont embarqué le type dans une camionnette, et on ne l'a jamais revu.
Troisième anecdote :M., quelqu'un de très sérieux, a eu un différent avec un délinquant violent, chef d'une pseudo mafia locale : un personnage psychotique qui a passé la moitié de sa vie en prison pour trafics multiples. Lorsque la situation est devenue ingérable, M. a remonté les manches de son costard, a pris une barre à mine, puis est allé se cacher un soir dans le garage du type. Et lorsque ce dernier est rentré chez lui, il lui a fracturé les deux jambes. Puis lui a expliqué que désormais, il le considérerait comme seul responsable de chaque grain de sable qui viendrait l'ennuyer, et qu'il resterait toujours quelqu'un pour venir le lui faire payer.
M. n'a plus jamais eu le moindre problème.
Quatrième anecdote :Je me promenais avec mon frère et un collègue, lorsque cinq types sont sortis de nulle part et après nous avoir copieusement insulté et provoqué, ont décidé de nous coller une raclée. Bataille il y eut, puis les hurlements d'un passant les a fait fuir. Aussitôt nous sommes allés aux urgences, pour faire frapper d'un avis médical officiel chacune de nos égratignures et autres hématomes. Puis le soir même nous avons réfléchi calmement et consulté diverses personnes. Le lendemain matin, forts d'une entente parfaite et de nombreux témoins bien informés, nous avons porté plainte : mes lunettes de soleil étaient rayées, nous n'allions tout de même pas les laisser s'en tirer comme ça !
Résultat, ils ont été recherchés et retrouvés, tous les cinq alors que nous n'avions le nom que d'un seul, puis jugés, et sévèrement condamnés. Ils avaient déjà tous un casier judiciaire.
Et mon opticien a remplacé gratuitement les verre de mes lunettes de soleil
Dernière anecdote :Je devais retrouver un ami, et il venait de garer sa voiture le long d'un trottoir dans une ruelle étroite. Un petit caïd passe par là, et donne un coup de coude dans le rétroviseur. Comme mon ami indigné sortait en l'interpellant, le caïd s'est retourné, et lui lance : « va te faire en*uler sale riche ! » (ah oui, en passant, à ceux qui pensent que la Porsche Cayenne est une voiture de kéké : c'est vrai. Mais c'est aussi une voiture de mafieux, attention à ne pas vous tromper sur le conducteur, donc.)
Ensuite, fort de la certitude d'avoir le monopole de l'utilisation de la force, le petit caïd s'est approché et lui a donné un furieux crochet du droit dans la tête (très grosse, très lourde, très dure...).
Malheureusement pour lui, il ne disposait pas du monopole de quoi que ce fut. Alors le petit caïd s'est fait disloquer comme une carcasse de crevette dans la gamelle d'un chien. La police a voulu le convaincre de porter plainte, cet agresseur agressé, mais il a refusé. Il avait compris. Il avait trop peur.
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Je ne cautionne pas l'utilisation de la force systématiquement, mais rien ne justifie de se laisser victimiser. Oui, il s'agit de fierté, et non, elle n'est pas mal placée.
Certaines de mes anecdotes sont un peu extrêmes, elles sont là pour replacer le rapport de force à son niveau réel.
Rien ne justifie de ne pas se défendre, rien ne justifie de baisser les yeux lorsqu'on est le seul en jeu. Être faible n'est pas une bonne façon de se défendre.
Machiavel le disait :
« On ne doit jamais laisser se produire un désordre pour éviter une guerre ; car on ne l'évite jamais, on la retarde à son désavantage. »Si ce n'est pas lui qui te dérouille, ce sera un autre.
C'est ma réponse.
Tu peux être cultivé, intelligent, charismatique... Tout ce que tu veux, je te l'accorde. Mais si le premier petit caïd venu peut t'emmener dans sa cave et te tire-bouchonner comme une coccinelle, alors tu vaux moins que lui.
C'est aussi simple que ça.
Si tu n'es pas capable de te défendre, et si personne ne peut le faire pour toi, alors tout ce que tu as acquis par ailleurs ne t'a pas fait avancé d'un seul centimètre. On ne peut pas se permettre d'être fort dans un domaine, et faible dans un autre.